vendredi 30 octobre 2015

La solution est dans l'assiette...et ailleurs

 



Amis lecteurs, autant vous prévenir: aujourd'hui je fais dans le
billet d'humeur. Je vous reparlerai bientôt d'entreprises qui agissent. Mais en cet instant précis, je me laisse portée par mon ressenti. Et je m'interroge: y aurait-il soudain un frémissement? Une prise de conscience que nous petits humains vivons dans un monde fragile où ce que l'on a engendré-ou du moins certains d'entre nous- peut nous tuer? La Cop21 aurait-elle un effet com voire plus? Je suis en droit de me poser la question.
Bon soyons clairs un Français sur 2 ne sait pas ce que c'est que cette Cop, enfin ne savait pas il y a quelques semaines. Les sondages étaient formels mais en quelques jours tout peut changer. IL suffit de faire un tour sur les réseaux sociaux.
La cruauté dans les abattoirs ne date pas d'hier, les dauphins et les orques ont fait la joie des enfants sans qu'on se préoccupe de leur bien-être pendant des lustres et nous mangions de la viande sans craindre pour notre santé. 
Comment expliquer que les Français relayent des pétitions pour libérer les orques du Marineland ou mettent en avant la fermeture de "l'abattoir de la mort "?



Serions nous moins insouciants? Ou la nature anxiogène de nos congèneres reviendrait-elle au galop? Je ne cesse de répéter que la question de notre santé fera basculer les esprits. Je pense que nous sommes arrivés à un tournant. La solution est dans l'assiette, nous dit la fondation Yann Arthus-Bertrand. Oui et aussi ailleurs...


 

 

Personne ne peut ignorer ce qui se passe. En faisant un tour hier dans les rayons d'un grand magasin spécialiste de la "culture" j'en prenais à nouveau conscience. Un ex industriel de l'agro-alimentaire balance tout: "Vous êtes fous d'avaler ça!" Christophe Brusset propose même un guide de survie. Dois-je m'appesantir sur les excréments de rats...J'ai peur!
J'avoue avoir ressenti une forte envie de vivre dans une grotte quasiment nue en mangeant des racines et ....sans Tampax. Faudrait-il donc toujours avoir la trouille pour agir? Décider de vivre autrement et de manger autrement serait- ce si compliqué?. Heureusement dans cette ilôt quelques nouvelles plus engageantes. Je suis surprise de voir ressortir l'étude de l'ADEME qui affirme qu'en 2050 nous pourrions avoir 100% d'électricité issues des renouvelables en France. Il y a quelques mois nous n'en parlions pas autant. Pouvons-nous envisager un autre modèle? Certes le plat de pâtes aux hydrocarbures c'est beaucoup moins cher que les légumes bio du producteur local. Mais développer les circuits courts à grand échelle serait une solution.
Et pourquoi pas des potagers mutualisés en utilisant notre compost?
Nous sommes encore la chance d'avoir notre libre arbitre. Je vous le dis, ça bouge...doucement mais sûrement...C'est mon énergie positive...vous le savez bien...

mercredi 21 octobre 2015

La Glace et le ciel : indispensable

Un homme dressé dans l'infiniment blanc. Autour de lui, à perte de vue de la glace. L'homme a le regard droit. Il observe avec tendresse mais aussi une pointe de tristesse la planète. La caméra tourne autour de lui, capte sa présence dans cette immensité. Cet homme c'est ClaudeLorius, 82 ans. L'un des scientifiques qui a mis en avant la responsabilité de l'homme dans le dérèglement climatique. En réussissant à faire renaître des bulles de vie dans la glace. Des bulles vieilles de 400 000 ans. Qui ont raconté le climat. Au fil des siècles, les températures moyennes ont monté puis descendu de 5 degrés. Le cycle normal. Et soudain l'accélération en quelques décennies. Trop de CO2. La preuve était faite. Claude Lorius est la vedette du dernier film de Luc Jacquet la Glace et le ciel. J'ai eu la chance de le rencontrer à l'avant-première. Avec modestie, l'homme était touché par les applaudissements de la salle. Rien que pour lui, sa force de caractère, le film vaut le détour. Luc Jacquet l'a réalisé avec grâce. On sent l'affection qu'il porte au personnage. Les archives alternent avec des images actuelles de Claude Lorius qui retourne en Antartique. Là où tout a commencé en 1956. Il avait alors 23 ans. Une grande envie d'aventure. De fouler une terre inconnue. Il a finalement découvert toute l'histoire de notre humanité et a compris ce qui la menaçait.

