jeudi 31 mars 2016

Plus de pitié pour les particules fines!



https://www.dyson.fr/Dyson a non seulement tout compris à l'aspirateur mais aussi à l'homme. Pas l'humanité dans sa globalité mais l'homme et sa virilité plus ou moins bien placée (je vous aime quand même, vous savez Messieurs). Avez- vous observé dans les rayons des magasins ces hommes qui s'emparent avec bonheur d'un Dyson ? Ils ont soudain la sensation de dompter une Formule 1. Face à la machine ultra puissante et transparente, ils sont Iron Man. Un vrai délice pour la ménagère de moins de 50 ans. Et bien notre mec, ce costaud, il va se sentir encore plus utile car il va désormais pouvoir éliminer 99,95% des allergènes et polluants de l' air. Certes ce n'est pas la perfection absolue mais un super héros peut avoir ses faiblesses.

La pollution de l'air est devenu l'ennemi numéro 1. Il faut dire que c'est la première cause de mortalité dans le monde . Bien plus meurtrière que tous les méchants réunis. Et pour ne pas vous le rappeler, l'air intérieur est 5 à 10 fois plus pollué que l'air extérieur. Et nous passons au moins 80% de notre temps entre 4 murs. Mais Dyson a trouvé la solution: le purificateur connecté Pure CoolLink. Votre homme sera ravi de vous montrer son efficacité. Ce matin c'est une jeune femme ingénieur Jessica qui nous a éclairés. Peintures, bougies parfumées, moissisures, fumées de cuisson, particules fines ,rien n'échappe au flair de cette machine au design futuriste.

Un filtre en fibre de verre qui se change en un éclair, des capteurs intelligents pour détecter les pics de pollution. Le tout associé à une application qui permet de gérer l'engin à distance. Bon si j'ai bien compris si vous avez une grande pièce, il vous faudra un peu plus de temps. Mais le héros est courageux. Un purificateur par pièce serait l'idéal, à 499 euros le petit modèle et 599 le grand , il faut tout de même en tenir compte dans son budget. Le prix me semble raisonnable au vu du confort apporté. Il aura fallu 2 ans de travail et 305 prototypes pour en arriver là. Un petit bémol: l'objet peut aussi servir de ventilateur l'été, il a donc une fonction hybride mais s'il pouvait aussi faire office d''humificateur ce serait encore plus révolutionnaire. Ne nous plaignons pas trop. Ce premier appareil connecté de Dyson a de quoi séduire les geeks en puissance. Et votre homme, après un regard furtif mais appuyé sur son smartphone pourra combattre le pic de pollution dans la maison. Quand je vous dis que Dyson a tout compris...

mardi 22 mars 2016

Une goutte d'eau peut-être...mais un début

Etre résolument optimiste ce n’est pas facile tous les jours. Tu te lèves ce 22 mars avec une pêche d’enfer. Tes projets avancent, ton fils chante ‘I feel good ‘ à tue- tête. Et puis l’horreur revient. Après Istanbul, Bruxelles. Les attentats. L’incompréhension. L’envie de faire disparaître ces décérébrés. Je descends à la boulangerie du coin. Du bon pain fait par ce boulanger d’origine algérienne. Et je souris. On est fait pour vivre ensemble quand même. Et puis je reviens devant mon écran pour vous parler de la Journée Mondiale de l'Eau. C’est ce mardi mais évidemment ce ne sera pas à la Une des journaux. Ce n'est guère joyeux non plus. 2,6 millions de personnes. meurent encore chaque année de maladies liées à l'eau insalubre. Parmi eux 1,8 million d'enfants. Une personne toutes les 10 secondes. L’horreur là encore que dévoile un nouveau spot de l’ONG SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. Dans l’indifférence ou presque. Les raisons de se battre sont là aussi. https://youtu.be/ivj1zTpwtbM

 

