mercredi 30 septembre 2015

Epargnons le climat


En préambule, je vous dirai qu’il y a des gentils dans les banques. Mon papa en est la preuve. Une fois refermée la parenthèse, nous dirons que les banques sont restées sur un modèle. Il fut un temps où les énergies fossiles étaient la panacée. Personne ne défilait dans la rue pour dénoncer la pollution ou regardait sa voiture diesel d’un air louche. Surtout les Volkswagen! Et puis soudain le réchauffement climatique et la pollution sont arrivés. Et là nous avons compris que brûler des énergies fossiles faisait du mal à la planète mais aussi aux humains. Normal, au commencement nous ne voulons jamais voir le pire. Ensuite il faut savoir changer. Et c’est là que les ennuis commencent bien souvent . Savez-vous ainsi que l'argent déposé dans une banque classique génère plus de CO2 que son propriétaire dans sa vie quotidienne en se chauffant, en mangeant et en se déplacant ?
En termes de livret développement durable, moins de 10% de votre argent sert réellement à financer des projets dits durables. « Vous les banquiers, vous êtes vraiment très, très méchants » pour reprendre les Inconnus. Après tout pardonnons-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font…Bref, je m’égare. En attendant que tout cela se remette en place, pourquoi ne pas faire des choix citoyens ?


C’est le message lancé à travers la campagne « Epargnons le climat ».  Derrière ce slogan, Energie Partagée et la Nef. Christel Sauvage présidente d' Énergie Partagée qui accompagne les collectivités et les citoyens dans les projets d'énergies renouvelables estime qu’il est donc temps de « proposer de reprendre le contrôle sur son argent de la même façon que l'on reprend le contrôle sur son assiette ».
 

De son côté LaNef peut se revendiquer le seul établissement bancaire éthique puisque cette banque dévoile en toute transparence ses investissements. Deux solutions de placement complémentaires sont ainsi proposés: souscrire des parts de capital Énergie Partagée ce qui signifie rentrer directement au capital initial des projets et ainsi aider le porteur de projets à atteindre un capital suffisant pour obtenir un prêt. Ou le compte à terme Nef 'Epargnons le Climat ', compte épargne qui offre la possibilité d’orienter son argent vers le financement de prêts bénéfiques pour l’environnement et de reverser tout ou partie de ses internes à l’association négaWatt. Cette association regroupe plus de 24 experts de l’énergie qui souhaitent promouvoir un nouveau modèle. Les chiffres parlent d’eux, La Nef coopérative financière qui offre depuis 30 ans des solutions d’épargne et de crédit compte 36 000 sociétaires disposant de 40 millions euros de capital. Energie Partagée ce sont 8 millions d’euros déjà collectés, 4400 citoyens
et déjà 20 projets financés.

Jean-Marc de Bori président du directoire de la Nef rappelle que seul 2% de notre épargne suffit à financer l’effort nécessaire en termes d’énergies renouvelables. Pour vous donner une idée du geste à accomplir, sachez que 2000 euros finance l’équivalent en ENR de la consommation annuelle d’électricité d’un foyer. Quand on sait que ce sont 4000 milliards d’euros qui sont confiés aux banques. L’objectif de la campagne « Epargnons le climat » est de collecter d’ici la fin de l’année 4 millions d’euros…Après tout, c'est une philosophie de vie. Chacun ses choix. Petites fourmis à vous de décider...

vendredi 25 septembre 2015

Transition: il va falloir de l'énergie

Nous devenons parfois funambules. Voir le verre à moitié plein et à moitié vide en même temps. C’est un peu l’exercice auquel s’est livré  cette semaine le SER, le syndicat des énergies renouvelables pour sa conférence de rentrée. Ses dirigeants ont évidemment le sourire après le vote cet été de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte. Il aurait fallu plus de temps que prévu mais c’est fait !  Le président du SER Jean Louis Bal décerne même au texte une mention Bien +. En ces temps où toute la jeunesse décroche son bac haut la main, je m’interroge ...
Les professionnels du photovoltaïque sont particulièrement rassurés.
Ils n’en attendaient pas tant. La loi fixe un objectif de 32% d’énergies renouvelables en 2030, 40% pour l'électrique, 38% pour la chaleur, 15% en termes de carburants et 10% de gaz renouvelable. Sur le papier les objectifs sont ambitieux. Pour les atteindre, il va  tout de même falloir donner un sacré coup d’accélérateur. Le SER a ainsi très judicieusement dévoilé des projections tendancielles en établissant un comparatif entre les ambitions du Grenelle et les nouveaux objectifs.