 


Luc Jacquet réussit à nous passionner avec ses hommes qui ont vécu dans des conditions infernales. Des températures avoisinant les moins 50 degrés. Dans un cas extrême moins 90 degrés. Claude Lorius répare le poste de vigie qu'il avait fabriqué pour ses observations. Il se brûle les doigts en enlevant ses gants. Mais il continue, s'acharne. Il y a de la chaleur humaine. Cet homme a fédéré autour de lui des Russes et des Américains pour une cause: la planète. Jamais de mièvrerie, juste un témoignage fort.On peut ressentir certaines longueurs, elles tiennent à la nature du récit. Qui crée le suspense. Faire des carottes dans la glace peut sembler presque anodin, ces gestes répétés permettront finalement de faire avancer la connaissance sur le climat dont on parle beaucoup en ce moment. Luc Jacquet qui a tout de même réalisé La Marche de l'empereur et Il était une fois une forêt, y mêle de la poésie. A l'image de cette petite fille qui joue sur une plage avec du sable qui est emporté par les eaux. On comprend vite le symbole. Les esprits un peu critiques n'y seront pas sensibles. C'est bien l'avenir de nos enfants et petits-enfants qui est en jeu.

 
Comme Home de Yann-Arthus Bertrand, ce film est co-produit par Kering. François-Henri Pinault, PDG du groupe explique qu'il est important que les entreprises du secteur privé prennent en charge ce sujet, leur avenir en dépend aussi. "Le cinéma fait partie des médias les plus puissants pour faire passer les messages". Pour moi ,le film devrait être diffusé dans les écoles. Et à tous nos dirigeants qui vont se retrouver à Paris à la fin de l'année. Qui n'ont pas bougé en vingt décennies. Nous sommes peut-être à un tournant. A la fin du film on retrouve des archives des interventions de Claude Lorius depuis plus de 30 ans à la télévision notamment face aux climatosceptiques. Lui-même se demande humblement s'il a servi à quelque chose. Oui Monsieur Lorius car enfin certains comprennent. Il est peut-être trop tard pour tout enrayer mais pas assez pour reprendre le contrôle. Alors comme vous dites si bien Monsieur "mettons notre énergie à défendre la planète"!

vendredi 16 octobre 2015

Nespresso, le goût du business solidaire


https://www.nespresso.com/fr/fr/home?cid=SEM_B2C_FR-FR_LOC_R_Google_FR.Brand.Pure.Exact_Exact_Nespresso_ExactNespresso est l’une de ces entreprises que l'on aime ou que l'on déteste. Les critiques ne manquent pas quand on est un leader : en premier ligne le caractère 'non durable 'de la dosette.
Le groupe ne se voile pas la face et s’est attaqué à la problématique du recyclage des petits aluminiums en investissant avec les professionnels du secteur. 20% de ses clients rapportent leurs dosettes. C'est un début. Vous me répondrez que le nœud du problème est toujours le même…
Les aficionados sont en tous cas au rendez-vous et suivent George et Jean les yeux fermés. Et d’ailleurs George ….Clooney est pour une part non négligeable dans l’histoire qui suit. L’acteur est engagé depuis longtemps dans des combats humanitaires et notamment au Sud Soudan.
Il a le charme pour mais bon disons-le : c’est aussi une question de business, Nespresso compte bien préserver le sien. Si en prime cela peut aider à améliorer certaines conditions de travail dans le monde devons -nous lui jeter la pierre?
Le sujet est sensible je vous laisse seul juge….