Pour nous permettre d’ouvrir les yeux SOLIDARITÉS INTERNATIONAL dévoile les résultats du sondage Odoxa 2016 réalisés dans le cadre de son Baromètre de l’eau 2016. En voici les grands enseignements : 95% des Français donc quasiment tous nos con-citoyens considèrent que l'accès à l'eau potable est un enjeu important, mais ils se disent mal informés à 57% et appréhendent mal l'ampleur du problème.
Nous avons l'eau courante depuis des décennies donc difficile d'imaginer que ce fléau cause plus de décès que les guerres, les catastrophes naturelles ou le sida. Boire est encore une action mortelle pour des millions de personnes à travers le monde.  Cette réalité pourrait un jour nous rattraper comme le terrorisme.
La forte inégalité d'accès à cette ressource vitale n'est pas perçue non plus.
Les Français sous-estiment très fortement leur propre quantité d'eau potable consommée. Le volume moyen estimé est de 51 litres, soit quatre fois moins que le volume réel consommé qui est de 200 litres. Un quart des Français cite même « moins de 10 litres ». Les enfants dans le monde sont en première ligne : 40% des écoles et des établissements de santé dans les pays en développement ne disposent pas d'installations de base pour l'eau, l'hygiène et l'assainissement. Et pourtant 50% des risques de diarrhées qui tuent chaque jour 1000 enfants de moins de 5 ans pourraient être évités grâce au seul lavage des mains à l'eau et au savon.
 



Parce que je suis optimiste, je me dis qu’il doit y avoir des solutions.
 
Comme le souligne Alain Boinet, fondateur de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL « l’accès à l’eau nécessite une mobilisation de tous les instants dès cette année 2016 afin qu’il devienne une réalité pour tous d’ici 2030 comme le prévoient les ODD » à savoir les Objectifs de développement durable aux Nations-Unies. En gardant toujours mon regard confiant, je cherche ce qui est mis en place. Des solutions techniques existent. On peut ainsi mieux capter et utiliser l'eau de pluie. En développant de petites infrastructures de stockage. De petits aménagements ou l'amélioration du travail du sol permettent aussi, en retenant l'humidité, d'améliorer les rendements des cultures.
L'autre grand défi est de diminuer les quantités prélevées dans les fleuves et les nappes souterraines pour l'irrigation. Et évidemment de faciliter le quotidien. 
Ainsi au Kenya, dans le bidonville de Matharé, à Nairobi, la compagnie des eaux et de l’assainissement a installé des distributeurs d’eau potable. Ils marchent, comme dans une banque, avec une carte de retrait. Un réservoir, connecté au réseau, procure une eau de bonne qualité, et beaucoup moins chère. Il s'agit encore d'un projet pilote. Cela peut sembler anecdotique mais chaque goutte d’eau compte. Il serait complexe de tout passer en revue, je vous y invite avec grand plaisir. Car en ce 22 mars bien sinistre je veux croire encore en la capacité des hommes de faire bouger les lignes. Et de s’entraider.



 

jeudi 17 mars 2016

De gros poutous à la société civile!

Ce mercredi 16 mars 2016, ma nature résolument optimiste en a pris un sérieux coup.
Je n’en veux pas au Shift Project think-tank spécialiste de la transition énergétique et à son équipe fort sympathique qui, non contente de nous briefer avant la Cop 21 a pris la peine de faire le même exercice après…Logique mais tout de même merci ! Eh bien ce n’est pas la joie…vous le savez sûrement déjà si vous êtes aguerris sur le sujet. François et Laurent avaient la banane mi-décembre mais maintenant tout reste à faire. J'étais dépitée mais je vous rassure dès le lendemain soit aujourd’hui j’ai retrouvé une lueur d’espoir. Je vous en dirai davantage quelques lignes plus loin. Suspens….
Revenons à la Cop 21. Le texte parle de lui-même : les grands de ce monde définissent un engagement : ne pas dépasser les 2° de hausse des températures d’ici la fin du siècle. On a même avancé ce chiffre : 1,5 degrés. Autant parler de vœux pieux. Les spécialistes sont assez formels. 1,5 degrés cache un bel exercice de diplomatie vis-à-vis des petits états insulaires en développement. Avec une hausse de ce type, l’impact peut vite être conséquent notamment sur le corail. Difficile aussi d’y voir clair en termes d’objectifs : rien de daté et rien de chiffré. Ca fait avancer. Les experts du GIEC estiment qu’il faudrait arriver à zéro émission en 2070. Le texte parle de la seconde moitié du 21ème siècle. Le 30 décembre 2099 sera-t-on dans les clous ? Pour ma part je ne verrai pas grand-chose sauf si mon esprit a été récupéré et collé sur un corps tout beau tout neuf. Ah le transhumanisme ! Bref je m’égare !