Pour rappel, la loi Grenelle prévoyait 23% d’énergies renouvelables en 2020. Nous sommes loin du compte. Sans le moindre changement nous atteindrons les 18%. En 5 ans à peine il faut aller vite. En termes d’éolien terrestre et de biomasse, le bilan n’est pas engageant. Au final les 23% seraient atteints en 2028. Avec la nouvelle loi il est possible de croire à une accélération. 23% en 2023. Quelques années gagnées. Il y aurait donc bel et bien un avant et un après LTECV. Mais prudence ! Avec diplomatie le syndicat rappelle qu’il va rester très vigilant sur l’application du texte. Et c’est une liste d’actions plus que conséquentes qu’il dresse. Accélérer l’accueil des ENR électriques sur les réseaux, gérer et mobiliser les ressources pour la chaleur et en particulier la biomasse, traduire dans la loi de finances l’exemption des bioénergies de la taxe intérieure de consommation ou encore augmenter le recours aux énergies renouvelables dans le bâtiment. La loi a donné un signal prix au CO2. Plus qu'important alors que l’idée d’un juste prix du carbone gagne son chemin avec la perspective de la Cop21. Le SER espère que ce sera bel et bien décliner dans le projet de loi de finances. Le prix est actuellement d’un peu plus de 14 euros la tonne, il doit passer par plusieurs étapes pour atteindre les 100 euros en 2030. En termes de territoire à énergie positive, quelques inquiétudes apparaissent tout de même  sur les connexions qui vont devoir se faire entre les collectivités et les entreprises.
 
Le SER se tient prêt ! D’autant plus que l’ensemble de la profession n’est pas au mieux. Exemple le plus flagrant : le photovoltaïque. Le SER rappelle que les dernières années ont été compliquées. Le dernier appel d’offres a été décalé de 8 mois. Un doublement des volumes est annoncé mais l’effet ne se fera sentir sur les commandes qu'en 2017. Un état des lieux conforté par la 15ème édition de l’Observatoire de l’énergie solaire publié par le think tank France Territoire Solaire. "Le 2ème trimestre a confirmé une activité en demi-tente. 170 MWc ont été raccordés au réseau ce trimestre et 880 sur les 12 derniers mois. Ce résultat reste très inférieur aux attentes...Dans les faits l'activité qui aurait dû répondre aux appels d'offre n'est pas au rendez-vous."
Le SER n’hésite pas à parler de la nécessité de mesures d’accompagnement. Et le même mot revient pour cette énergie comme pour les autres : de la visibilité avant tout
Pendant ce temps-là dans le monde les projets se développent. Le SER livre une liste non exhaustive des derniers appels d'offres internationaux: pour le photovoltaïque, il cite la Chili, l'Inde, l'Afrique du Sud, les Emirats Arabes Unis ou encore les USA. Et dans l'éolien l'Egypte. Avec des tarifs entre 40 et 70 euros le MWh. Largement compétitif quand le nouveau nucléaire est autour de 100 euros.
Et nous nous jouons les funambules...


 

 