Nespresso lance donc en exclusivité en France cette semaine et pour un temps restreint un nouveau café Suluja. Un grand cru. L’aventure est belle. Lors de la présentation en avant-première,  sur l’écran des images superbes du Sud Soudan où ce café renaît, des visages souriants. Pour un pays pourtant en conflit depuis 50 ans. Ces images font vibrer la corde sensible.

Les belles histoires, les Français sont pourtant souvent très méfiants. On ne peut pas les refaire. Dans ce projet, la dimension humaine est donc très présente mais pas seulement, c’est aussi un enjeu économique pour une région. Nespresso a décidé d’accompagner les caféiculteurs. Avec l’association à but non lucratif Technoserve qui offre des solutions business face à la pauvreté, il a mobilisé 350 fermiers et bientôt 2000. Ils font renaître un café de qualité. Pour la première fois, ce robusta est lavé, ce qui accroît le prix et la qualité.
Dans une région en conflit , ce business engendre un peu plus de sérénité. Nespresso aurait pu partir, il a choisi de rester. Pour soutenir ses caféiculteurs ? Pour créer de la valeur partagée pour reprendre les termes du DG France Arnaud Deschamps? Parce que la matière première de Nespresso c’est le café et qu’il doit être certain d’être approvisionné ? Je n’ai pas la réponse. Ou un peu de tout alors. Le groupe y a tout de même investi 640 millions d’euros depuis 2011 et compte ajouter plus de 2 millions dans les prochaines années.


Son PDG Jean-Marc Duvoisin affirme ‘Nous ne savons pas quand ce projet sera rentable, il n’y a pas encore suffisamment de volumes, nous pouvons nous permettre ce genre de pari car nous voulons proposer de nouveaux arômes’ Finalement c’est Technoserve qui a le bon mot :
« Il ne s’agit pas d’une organisation caritative ». Les fermiers prennent même « gout à l’économie mondiale » Houlà ! En attendant même si l’histoire n’émeut pas votre cœur de pierre, vous pouvez toujours tester Suluja. Il ne sera pas disponible très longtemps. 15 jours peut-être un peu plus seulement en France. Si les volumes augmentent ce sera peut-être le signe que la paix revient enfin…De quoi boire son café peut-être un peu plus apaisé….







mardi 13 octobre 2015

L'entreprise responsable: ce sont les salariés qui en parlent le mieux !

En voilà un slogan qui claque. C’était celui de la conférence de presse qui dévoilait ce matin le dernier baromètre Viavoice sur les salariés et l’entreprise responsable. Cela fait du bien de revenir aux fondamentaux.
L'actualité environnementale est évidemment dominée en cette fin d'année par la Cop21. Mais tout ne va pas s'arrêter le 12 décembre avec la signature ou non d'un accord plus ou moins enthousiasmant à Paris. Le but de la RSE est de donner des clés pour l'entreprise. Qu'elle devienne plus engagée et responsable. Je salue donc l'initiative de trois cabinets Des Enjeux et Des Hommes, Mindded, et Ekodev . Ils livrent une enquête inédite qui a donc été menée par l'institut Viavoice. C'est la première en France à questionner les salariés eux-mêmes sur la fameuse RSE ou responsabilité sociétale des entreprises. Comme souvent, il a été nécessaire de clarifier ce que l’on met derrière ces mots. Si l’on regarde sur le site du ministère de l’écologie, on se perd presque dans la complexité des détails. Pour la Commission européenne, la RSE est un « concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une base volontaire. » Partant de là, on constate de la bonne volonté mais beaucoup de salarés ne passent pas encore à l’action et pourtant il y a des leviers.