 

Alors évidemment comme l’homme n’est sûr de rien même pas du temps qu’il fera demain, on nous dit que les émissions anthropiques seront compensées par les puits anthropiques. En résumé tu fais des dégâts, tu compenses ailleurs. En plantant des arbres notamment. C’est assez cool. Tout cela reste tout de même bien flou. Côté financement rien n’est vraiment plus clair. L’accord promet 100 milliards par an pour les PED, traduire pays en développement. Il s’agit d’atteindre ce nombre d’ici 2020 puis de le dépasser après 2020. Impossible de savoir s’il s’agira de pur financement ou d’investissements. Bref je n’ajouterai rien. Enfin les signataires nous ont inventé un concept hors pair : la transparence « non-intrusive ». A partir de 2023 un bilan mondial devra être fait tous les 5 ans. Mais si chacun reste transparent... chez soi. Donc en résumé enfin 195 pays ont signé un accord-c'est super émouvant- mais tout reste à faire. Le lancement de la signature officielle a été fixé au 22 avril prochain.

 


 

Pour changer la donne et en tous cas accélérer le mouvement, l’instauration d’un prix carbone serait la bonne solution aux yeux du Shift Project. Matthieu Auzanneau chargé des relations publiques avance même un chiffre : 30 euros la tonne. Visiblement Ségolène Royal n’a pas été insensible. A New-York fin janvier la ministre de l’écologie annonce «Nous avons besoin d'un prix du carbone pour donner aux entreprises la capacité de gérer le coût à long terme du changement climatique et leur donner une incitation à investir». Elle s'est même exprimée en faveur de "l'idée d'une fenêtre de prix entre un prix plancher et un prix plafond".  De quoi donner le sourire aux plus grands énergéticiens bien mal en point en ce moment. Avec un marché élevé du carbone, le gaz retrouverait un peu de sa vigueur. Oui mais voilà l’Allemagne qui recourt massivement au charbon en abandonnant le nucléaire n’est pas enthousiaste. Le marché européen pourrait jouer à nouveau son rôle mais le contexte général ne s’y prête guère : on peut se dire que la chute des cours du baril offrirait une opportunité historique si elle n'était pas le reflet d'un ralentissement mondial de la croissance. Et en ce moment la préoccupation première de l’Union Européenne ce sont les migrants. Il faut rester confiant mais il y a sérieusement de quoi s’interroger.

 

Heureusement quand je regarde de près la société civile je retrouve le sourire. Dans Wikipédia il est écrit que c'est le corps social par opposition à la classe politique. On ne peut plus clair Elle s’est montrée en première ligne à la Cop 21.  Il suffit de citer la Carbon pricing leadership coalition portée par la Banque Mondiale qui rassemble Etats et société civile ou encore International Solar Alliance. Des citoyens s’emparent du sujet. Aux Pays Bas, l’association "Urgenda " a réussi à faire condamner l’Etat. La justice néerlandaise a exigé que le pays réduise ses émissions de gaz à effet de serre de 25 % d’ici à 2020 par rapport à 1990. Il n’avait atteint que 17%. Les Français ne sont pas en reste. L'association "Notre affaire à tous" a engagé en décembre une action contre l'Etat pour carence dans la lutte contre le changement climatique et défaut de protection de la population. Sourire.
Et ce matin je découvre l’initiative de la NEF. Je retrouve aussitôt la pêche. cette coopérative financière qui offre des solutions d’épargne et de crédit orientés vers des projets qui ont une utilité sociale, écologique et-ou culturelle est l’’unique établissement bancaire français qui rend compte de l’ensemble des financements à ses sociétaires et épargnants. Suivez mon regard ! La NEF vient donc de signer un accord de garantie pour les entrepreneurs sociaux avec le FEI (le Fonds européen d’investissements). La NEF peut ainsi apporter 33 millions d’euros supplémentaires à plus de 300 micro-entrepreneurs et entrepreneurs sociaux qui ne trouvent parfois pas de financement auprès des établissements classiques. Ils pourront contracter des prêts à taux d’intérêt réduits sans apporter de sûreté au titre de ce programme soutenu par l’Union Européenne. La NEF va aussi s’engager fortement cette année en faveur du financement participatif. Et en prime l’établissement se porte plutôt bien. Et je souris encore à cette phrase de Jean-Marc de Boni le président du directoire de la NEF en pleine conférence de presse : « si l’argent gouverne le monde alors qui gouverne l’argent ?" A vous de choisir !