lundi 21 septembre 2015

Toujours revenir aux fondamentaux...surtout à la Bourboule


Je viens de passer un week-end de rêve. Non seulement j'ai découvert la Bourboule, sa verdure, sa gastronomie et ses thermes mais en prime je vais pouvoir briller dans les dîners mondains en glissant subrepticement que "le forçage radiatif est l'équilibre entre le rayonnement solaire entrant et les émissions de rayonnements infrarouges sortant de l'atmosphère..Mais quand ce moment ça craint!" Tout est parti d'une belle idée de Fanny Agostini qui est loin d'être une simple Miss Météo. Derrière sa frimousse -qu'elle a fort jolie- une tête bien remplie et une envie de s'engager pour l'environnement et de le faire savoir aux journalistes qui pourraient encore ignorer le sujet. Il faut être clair: nous sommes encore assez néophytes parfois. Je dis "nous" pour être très conviviale avec mes camarades évidemment....) Avec Cédric Ringenbach du Shift Project ils ont donc embarqué une série de filles et de garçons sans peur ni reproche dans un Climate Bootcamp plus que convivial qui a permis de remettre les pendules à l'heure. J'avoue malheureusement que l'on ressort de cet état des lieux dressé de façon ludique souvent un peu inquiets. Certains lecteurs me diront que je rappelle des basiques. C'est toujours très revigorant. La trajectoire d'une hausse de 2 degrés d'ici à 2100 semble de moins en moins réaliste. Les émissions de CO2 battent des records. Et ce qui est fait actuellement est loin d'être suffisant pour enrayer le phénomène de réchauffement climatique.

Le fameux forçage radiatif dont je parlais plus avant pour ceux qui suivent représente 2,3 watt par m2 soit l'équivalent d'une quinzaine de radiateurs sur un terrain de foot . Le journaliste aime les comparatifs en Stade de France.... Pour que tout aille pour le mieux, il ne faudrait pas dépasser 2,6 watt. Oui mais voilà si nous continuons de brûler nos réserves nous allons atteindre gentiment les 8 wattts. La Terre a une formidable capacité d'encaisser les chocs. Là encore ce week-end me l'a confirmé mais il y a une limite à ne pas dépasser. Il apparait clairement que brûler les hydrocarbures et déforester a fait monter en flèche les émissions de CO2. Que celui qui estime que l'homme n'a décidement aucune responsabilité dans ce qui se passe quitte définitivement ce blog! Donc pour résumer il faudrait garder sous terre 80% de nos réserves en charbon et 60% de notre pétrole...suivez mon regard! Du côté du cycle de l'eau, rien de bien joyeux. Emmanuel Bocrie de Météo France nous a rappelé que le niveau des océans pourrait augmenter de 50 centimètres à 1 mètre d'ici 2100. Les océans se dilatent sous l'effet du réchauffement. C'est ainsi que le cycle de l'eau va s'intensifier. Les pluies vont augmenter sous les Tropiques, les moussons seront plus intenses tandis que l'eau va manquer de plus en plus cruellement dans le Sahel. La France ne sera pas épargnée avec des étés plus secs dans le sud mais marqués par de fortes précipitations et donc des risques d'inondation. Il pleuvra beaucoup plus dans l'ouest du pays. Les cyclones ne seront pas plus nombreux mais plus puissants.

Et la banquise dans tout cela ? Faites l'expérience du Ricard ( comme nous l'avons fait) Remplissez bien le verre. Plongez des glaçons dans votre boisson et laissez fondre. Le Ricard ne va pas déborder pour autant du verre. Ce n'est pas la fonte des glaces de mer qui augmente le niveau des mers mais la fonte de la calotte glaciaire au Groenland et en Antarctique, autrement dit des glaces de terre. Ajoutez à cela le phénomène d'acidification des océans qui déséquilibre la chaîne alimentaire . J'ai ainsi redécouvert ( je dis ça pour faire savante) l'existence des coccolithophores, ces micro-organismes à l'origine de la constitution des couches géologiques comme les falaises de calcaire. La hausse de CO2 dans l'eau menace le processus de calcification marine. Et que dire encore du méthane rejeté par les vaches quand elles rotent (et non pas quand elles pètent) mais aussi lors de l'extraction d'hydrocarbures? Je ne vous ferai pas un cours savant, j'ai emmagasiné tellement d'informations qu'il me faudrait des pages entières.


