vendredi 3 avril 2015

ET si l'habitant ne comptait plus pour des prunes ?

Bientôt la Biennale de l'Habitat Durable à Grenoble. Déjà la 5ème édition de cet événement. Ce sera du 9 au 11 avril prochain. Et un thème qui me tient à coeur: "des usages et des usagers.". Trop souvent dans les sujets que je peux traiter, l'innovation technologique prime. Un nouveau produit très séduisant, qui va sûrement faire du bien à l'environnement mais quel impact pour le consommateur ? L'innovation sociétale n'est pas toujours visible, elle est en tous cas moins séduisante. Dans le bâtiment, les législateurs successifs se sont amusés à rédiger des normes, à fixer des cadres. Le gouvernement s'est fixé pour objectif la rénovation de 500 000 logements par an. Mais quid de l'habitant ? A Grenoble même, très en pointe sur ces sujets, il y a eu des couacs. L'éco-quartier de Bonne affiche de belles performances .La barre avait été placée très haut dès l'origine du projet: réduire de 50 % les consommations énergétiques. Tous les moyens ont été déployés: 1,2 m2 de capteurs solaires thermiques par logement, qui couvrent 50 % des besoins en eau chaude, 1.000 m2 de panneaux photovoltaïques sur l’espace commercial , 430 m2 de panneaux photovoltaïques sur le toit des bureaux à énergie positive, 9 modules de cogénération, un rafraîchissement par pompes à chaleur. Mais les utilisateurs ont dû corriger le tir. 

Certains qui trouvaient leur facture finalement peu élevée ont décidé de chauffer un peu plus... 19 degrés à tous les étages, très peu pour moi..enfin pour eux. Ils ont donc débridé leur chaudière. Etienne Vienot travaille à  Rhône Alpes Énergie Environnement. Il a pu constater à quel point les performances n'étaient pas au rendez-vous dans les bâtiments même les mieux conçus. Pour lui, la pédagogie seule ne suffit pas. Autant impliquer directement les usagers. C'est ainsi que dans le cadre de la réhabilitation d'une école, ce sont les enseignants eux-mêmes qui ont rédigé un guide. La sociologie de l'énergie voit le jour. De là à imaginer que nous ne construirons que ce qui sort de l'imagination de l'usager. Changer les paradigmes. C'est ce qu'aime Michel Ida qui a fondé Ideas Laboratorys. Il a ainsi compris que dans les années 2000 la donne avait changé. Des applications ont vu le jour parce qu'elles répondaient à la demande du consommateur. En termes de smart boxes, il tire la conclusion qu'il faudra proposer les produits les plus simples possible. Nous revenons à l'innovation frugale. Dans le bâtiment les approches là encore évoluent. J'ai hâte d'aller y voir de plus près à Grenoble...



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