jeudi 10 mars 2016

Objects connectés: Engie sur tous les fronts

Avez-vous bien conscience que vous êtes entourés de capteurs ? Ils transmettent des données et permettent de les analyser .Ne prenez pas peur ! Ce n’est que le début d’un phénomène : le fameux internet des objets .J’en parlais il y a peu dans ce blog. Il faut dire que les médias en sont friands. On nous appâte pour ne pas dire qu’on nous bassine avec la montre connectée. Mais aussi votre brosse à dents ou encore votre voiture…  La petite partie immergée de l’iceberg. Toutes les entreprises s’en emparent. Elles ne peuvent rester sur le bas-côté. C’est le cas d’Engie qui en a fait l’objet (c’est le cas de le dire) de l’une de ces matinées dédiées à l’innovation. C'était la semaine dernière. Une fierté d’abord : les capteurs intelligents, le groupe pratique depuis des années. Tel un Monsieur Jourdain de l’IOS mais il s’agit désormais d’en faire une « valeur ajoutée ». Une formule récurrente désormais.

Engie a tout compris en s'appuyant sur le savoir-faire de Sigfox, opérateur télécom de l’internet des objets. 1,2 millions de m2 de réseaux et 7 millions d’objets connectés. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En quelques années, cette entreprise française a connu un essor sans précédent car le procédé est devenu plus simple et beaucoup moins coûteux. Engie a donc pris une participation dans cette jeune structure en participant il y a un an à sa levée de fonds de 100 millions d’euros. Chacun son rôle : Sigfox véhicule la donnée et Engie la rend claire. ‘Les objets doivent être le moins intrusif que possible, ce qui compte ce sont les données que l’on remonte et la visibilité que cela peut apporter. Il y a des risques mais l’infrastructure est sécurisée, et les données sont codées" a expliqué Thomas Nicholls, vice-président en charge de la communication chez Sigfox. De quoi satisfaire les journalistes friands de questions sur la sécurité. Ils étaient d’ailleurs quelques-uns à s’interroger une nouvelle fois ce jeudi matin.

Pour Engie, l’internet des objets est plus que séduisant. Le groupe gère tout de même l’énergie de 15 000 sites en France, que ce soient des bâtiments des conseils généraux, des lycées, des collèges mais aussi de l’habitat collectif, des hôpitaux... Recueillir des données est bien précieux pour le smart-metering ou suivi intelligent de la consommation. Pour ce faire, le groupe a besoin de 6 objets connectés. Des capteurs de température ambiante, de température de tuyauterie, des compteurs de gaz, d’eau chaude sanitaire, des capteurs de téléalerte....Il y a un an environ ce type de capteurs connectés n’existait pas ou coûtait très cher, environ 250 euros pièce. La collaboration a porté ses fruits, le prix a été divisé par 3. Ces objets connectés font aussi évoluer les métiers du groupe. Les agents ne relèvent plus les compteurs en masse mais peuvent privilégier un travail d’expertise. Et quand il s’agit de maintenance ces agents peuvent intervenir seulement quand c’est nécessaire. Au final Engie revendique de vendre du service industriel. Le groupe a pris un abonnement auprès de Sigfox pour 15 000 objets. Il en a déployé à l’heure actuelle 1500. Mais ce n’est qu’un début. Il estime que son potentiel atteindra sous les 3 ans 100 000 objets. Quand je vous dis que l’internet des objets est désormais incontournable. Et ce ne sont pas des gadgets…A suivre...

lundi 7 mars 2016

Recycler, ce n'est pas du bidon!


"C’est quoi cette bouteille de lait? !"Je ne peux pas m’empêcher de penser à cette phrase publicitaire mythique en découvrant la dernière innovation de Konica Minolta : des bidons de toner fabriqués à partir de bouteilles de lait recyclées. Il faut dire que le groupe japonais a décidé de placer la barre haut en matière de stratégie durable. Le nom de son programme : Eco Vision 2050. Il porte sur trois volets : la réduction de 80% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 par rapport aux niveaux de 2005, la promotion du recyclage avec une utilisation optimale des ressources naturelles et la préservation de la biodiversité. Il s’agit notamment de faire passer de 25 à 100% la proportion de matériaux recyclés dans les matières premières utilisées dans les bidons de toner. La technologie est actuellement développée en Asie, en Malaisie précisément. Pour un groupe japonais, il n’y a rien d’étonnant. Il parait d’ailleurs que de nombreuses bouteilles de lait en provenance d’Europe sont traitées là- bas, j’éviterai de m’attarder sur le bilan carbone. Nous marchons parfois sur la tête.