Maintenant que le constat est fait il y a deux solutions: se pendre ou se dire que l'homme peut encore agir. La Cop21 ne s'annonce pas nécessairement sous les meilleurs auspices. La Fondation Nicolas Hulot estime que "les engagements des 58 premiers pays correspondent à une légère augmentation du total de leurs émissions à l'horizon 2030.Pour ces pays cela amène à des émissions d'environ 9,1 teCO2/habitant." Il suffirait d'un geste de chacun pour rester dans les clous. Nicolas Hulot qui avait fait le déplacement l'a rappelé. Pour lui, les outils mis en place seront même plus importants que les accords. Fixer un prix du carbone ferait basculer la donne. Après tout la Chine a déjà pris des engagement forts, l'Inde a lancé une politique ambitieuse même si le pays reste un négociateur âpre, les Etats-Unis ont fait des progrès conséquents. Inutile de craindre la mondialisation, elle se concrétise sous nos yeux et bientôt à Paris. Combien sommes-nous à vouloir cette prise de conscience? Ce Bootcamp de la Bourboule m'a permis de replacer le curseur. Et puis l'air pur et de bons fromages rien de tel pour vous rappeler qu'il faut préserver ce qui vous entoure. Oui, je sais, un reste d'euphorie mais c'est bon l'optimisme... Amis épicuriens, protégeons ce patrimoine! Au moins un bon motif,non ?

jeudi 17 septembre 2015

Fais gaffe à ton risque carbone!

Me voilà repartie à vous parler de la Cop21. En même temps difficile d’y échapper en ce moment surtout si l’on est un peu spécialiste du secteur.
Vous avez envie de déprimer? Oui!! J’en suis certaine sinon vous ne continueriez pas à vivre en France . Alors je vous le dis d’emblée: ne pas dépasser les 2 degrés de hausse des températures d'ici 2100, c’est un mythe! Les plus enthousiastes disent que l’objectif est plus qu’optimiste. Les plus maussades disent que déjà 3 à 4 degrés ce serait le paradis.Les émissions de CO2 battent des records. 60 pays ont annoncé leurs contributions avant la conférence, elles sont bien en- deçà des objectifs à atteindre. Et surtout pour contraindre la hausse à 2 degrés, il faudrait garder plus de 80% des réserves de charbon et 60% des réserves de pétrole sous terre! La population augmente, la demande aussi. Vous faites vite l’équation.

Donc pour éviter le Titanic, il va falloir se mettre dans le crâne de limiter autant que possible les dégâts. Une solution: décarboner l’économie .C’est le credo du think-tank The Shift Project. L’idée fait son chemin. Mais voilà pour s'engager vers un modèle économique bas carbone, il faut être informé. Ce qui commence à manquer de plus en plus cruellement dans nos médias traditionnels.
Manque de temps et objectifs de rentabilité...heureusement que certains prennent leur travail à coeur. C'est le cas de Novethic emmené par Anne-Catherine Husson-Traoré.
Cela fait presque 15 ans que ce centre de recherche sur l'ISR financé par la Caisse des Dépôts qui est aussi un média analyse le changement climatique aussi bien sous l'angle économique que financier. A l'approche de la Cop21, Novethic lance une application pédagogique et ludique destinée au plus grand nombre. Son nom : Carbon Risk. Le concept fait mouche. Beaucoup de Français ne sont pas sensibles à ces questions, il faut l'admettre. La Cop21 laisse encore la moitié de nos compatriotes indifférents. Les études l'attestent. Je ne dis pas que tout le monde va se jeter sur ce widget (ou mini-logiciel interactif pour faire brancher). Il a le mérite d'exister. Et de dresser un état des lieux précieux. Car la Cop 21" créé tout de même un effet d'accélération" comme l'explique Anne-Catherine Husson-Traoré.


Si vous vous posez les questions suivantes: quelles sont les principales sources d'énergie consommées par les Etats? Les engagements sont-ils à la hauteur? Les investisseurs changent-ils leur stratégie pour protéger la planète et leurs actifs ou encore quelles grandes entreprises font évoluer leur modèle? Cet outil est pour vous...Novethic s'est appuyé sur des données très sérieuses. Je passerai sur les détails. Ce serait un peu long à vous expliquer..je crains de perdre mon lectorat... Le centre est dans la lignée du Carbon Disclosure Project soutenu par près de 900 investisseurs et qui répertorie les données CO2 de 3000 entreprises cotées. Sur Carbon Risk, des cartes font apparaître les bons élèves de la planète. Ceux qui sont dans les clous. C'est très simple: ils sont 3: la Suisse, la Norvège et l'Islande. Quand je vous dis que rien n'est gagné. ..