 

Si l'on veut avoir le sourire comme Nicolas Crabot, fondateur de Mindded, on se doit d’abord de souligner que près de 8 salariés sur 10 (78%) disent accorder une place importante aux questions de RSE dans leur entreprise. Cela va même plus loin puisque stratégie responsable et business se rejoignent. Plus de 7 salariés sur 10 ,précisément 73% considèrent que les actions en matière d’engagement sociétal permettent d’améliorer la performance globale de l’entreprise. « Les salariés de grandes entreprises font preuve d’une grande clairvoyance en estimant que la RSE n’est pas simplement un « nice to have » et qu’elle peut sécuriser la santé économique de l’entreprise », analyse François Miquet-Marty, président de l’Institut Viavoice. Et Agnès Rambaud-Paquin directrice associé des Enjeux et des Hommes de constater qu’à la création de son cabinet en 2003 « le développement durable (on parlait peu de RSE) était encore considéré soit comme une contrainte naissante de reporting soit comme la traduction dans des actions sociétales des valeurs humaniste d’un patron inspiré. Nous avons pu observer en 12 ans, l'évolution du sujet, la montée en maturité et en matérialité des démarches, l'installation des directions du DD. 83% des entreprises du SBF 120 en sont désormais dotées."


 
Passée la joie du premier moment, on ne peut que constater qu’il reste un décalage entre les aspirations et la perception de la place réelle de la RSE. Ce n’est malheureusement pas nouveau. Moins d’un salarié sur deux (43%) estime que ces sujets occupent une place réellement importante. 59% des salariés se déclarent d’ailleurs « mal informés » sur la politique RSE de leur entreprise. « La RSE semble encore réservée à une poignée d’acteurs au sein de l’entreprise, elle n’irrigue pas suffisamment la culture d’entreprise », regrette Agnès Rambaud-Paquin. « La RSE est sans doute trop conceptualisée et est considérée par les salariés comme trop élitiste, voire anxiogène. », déplore Benjamin Dekester, directeur associé de Ekodev,.

Et pourtant pour François Miquet-Marty « les salariés des grandes entreprises plaident pour un alignement entre les intérêts particuliers de l’entreprise et l’intérêt général ». Ils attendent davantage d’échanges par le biais de réunions internes ou encore de conférences ou de débats. Rien de mieux que l’échange. C’est d’ailleurs étonnant de constater à quel point ces valeurs de respect, les bonnes conditions de travail ou encore les droits de l’homme arrivent en tête des préoccupations. Malgré toutes ces déclarations, ils ne sont que 6% à être impliqués réellement alors que 85% voudraient l’être. Un décalage cruel. Un gisement à faire éclore. C’est d’ailleurs auprès de son manager direct que le salarié cherche à être informé sur la stratégie RSE voire sur les moyens d’agir. Nicolas Crabot y voit le verre à moitié plein : « les salariés sont prêts mais en attente. » La jeune génération est notamment très en avance sur ces questions. Finalement il faut rappeler que le salarié est citoyen. Bon ok je ne vire pas « bisounours », je vous promets. On peut toujours parler de donner du sens à sa vie mais rien de tel que les démarches concrètes. Les témoins de ce matin en ont parlé. Des engagements en faveur du covoiturage ou encore faire comprendre la biodiversité urbaine en montrant aux gardiens d’immeubles les insectes et les plantes qui les entourent.  Pour ma part, je pense sincèrement que la dimension business fera bouger les lignes. Des directeurs marketing ou de l’innovation s’emparent du sujet. Tout est une affaire d’argent dans ce bas monde. Et que celui qui n’a jamais voulu gagner un rond me jette la première pierre. Fixer un objectif de performance et engager des salariés qui se sentent mis en confiance.
Ce baromètre a le mérite de remettre au clair les idées. Il reste encore à le creuser. Pour avancer sur de nouvelles voies. Nous commençons à frémir, il n’est jamais trop tard pour prendre un virage. Un vrai. Et vous trouverez évidemment bientôt tous les détails sur les sites des cabinets et instituts mentionnés. De l'information avant tout, vous dis-je.
 