 

C’est le polyéthylène à haute densité qui intéresse le groupe. Mais pas à n’importe quelle condition. Comme me l’a expliqué Ricardo Barba responsable de la production de l’usine Konica Minolta d’Eloyes dans les Vosges lors du dernier salon Ekoburo en février dernier, il a fallu régler des détails techniques conséquents. Une question d’ailleurs pour commencer : avez-vous essayé par hasard de renifler une bouteille de lait ? Et en particulier après usage. Avec une matière recyclée ce n'est vraiment pas terrible. La technologie de lavage développée par Minolta a permis de réduire les odeurs. Il a fallu aussi se débarrasser proprement des résidus d’étiquettes et toutes les minuscules cellules qui dégraderaient la qualité. Enfin il a fallu donner le maximum de fluidité à la matière. Le résultat est au rendez-vous: les premiers toners recyclés voient le jour. Certes tout n’est pas encore parfait. Il va falloir encore optimiser le processus pour atteindre 100% de matière recyclée. Sur le papier, l’économie circulaire c’est très beau mais ne nous leurrons pas : cette matière secondaire coûte toujours plus cher

C’est pourquoi Konica Minolta a décidé de réduire certains coûts: c’est le cas avec les transports. Le groupe a fait le choix de fabriquer en France dans les Vosges. Tout devrait être finalisé en mai. Je vais suivre cela de près. Pour la collecte, Konica ne va pas rester évidemment en Asie mais a commencé à développer une activité de collecte au Mexique et espère faire bouger les lignes en Europe . Pour accélérer le mouvement il travaille avec Conibi 1er consortium dédié à la collecte et à la valorisation  des consommables d’impression. Un seul objectif : que tous les bidons de toner soient très bientôt en plastique recyclé. J’aime l’idée que certains grands noms y aillent envers et contre tout. Pendant ce temps le prix du pétrole baisse. Mais leur détermination reste la même. C’est assez enthousiasmant !

mardi 1 mars 2016

L'agriculture écologiquement intensive, la solution?

Je pense qu’il va falloir sérieusement changer de lunettes. Voir les trains qui arrivent et les gens heureux. Naïve me direz-vous ? Peut-être mais les mauvaises nouvelles seront toujours là. Le monde est fait d’incertitudes. Nous perdons un peu de notre insouciance. Alors arrêtons de nous lamenter et cherchons des solutions. Bravo d’ailleurs encore à Mélanie Laurent et Cyril Dion de porter l’espoir avec "Demain" désormais césarisé.
Regardez donc le monde de l’agriculture. En plein salon porte de Versailles, il est nécessaire d’en parler. Pour certains, la situation est dramatique. 600 suicides en 2015. Comme le dit Hubert Garaud agriculteur en Loire-Atlantique et président de la coopérative Terrena, « suivre aveuglément la logique du productivisme s’est révélé mener à l’impasse. ». Il ne faut pas occulter ces drames. Mais il y a peut-être une autre voie. Des agriculteurs ont décidé de proposer des solutions. Vous ne voyez que les vidéos d’abattoirs sordides, vous prenez peur face aux pesticides mais savez-vous que le monde agricole innove pour rendre son métier plus écologique tout en restant productif ? Décidant de prendre le contrepied de l’état d’esprit ambiant, Hubert Garaud a choisi d’écrire à 4 mains avec Maximilien Rouer, consultant fondateur de BeCitizen « Les agriculteurs à la reconquête du monde » chez JC Lattès. 300 pages pour recenser 100 actions et raisons d’espérer. Tous les deux ont décidé d’apporter une lecture positive de l’avenir agricole. Je ne peux qu’adhérer. Ras-le-bol de notre environnement médiatique qui se complait dans le suivisme et le morbide ! Attention à ne pas atteindre certaines limites !