Du côté des investisseurs, il y a du mouvement aux Etats-Unis ou encore en Europe du Nord. Le parlement norvégien a fait bouger les lignes récemment en poussant le principal fonds du pays à désinvestir les énergies fossiles. L'explication est assez simple: le charbon rapporte de moins en moins car la mise aux normes coûte cher tandis que les énergies renouvelables deviennent compétitives. Il n'empèche que l'Inde et la Chine en sont encore très dépendantes sans parler de l'Allemagne. Des investisseurs commençent à changer leur fusil d'épaule: ils sont une douzaine d'acteurs financiers de premier plan à avoir pris des initiatives dans le monde. Ce qui représente 55 milliards d'euros d'investissements verts sur les 5 prochaines années. Carbon Risk passe au crible également 2000 entreprises cotées sur une quinzaine de places financières. Il apparait clairement que certains patrons ont pris conscience de la nécessité de changer de paradigme pour garder leurs entreprises pérennes. Le point positif: aucune loi n'oblige à prendre des engagements carbone. Certains entrepreneurs font preuve d'une bonne volonté enthousiasmante. La France fait bouger les lignes, il faut le dire. La loi sur la transition énergétique a créé une première avec l'article 173 . La transparence en termes d'investissement bas-carbone. " Les entreprises d'assurance et de réassurance régies par le code des assurances, les mutuelles ou unions régies par le code de la mutualité, les institutions de prévoyance et leurs unions régies par le code de la sécurité sociale, les sociétés d'investissement à capital variable, la Caisse des dépôts et consignations, les institutions de retraite complémentaire régies par le code de la sécurité sociale, l'institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l'Etat et des collectivités publiques, l'établissement public gérant le régime public de retraite additionnel obligatoire et la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales mentionnent dans leur rapport annuel et mettent à la disposition de leurs souscripteurs une information sur les modalités de prise en compte dans leur politique d'investissement des critères relatifs au respect d'objectifs sociaux, environnementaux et de qualité de gouvernance et sur les moyens mis en œuvre pour contribuer à la transition énergétique et écologique.".... J'imagine la tête que certains ont dû faire.

Si vous voulez être informé, vous savez donc ce qui vous reste à faire. Carbon Risk sera accessible à partir du 28 septembre et utilisable sur n'importe quel site web . Gratuitement. 58 000 données sont compilées.Vous ne pourrez pas dire que vous ne savez pas. Même si pendant ce temps 10 millions de dollars sont investis chaque minute pour subventionner les énergies fossiles..


vendredi 11 septembre 2015

Je disrupte, tu disruptes...

 
Il est clair que je suis en mode "philosophiquement vôtre". Quand nous sommes à un tournant de notre vie, notre cerveau se met à gamberger sérieusement. Donc désolée si vous vous attendez à lire dans ce blog aujourd'hui une nouvelle invention subliminale style "le panneau solaire qui fait grille-pain", vous devrez le trouver ailleurs. Personnellement je m'émerveille actuellement de toutes les réflexions qui naissent de la nouvelle économie en marche. Savez-vous que nous sommes en pleine ère disruptive?
On entend cet adjectif un peu partout. Et en particulier le mot "disruption".
Ça fait genre, dirons certains. Et vous, savez-vous ce qu'il signifie ?
Quand on cherche la définition scientifique, franchement cela donne la chair de poule.
"Dans le domaine de la physique nucléaire, de la magnétohydrodynamique et de la physique des plasmas, et plus précisément dans les processus à l'œuvre dans les tokamaks en fonctionnement, on appelle disruption l'apparition brutale d'instabilités magnétohydrodynamiques dans la chambre de confinement. " Je vous cite allégrement Wikipédia...