 
 
 

 

lundi 12 octobre 2015

Nextdoor, le bureau d'après

Retrouver ma  liberté me fait peut-être voir la vie en rose. Merci donc d'être indulgent envers mon énergie très très positive. Je suis sortie de la visite de l’espace Nextdoor il y a quelques jours avec une pêche d’enfer. « Il y a un avant et un après » explique Philippe Morel le patron des lieux. Je n’en doute point.
Bouygues Immobilier à l’initiative du projet fait partie de ces entreprises qui ont compris que, pour rester pérenne il fallait faire évoluer ses modèles.
L’entreprise bouge au rythme des innovations et du contexte économiqye, les incertitudes sont de plus en plus grandes, les entrepreneurs ont du mal à envisager un bail de 3 ans voire plus dans le tertiaire : « Mon entreprise va t-elle encore grandir?" "Où en serais- je dans 2 ans ?"
C est pour répondre à cette exigence de flexibilité que Bouygues a crée cet espace à Issy- les Moulineaux dans les Hauts-de-Seine. Le premier d’une longue liste, indéniablement. 2600 m² pour 300 personnes.




Sur 5 étapes des bureaux modulaires pour des entreprises de 2 à 60 personnes et un abonnement mensuel de 480 euros. Le concept est astucieux : d’un mois à l’autre il est possible de se délocaliser dans le bâtiment en fonction de sa taille. Les travailleurs indépendants et non pas solitaires comme moi y trouvent aussi leur bonheur : au rez-de-chaussée des espaces de coworking très lumineux pour 70 personnes . Et là encore un abonnement mensuel de 300 euros. Les travailleurs sont nomades mais Bouygues compte bien fédérer une communauté. En même temps difficile de ne pas prendre rapidement ses aises. Tout respire la chaleur.


Dès l’entrée, pas de hall d’accueil froid : un bar est placé juste à côté de l’espace plus traditionnel. Le café chaud et la viennoiserie deviennent incontournables. Des fauteuils accueillants sont disposés tout autour. On y trouve même une Playstation pour les fondus de jeux vidéos.
Stephen André responsable marketing et communication explique qu'il "s’agit de casser l’espace classique dans le tertiaire". Rien d’austère mais des tables en bois et juste ce qu’il faut de technologies avec des offres de service simples.
Je sais que certains êtres perplexes vont se dire que je m’enthousiasme pour un espace de coworking alors qu’il y en d’autres à Paris.
Je leur répondrai : « vous n’avez pas vu le jardin et ses meubles colorés » ! La vie de bureau c’est aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Une deuxième maison finalement avec un lieu pour jouer à la pétanque et au ping-pong et même boire un petit verre. L’établissement est licence II. Tous les mois un concert s’improvise. L’espace de restauration est subventionné par Bouygues mais il a une particularité : les salariés peuvent se mettre au fourneau.


Le lundi c’est Alexandra qui s’y colle. Et je suis certaine que tout le monde travaille beaucoup plus efficacement. En prime on y casse les codes : Nextdoor filiale de Bouygues Immobilier fonctionne en entreprise libérée, les prises de décision sont collectives. Inutile de vous pincer, vous ne rêvez pas. Cela semble idyllique sur le papier, je vous l'accorde , je suis certaine qu’il y a bien quelques petites chamailleries mais l’essentiel est là pour travailler en harmonie.
Je vous ai mis en appétit mais autant vous prévenir, depuis son ouverture il y a 4 mois, le lieu est victime de son succès et affiche quasiment complet.
Mais Bouygues a déjà d’autres projets, en particulier se développer du côté de la Défense et même à l’international. ‘Pour nous c’est une lame de fond, un nouveau Far West »explique Philippe
Morel. Je veux bien être Calamity Jane dans de telles conditions.