 

Dans un premier lieu, remettons les pendules à l’heure. L’agriculture est un sacré business. Pour résumer, Terrena, ce sont 22 000 agriculteurs et un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros. Il y a un important tissu industriel : connaissez-vous Sodiaal ou encore Vivescia ? Des structures qui n’ont pas à rougir face aux grands noms du CAC 40. Ce monde agricole a donc des atouts mais disons- le, il part de loin. Commençons par ce qui fâche. Maximilien Rouer nous met devant le fait accompli : la France agricole ne nourrit plus les Français . Elle a perdu son autosuffisance alimentaire depuis 15 ans. 40% du poulet est importé, 55% des moutons. Si je vous dis que 60% des champignons de Paris viennent de Chine et 90% des Escargots de Bourgogne viennent de Grèce, il y a de quoi pleurer. Où est le fameux Made in France ? On importe entre 20 et 70% de nos besoins annuels. Et que dire du bio ? Les Français y aspirent mais seule 4% de la surface agricole utile est bio en France. Le bio quand il pleut trop s’avère impossible, paraît-il. Doit-on pour autant déprimer ? Non parce qu’Hubert Garaud apporte un réponse : l’agriculture écologiquement intensive. L’assemblage a de quoi surprendre mais il mérite qu’on s’y attarde. Hubert Garaud estime qu’un agriculteur peut ainsi mieux gagner sa vie. IL faut rappeler qu’actuellement il assure 30% des investissements nécessaires à la production d’un produit fini mais il ne perçoit que 8% des revenus. Il est temps de changer de modèle. C’est ce que montre ce livre.

 

Impossible de passer en revue toutes les bonnes initiatives. Elles viennent d’abord de la capacité d’innover du monde agricole que je souligne une nouvelle fois. Pour reprendre les termes d’Hubert Garaud « le monde agricole est un monde d’entrepreneurs très ouverts au changement ». C’est ainsi que pour réduire le recours aux pesticides, certains ont choisi d’associer deux variétés de colza : 5% d’un colza précoce et 95% plus tardif . Pour quoi faire ? Simplement piéger le scarabée méligèthe que j’ai le grand honneur de vous présenter.


La petite bête va se rassasier des 5%. Il sera ainsi plus facile de la neutraliser pour laisser s’épanouir le reste de la plantation. Futée la guêpe ! L’agriculture c’est aussi « le mariage heureux des vers de terre et du big data ». C’est ainsi que l’appli Tiben@ chez Terrena permet de mesurer le degré de bien-être de l’animal. : près de 90 données sont prises en compte. Et un animal qui se sent bien , ce sont moins d’antibiotiques. Autres axes de développement : les partenariats avec la grande distribution. Elle aussi est régulièrement stigmatisée. C’est tellement plus facile. Elle a pourtant un rôle à jouer et bouge parce que les consommateurs sont plus exigeants.

 

Prenons le temps de parler de ce qui se fait de bien. On peut ainsi citer le programme LU'Harmony de Mondelez, 2000 agriculteurs sont impliqués pour un blé de meilleure qualité. C’est le cas de Système U avec son lait bio. Un partenariat s’est noué avec les embouteilleurs et les coopératives pour réduire les coûts.  Derrière la Filière Qualité Carrefour, on compte 20 000 agriculteurs. Le plus bel exemple vient d’Irlande avec la marque Origin Green. Le pays dénombre 100 000 éleveurs avec peu de vaches qui se nourrissent essentiellement d’herbe. Assez logique finalement. L’Irlande a décidé d’en faire un atout et une marque. Un vrai carton. Et le prix dans tout cela ? Le consommateur aura évidemment son rôle à jouer. Hubert Garaud estime que 5 centimes supplémentaires sur une côte de porc, c’est un gain de 12 centimes pour l’éleveur si le système a évolué dans son sens. Sommes-nous donc prêts à payer un peu plus ? Là aussi les mentalités doivent évoluer. Ne vous étonnez pas de mal manger avec un poulet à 3 euros ! Certains ne peuvent pas s’offrir davantage mais d’autres peuvent faire un choix responsable. Hubert Garaud constate que ce monde agricole tombe malade car il est inadapté mais selon lui en moins de 2 ans, le modèle peut évoluer. Ou du moins faire de nets progrès. Chacun apprenant à travailler en coopération. Revenir au plus près de la terre ne signifie pas être moins rentable. Il avance même un chiffre : « le chiffre d’affaires agricole doit dans les 10 prochaines années passer de 65 à 110 milliards d’euros. ». « L’agriculture écologiquement intensive est une rupture » ajoute -t-il. Je veux bien le croire. Ce métier tout comme d’autres est en mutation. Donc n’ayons pas peur d’évoluer. C’est ce qui nous sauvera…Mais il va falloir se retrousser les manches !