Il y a 20 ans personne n'employait ce mot de disruption, maintenant il est à toutes les sauces. En résumé on assiste à un bouleversement engendré par le numérique . Nous vivons une rupture ...
Si je vous dépeins le tableau, les consommateurs changent. Les innovations de rupture créent de nouveaux entrants.
De nouveaux modèles se mettent en place.
Les salariés n'ont plus les mêmes attentes, envie de donner du sens à ce qu'ils font. Tiens, cela me rappelle quelqu'un.
Partant de ce constat , soit vous décidez de vous enfermer dans un abri antiatomique soit vous affrontez la réalité. Et vous êtes rassurés parce que le groupe Téléphone se reforme... Evidemment le phénomène est très marqué dans l'univers du green business et de la nouvelle économie. Il y a ceux qui s'arqueboutent. Je ne reviendrai pas sur le débat autour de Uber. Pendant ce temps là BlaBlacar finalise une levée de fonds d'un milliard de dollars. Nous sommes très loin de l'amateurisme.
Tout dépend de la manière dont on aborde le monde. La fameuse question: se transformer ou alors mourir à l'image de Kodak ou de Blackberry qui n'ont pas pris le virage. Et encore quel virage? Savons-nous de quoi sera fait notre monde dans 20 ans ?
L'histoire d'une entreprise c'est celle d'un homme, des hommes. De l'adaptation face au changement. Et le dérèglement climatique est du maousse costaud! De toute façon la disruption est irréversible. Elle n'en reste pas moins assez difficile à admettre dans un modèle colbertiste. Denis Jacquet fondateur de Parrainer la croissance affirme ainsi "Mais les taxis ne sont pas des milliardaires rentiers, ce sont les sociétés qui les « exploitent » qui tirent parti de cette anomalie gauloise. Ils doivent donc s’améliorer, mais se battre à conditions équivalentes. Sinon l’innovation est un vol et non un bond vers l’avant. La France mérite la disruption, elle doit rester une terre de droit." Chercher la juste mesure ? L'exercice s'avère périlleux. Soyons donc futés pour inventer ce futur dont nous ne pouvons rien prévoir. Face à des technologies qui en dépassent plus d'un.
Et disruptons avec grand plaisir !

jeudi 3 septembre 2015

Cop, la grosse patate chaude médiatique

Dans toute situation, il y a du bon. Je suis assez satisfaite de ne pas travailler dans une rédaction classique en ce moment. Parce que je m'arracherai les cheveux qui sont très jolis en blond paraît-il... Enfin je m'égare. Dans 3 mois ce sera la Cop21 et franchement ça emm...enfin ça ennuie, disons ça agace les médias. Vous savez ce truc un peu vague qui regroupe les journalistes bons et mauvais, honnêtes et malhonnêtes, avec un gros ego ou une modestie relative, de la PQR (presse quotidienne régionale et non pas) au journal de 20h. Ce monstre infâme que l'on aime ou que l'on déteste...Ces médias quand on leur parle d'environnement, ils ne sautent pas au plafond. Et pour être franche, 3 mois avant l'évènement, ils n'ont pas tort. Elément rassurant: les spécialistes du dossier sont aussi embarrassés que moi. De l'autre côté ceux qui n'y comprennent rien ne comprennent pas que les spécialistes ne sachent pas comment en parler. Vous me suivez encore ou je vous ai perdus?

 
Dans les faits, et comme le dit le site officiel "En 2015, la COP21, également connue sous le nom de la Conférence sur le Climat à Paris, envisagera d’obtenir, pour la première fois en plus de 20 ans de négociations aux Nations Unies, un accord universel juridiquement contraignant sur le climat, ayant pour but de maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2°C. La France jouera un rôle principal international en accueillant cette conférence primordiale, et la COP21 sera l’une des plus grandes conférences internationales jamais organisées dans le pays." Sexy, sur le papier . En attendant, les mauvaises nouvelles s'accumulent: l'ONU a averti qu'il n'y avait pas assez d'argent pour financer cette réunion mondiale. Un déficit de 1,2 million d'euros juste pour couvrir les sessions prévues à l'ordre du jour. Et si les Etats faisaient appel à la foule? Une grande campagne 'sauvons les Etats qui n'ont plus de pognon pour sauver la planète" Non? Bon je passe mon tour.