mercredi 7 octobre 2015

Ma maison, elle sera verte…enfin j’y crois

Nous avons tous vécu une belle expérience de copropriétaire. Enfin presque. Ce moment de grande solitude où personne ne veut bouger car changer un tuyau ,ça va encore coûter cher. Et pourtant dans les couloirs quelques jours avant l'AG, tout le monde râlait copieusement et ne manquait pas de dénoncer l’inaction du syndic. En ce qui concerne l’habitat durable, c’est un peu la même chose. J’ai la curieuse sensation qu’il y a beaucoup de belles paroles et encore peu d’actes.
C’est ainsi qu’à l'occasion de la journée mondiale de l'Architecture le 4 octobre dernier, "JeReveduneMaison.com", 1er site immobilier de "matching" affinitaire géographique, a dévoilé la vision et les sentiments des Français sur 3 thèmes majeurs autour de la notion d'habitation éco-responsable : architecture, construction et climat. 5000 personnes ont été questionnées en septembre dernier. Quand je lis le résultat, je me mets à beaucoup aimer les Français. Ils sont  1 sur 2 à dire qu’une maison doit être en harmonie avec l'environnement.

79% des Français sont aussi préoccupés par l'impact de leur maison sur le climat. C’est tellement beau que l’on dirait du Francis Lalanne. Je suis cruelle, c’est indéniable. Toujours selon l’étude, les personnes qui préfèrent les bâtisses somptueuses et confortables ne sont plus que 27%, juste devant celles pour qui la maison doit juste être pratique et fonctionnelle (19%).
Nous allons même plus loin « Si les Français sont d'accord pour faire des efforts afin de diminuer leur impact sur le climat, ils sont même disposés à en payer le prix ! Ainsi, plus de 62% se déclarent prêts à payer plus cher une maison construite de façon éco-responsable. Les 38% restants considèrent que le prix de l'immobilier est déjà suffisamment élevé pour ne pas en rajouter. » Je vais essuyer une larme. Je ne sais pas mais je crains de ne pas fréquenter les mêmes Français que dans cette étude. Certains dans mon entourage se sont pourtant enthousiasmés pour des maisons en bois ou des puits canadiens. Quand le devis arrive, l’amour pour l’environnement faiblit. Et puis ne dit-on pas que si un produit respectueux de l’environnement a le même prix qu’un autre c’est là que la bataille sera gagnée !

Il n’empêche que des efforts doivent être faits : les Français pensent que les constructeurs sont les premiers à devoir agir à 35%. Ils sont suivis de l'Etat à 30% puis des architectes à 22%, des acheteurs 11% et des portails et agents immobiliers à 2%. J’en conclue donc que dans ce domaine aussi il y a beaucoup de bonne volonté mais le pas ne se franchit pas si facilement.
Et d’ailleurs les chiffres sont très parlants : Avec 4% d'habitations écologiques, la Bretagne arrive en tête du classement, juste devant l'Alsace et les Pays de la Loire.

En revanche, la Picardie, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et le Nord-Pas-de-Calais sont en dernière position avec seulement 1% de maisons écologiques. 1 à 4% ! Nous sommes loin des bâtiments à énergie positive que l’Etat souhaitait voir fleurir en 2020. Enfin comme je ne veux pas être si sombre je vais être un peu régionaliste sur les bords et mes origines bretonnes vont ressurgir pour l’occasion ! Le Breton aime se mettre au vert ! Cela se confirme.

 

 

 

 

 

lundi 5 octobre 2015

La pub responsable...si, si ça existe, ou le Goodvertising


J’ai un vilain défaut : je suis journaliste. Alors quand on me parle communication ou publicité , je ne peux que jeter un regard de dédain du haut de ma grandeur. Et si en plus on me dit "publicité responsable"…Je n’éclate pas de rire mais c’est tout comme. Vous voyez le cynisme…
Je vous dresse un tableau un brin exagéré. Si, si je vous promets. Mais l’anecdote est révélatrice.
Pour beaucoup de personnes même ceux qui ne sont pas journalistes, quand il s’agit de vendre une savonnette ou un liquide vaisselle, la responsabilité on se la met...enfin vous voyez …
Et puis au fil de mes années de travail sur les entreprises responsables et en quittant ma nature acerbe de journaliste ( 
J
) j 'ai tout de même découvert une volonté de communiquer autrement.
Regardez bien
Fleury Michon qui va interpeller le consommateur sur la pêche en Alaska ou encore Vittel qui informe sur son site internet « Il y a quelque chose à faire pour la planète ». Venez vérifier!

