mardi 1 septembre 2015

Lève le nez de ton guidon!

 

Dans 3 mois la Cop21! Depuis le temps qu'on en parle, je sens la pression monter. Les journalistes se demandent de plus en plus comment en parler. En même temps ne va-t-on pas lasser? Et puis qui s'y intéresse vraiment? Avons-nous compris les enjeux? Enfin pour résumer ça se passe à Paris, plutôt au Bourget et si un accord n'est pas conclu, les Français auront l'air de gros nuls. Vous comprenez mieux? Donc mobilisation maximum! Si on pouvait faire autant causer que le Mondial... Alors pour alimenter, en attendant l'échéance , on nous montre plein de jolies choses à travers le monde. Normal. Rien de tel pour galvaniser les troupes. Vous avez donc dû voir circuler sur les réseaux sociaux l'initiative de la Ghanéenne Bernice Dapaah. "Le vélo en bambou". L'idée est simple: le bambou sauvage prolifère au Ghana. Il permet de fabriquer des vélos bien plus solides que les cycles classiques. Pas besoin d'importer: un bénéfice indéniable pour l'économie locale. En prime comparé aux arbres, le bambou génère 30 % d'oxygène supplémentaire. Ses racines, très denses , permettent aussi de limiter l’érosion des sols. Et inutile de le traiter avec des pesticides. Je dis banco. Bon n'oublions pas qu'elle est un peu invasive, cette plante et qu'il y a pas assez de pandas pour s'en délecter. Donc il va falloir pédaler. Je me réjouis à la lecture de cet article de cette belle démarche qui permet de lutter "contre le changement climatique, la pauvreté et répondre aux besoins locaux" pour reprendre les confrères. Vous auriez vu mon sourire. Mais soudain stupeur! Je découvre que cette démarche date de 2009.


 

Bernice Dapaah a présenté son idée pour la première fois dans le cadre de la Clinton Global Initiative University. Et déjà des articles circulaient il y a 2 ans. Quel coup...de bambou! Je ne me laisse pas abattre, je cherche un peu et là je découvre assez étonnée le succès fulgurant du vélo en bambou. "Le nec plus ultra de l'écologie". En début d'année, c'était la vedette du Forum mondial de la bicyclette, à Medellin, la seconde ville de Colombie. Les Chinois en raffolent également. "Léger comme de l'aluminium, flexible comme du carbone et résistant comme de l'acier" tout un programme. Ce que je prenais pour une sympathique initiative locale se révèle déjà une success story dans le monde. J'exagère peut-être un peu mais à peine...L'idée m'effleure quand même que le concept n'a peut-être pas encore gagné nos pays occidentaux. Que nenni! J'apprends ainsi que la société vosgienne In'Bô "en commercialise à partir de 4 900 €". J'apprends aussi que la mode est née au Canada et aux Etats-Unis et fait des émules à Londres. Clément Fournais propose en France des stages pour concevoir son propre vélo en bambou. Le coureur français Thibaud Lhenry a même remporté le Red Hook Crit à Brooklyn sur son vélo en bambou In'Bô . Il devait effectuer 24 tours le plus vite possible. Au final je pars d'un article pour découvrir foultitude d'initiatives. Le bambou et le vélo font très bon ménage. Conclusion de l'histoire: Attention à "l'effet de mode". Ne restons pas le nez dans le guidon. Cette nouvelle économie est peut-être bien plus présente que certains ne le croient. Et la roue tourne. Une affaire de cycles là encore...

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