Côté négociations, les pays s'y sont déjà mis. Il ne faut pas nous faire croire que tout va se jouer en quelques jours. Et là encore il y a de quoi se pendre. Un quart des pays seulement a officiellement publié ses engagements climatiques. sur le site dédié de l’ONU. Les 56 Etats qui ont déjà dévoilé leurs intentions ne tiennent pas leurs promesses . Selon les calculs des climatologues, on s'oriente vers un réchauffement estimé entre 3,5°C et 4°C d’ici la fin du siècle. Quid des fameux 2 degrés? Ce n'est pas avec des informations de ce genre que les "médias" vont passionner les foules. Pourtant j'ai encore envie de vous dire que certains ne baissent pas les bras. Des solutions se mettent en place. Et puis si les Etats ne le font pas, d'autres prennent un virage. Incontournable. Je veux vous le dire mais j'avoue que je ne suis pas mécontente de regarder tout cela d'un peu loin. Et de réfléchir à la manière d 'apporter ma petite pierre à l'édifice. La vraie info et donc le vrai défi ne serait-ce pas finalement"Après la Cop 21"...?

 

 

mardi 1 septembre 2015

Lève le nez de ton guidon!

 

Dans 3 mois la Cop21! Depuis le temps qu'on en parle, je sens la pression monter. Les journalistes se demandent de plus en plus comment en parler. En même temps ne va-t-on pas lasser? Et puis qui s'y intéresse vraiment? Avons-nous compris les enjeux? Enfin pour résumer ça se passe à Paris, plutôt au Bourget et si un accord n'est pas conclu, les Français auront l'air de gros nuls. Vous comprenez mieux? Donc mobilisation maximum! Si on pouvait faire autant causer que le Mondial... Alors pour alimenter, en attendant l'échéance , on nous montre plein de jolies choses à travers le monde. Normal. Rien de tel pour galvaniser les troupes. Vous avez donc dû voir circuler sur les réseaux sociaux l'initiative de la Ghanéenne Bernice Dapaah. "Le vélo en bambou". L'idée est simple: le bambou sauvage prolifère au Ghana. Il permet de fabriquer des vélos bien plus solides que les cycles classiques. Pas besoin d'importer: un bénéfice indéniable pour l'économie locale. En prime comparé aux arbres, le bambou génère 30 % d'oxygène supplémentaire. Ses racines, très denses , permettent aussi de limiter l’érosion des sols. Et inutile de le traiter avec des pesticides. Je dis banco. Bon n'oublions pas qu'elle est un peu invasive, cette plante et qu'il y a pas assez de pandas pour s'en délecter. Donc il va falloir pédaler. Je me réjouis à la lecture de cet article de cette belle démarche qui permet de lutter "contre le changement climatique, la pauvreté et répondre aux besoins locaux" pour reprendre les confrères. Vous auriez vu mon sourire. Mais soudain stupeur! Je découvre que cette démarche date de 2009.


 

Bernice Dapaah a présenté son idée pour la première fois dans le cadre de la Clinton Global Initiative University. Et déjà des articles circulaient il y a 2 ans. Quel coup...de bambou! Je ne me laisse pas abattre, je cherche un peu et là je découvre assez étonnée le succès fulgurant du vélo en bambou. "Le nec plus ultra de l'écologie". En début d'année, c'était la vedette du Forum mondial de la bicyclette, à Medellin, la seconde ville de Colombie. Les Chinois en raffolent également. "Léger comme de l'aluminium, flexible comme du carbone et résistant comme de l'acier" tout un programme. Ce que je prenais pour une sympathique initiative locale se révèle déjà une success story dans le monde. J'exagère peut-être un peu mais à peine...L'idée m'effleure quand même que le concept n'a peut-être pas encore gagné nos pays occidentaux. Que nenni! J'apprends ainsi que la société vosgienne In'Bô "en commercialise à partir de 4 900 €". J'apprends aussi que la mode est née au Canada et aux Etats-Unis et fait des émules à Londres. Clément Fournais propose en France des stages pour concevoir son propre vélo en bambou. Le coureur français Thibaud Lhenry a même remporté le Red Hook Crit à Brooklyn sur son vélo en bambou In'Bô . Il devait effectuer 24 tours le plus vite possible. Au final je pars d'un article pour découvrir foultitude d'initiatives. Le bambou et le vélo font très bon ménage. Conclusion de l'histoire: Attention à "l'effet de mode". Ne restons pas le nez dans le guidon. Cette nouvelle économie est peut-être bien plus présente que certains ne le croient. Et la roue tourne. Une affaire de cycles là encore...