La donne change parce qu’un fabricant ne peut plus se contenter de concevoir un objet et de le distribuer en disant que cela conviendra au consommateur lambda.
Ce consommateur a les cartes en main, ne veut pas être pris pour un imbécile surtout qu’il compte ses sous.
Il reste encore du chemin à parcourir en matière de publicité et de RSE : l’affaire Volkswagen en est la preuve.
Mais dans ce contexte, j’accueille avec bienveillance le livre de Thomas Kolster Goodvertising que l’agence Sidièse a choisi de traduire et de mettre en valeur ici en France.
C’était d’ailleurs l’occasion d’échanger mercredi dernier à l’auditorium de TF1 sur cette question: "la publicité peut-elle être créative et responsable?"
Dans un esprit très -peut-être trop- consensuel mais en tous cas avec beaucoup de bonne humeur.
La démarche de Thomas Kolster me plaît car c’est un ''être positif". Autant que moi ! Nous sommes tous les deux indécrottables. Soulignons donc son travail de fond sur la communication et la publicité dans le monde. Il a rassemblé des campagnes marquantes.
 

Les photos sont belles et le livre se feuillette avec grand plaisir. Des images me reviennent en mémoire : Fiat et son panda, animal en voie d’exception au volant d’une voiture en plein crash test. Les fruits et légumes moches d'Intermarché ou encore Innocent qui proposait à ses clients de tricoter des bonnets qui prenaient ensuite la place des goulots. 25 pence étaient alors reversés à une association caritative pour personnes âgées. Ironie du sort, mon œil a frisé quand j’ai vu la campagne de Volskwagen sur la Polo qui se recycle à 95%. Belle idée que celle de placer un immense container de collecte pour voitures à côté de celui pour le verre et les cartons..mais bon voilà quand la réalité ne suit pas, l’image peut devenir choc. C’est tout l’intérêt aussi de cet ouvrage : une fois que le mal est fait, impossible de revenir en arrière. Les marques se doivent donc de prendre le temps de la réflexion. Je ne peux m’empêcher de dire que beaucoup d’entreprises en sont encore aux prémices. Toutes les campagnes dans ce livre partent d’un bon sentiment. Goodvertising ok mais pas partout. La publicité plus "traditionnelle" doit évoluer. Pour rester tout de même positive, je m’attarderai sur cette phrase de Valérie Martin chef du service de la communication institutionnelle et de l’information des publics de l’ADEME qui a financé le projet  (le livre comprend plusieurs témoignages très éclairants) : « la communication peut éviter qu'un constructeur automobile sorte une campagne de pub avec une personne qui sort promener un bébé ou jeter son sac poubelle. »…Si c'est une première étape.

Goodvertising de Thomas Kolster est donc publié chez Alisio. Adaptation française et préface de Gildas Bonnel président de Sidièse.

vendredi 2 octobre 2015

Un coup de pouce enfin à l'investissement responsable ??


