Et si on se chauffait aux petits pots de yaourt..ou presque ?

...Non je vous promets…je me porte plutôt bien quand je vous pose cette question. Cette idée n’est pas saugrenue à terme car je vous le rappelle le plastique, c’est fantastique. Le très sérieux Elmer Food Beat nous le chantait. Facile pour débuter un papier mais un peu de relâchement avant la Cop ça ne fait pas mal. Donc le plastique c’est super et ça se valorise bien (remarquez mon utilisation du langage djeune).
C’est que nous dit PlasticsEurope, association des producteurs de matières plastiques. Il nous révèle une étude qu’il effectue désormais tous les 2 ans sur l’état des lieux de la filière.
Redevenons un peu sérieux! En Europe, le volume global des déchets produits est resté stable l’an dernier. Près de 26 millions de tonnes
Leur valorisation a atteint près de 70% ce qui représente une hausse de plus de 6%.
Valorisation pour ceux qui ne sauraient pas signifie transformer les déchets en énergie.
Par ailleurs le taux de recyclage atteint près de 30% soit une hausse de 5,7%.
Disons- le d’emblée, en France le résultat est moins brillant avec un peu plus de 21% de taux de recyclage. La mise en décharge atteint encore 36%. Au total un taux de valorisation de 63% .
Ce qui place la France au 14ème rang européen en terme de valorisation énergétique. Pour le recyclage, il descend dans le classement. Certains diront que tous les situations ne sont pas comparables. Certes mais l’idée globale est bel et bien là.

Rassurez-vous: je ne compte pas vous noyer sous les chiffres ou vous démoraliser. Je rappelle que ce blog se nomme « Energie Positive ».

Comme il est toujours possible d’aller de l’avant, la France a tous les atouts pour progresser. Michel Loubry le directeur général Europe de l’Ouest de Plastics Europe en est convaincu
« Ça bouge mais cela ne se voit pas encore » pour reprendre sa formule.
La première marge de progrès concerne le recyclage des emballages ménagers. Comme
nous ne sommes pas à une autoflagellation près, il faut que nous ne sommes pas au top en matière de recyclage. Nous sommes le pays qui produit le plus de déchets d’emballages et nous n’en recyclons que 25% contre 39,5 % en Europe. Mais Eco-Emballages est actif.
L’éco-organisme a mis 30 millions d’euros sur la table sur 3 ans pour étendre les consignes de tri. L’expérimentation va concerner 15 millions d’habitants d’ici fin 2016.
On peut espérer atteindre les objectifs en 2022. Il s’agit de développer le recyclage des bouteilles et des flacons et également d’expérimenter le recyclage des autres emballages comme les films et les sacs, les pots, barquettes...

Il ne faut pour autant pas faire tout et n’importe quoi. Plastics Europe estime qu’il y a un seuil à ne pas dépasser en termes de recyclage. Il le situe entre 35 et 50%. Selon l’association, aller au-delà serait coûteux et sans intérêt pour l’environnement
L’autre marge de progrès concerne la valorisation énergétique L’arrêt total de la mise en décharge des déchets plastiques dès 2020 pourrait fournir 80 millions de tonnes de matière. Michel Loubry explique que le pouvoir calorifique du plastique est plus élevé que celui du pétrole. A l’heure où l’on parle beaucoup (trop ?) de la Cop21 et de décarboner l’économie, PlasticsEurope rappelle que les déchets qui ne peuvent pas être recyclés de manière durable devraient être utilisés comme source d’énergie ce qui permettait de générer 300 TWh supplémentaires d’électricité et de chaleur . De quoi approvisionner 30 millions de personnes en électricité chauffage et climatisation . Economiser 70 millions de barils de pétrole consommés par l’industrie ou encore substituer 23% des importations de gaz en provenance de Russie. Des chiffres édifiants. Pour optimiser la filière du plastique, l’idéal serait donc d’atteindre un bon équilibre de 40% de recyclage et de 60% de valorisation énergétique.
Une performance qui serait similaire à celle de l’Allemagne. Rappelons que ce pays a interdit la mise en décharge des déchets valorisables dès 2005. La fameuse volonté politique.