Cela fait quelques années que je suis le lancement de la semaine de l'ISR. Elle débutera ce lundi pour s'achever le 11 octobre. Depuis quelques années un peu le même discours: les encours en matière d'investissement socialement responsable progressent mais ils représentent encore une goutte d'eau dans l'univers financier. Une nouvelle étude conduite cette année encore par Ipsos pour le compte d'EIRIS, l'un des leaders mondiaux de l'analyse environnementale, sociale et de gouvernance et du FIR, le Forum pour l'Investissement Responsable n'est guère engageante: ils sont 63% des Français à n'avoir jamais entendu parler de l'ISR et seulement 3% à s'en être vu proposé. Et pourtant la moitié des personnes interrogées se sentent concernées par les enjeux climatiques. Alors comme je veux être optimiste je me dis : «  soudain cette année un miracle! »  Il est clair qu’un virage s’opère. Nous ne dirons pas qu'il s'agit seulement de l'effet Cop21. La France a créé une première du genre dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte. L'article 173 dont le chiffre a été prononcé au moins 6 fois lundi  lors de la soirée de lancement de cette semaine de l’ISR. Il faut dire qu'il élargit l'obligation de reporting extra-financier. Comme nous sommes en France la liberté prédomine donc pas de contrainte mais une incitation. Certains s'en plaindront, ce n'est pas le cas. N'ergotons pas.

 
 
La donne change. Michel Sapin ministre de l’économie et des finances était tout de même l’invité d'honneur de la soirée. Et il a annoncé le lancement officiel d'un label ISR.  Cela a fait son effet. Les professionnels l'attendaient. Si j'ai bien compris ce sera en 2016 que tout se mettra en place en France pour une phase un peu plus officielle en 2017. On aurait aimé en savoir plus mais là encore nous avançons. Pour Michel Sapin il « s'agit de favoriser la lisibilité et d’apporter un gage de crédibilité ». Souplesse est le maître mot : "le cahier des charges sera amélioré au fil du temps." Ne lui en demandez pas plus en revanche, il doit encore travailler un peu le dossier… Si les politiques s’emparent justement du sujet , c’est bien la preuve que le monde bouge. L’ancien ministre Pascal Canfin qui travaille désormais auprès d’un think-tank américain sur les questions d’environnement estime que « des leaders de la communauté financière ont également franchi le pas. Ils ont des choses à dire » C'est le cas du gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark J.Carney. Ne disait-il pas il y a quelques années aux entreprises riches « rendez l’argent aux actionnaires » ? Pour Pascal Canfin l’appréhension des risques est différente . Henry Paulson ancien secrétaire du trésor américain considère ainsi que le risky business a changé de cap : avoir un portefeuille avec 20 à 25% de modèles économiques qui génèrent 6 degrés de hausse des températures c'est plus que risqué.

Pascal Canfin très pédagogue identifie 3 risques. Celui qui semble le plus éloigné du risque carbone mais qui est bien réel : le risque climat qui impacte le modèle économique. Et de citer Coca-Cola, entreprise qui utilise beaucoup d’eau et dont le business se trouve ébranlé par le stress hydrique grandissant. Il y a donc le risque carbone sur lequel il est inutile de s’appesantir (ceux qui me suivent comprennent.). Enfin le risque « transition » que vivent par exemple les producteurs de charbon d'Australie. Les fondamentaux s'effondrent : la demande de charbon a chuté de 30% en 6 mois en Chine. Le pic charbon qui devait être atteint en 2020 l'a été l'an dernier. Dans le même temps , depuis 2013 plus de 50% des nouvelles capacités installées dans le monde sont des énergies renouvelables. La Chine va d’ailleurs présider bientôt le G20 et mettre en avant cette question financière. Le nouveau président du FIR Thierry Philipponnat débute donc son mandat sous les meilleurs hospices. La gestion ISR a atteint près de 223 milliards d’euros à la fin de l’année dernière. Une croissance qui a doublé.  Et Thierry Philipponnat de s’enthousiasmer « La thématique de l ISR s’impose à tous comme une évidence »
Tout n’est pas si rose, les acteurs de l’ISR n’ont pas toujours été entre eux les meilleurs amis du monde. Beaucoup comptaient sur un label pour y voir plus clair. Les Français sont toujours en demande d'information. Une brèche s’ouvre mais face au financement participatif les spécialistes de l’ISR doivent jouer la transparence. Responsable jusqu’au bout des ongles…Alors si vous ne l’avez pas déjà fait venez découvrir cette semaine de l’ISR.