vendredi 24 juin 2016

Le vent tourne


N'en déplaise aux grincheux de tous poils, la transition énergétique est en marche. La France s'est installée dans un modèle énergétique qui pourrait connaître bientôt ses limites. Nucléaire vs énergies renouvelables: en termes de coûts, la donne change. L'Agence internationale des énergies renouvelables , l’Irena est formelle. Elle vient de dévoiler un rapport plus que parlant. Les coûts de l'éolien terrestre devraient baisser de 26% en 2025 par rapport à 2015, ceux de l'éolien en mer de 35% tandis que ceux de l'énergie solaire photovoltaïque pourraient fondre de 59%. Pendant ce temps les projets se multiplient. C'est ainsi que Quadran, propriétaire exploitant de centrales de production d’énergies renouvelables annonce l’inauguration de la première centrale éolienne avec stockage à l’échelle nationale, sur le site de Petite-Place, dans le département de la Guadeloupe. L'évenement est prévu le 30 juin. C’est un exemple parmi d’autres mais il est emblématique.

Quadran avait déjà installé le premier parc éolien de Marie-Galante, en 1997. Démantelé en 2013 au terme de sa durée d’exploitation, il a été remplacé par la centrale éolienne avec stockage de Petite-Place. 9 éoliennes de 275 kW du constructeur français Vergnet, couplées à une capacité de stockage de l’électricité de 460 kWh par batteries Lithium-Ion du constructeur Saft. Sa puissance : 2,5 MW. Ce sont donc 3300 habitants qui sont ainsi éclairés soit la totalité de la population de la commune de Capesterre-de-Marie-Galante. Cette centrale éolienne est une parfaite alternative aux énergies fossiles. Elle équivaut à la consommation annuelle de 600 tonnes de fuel lourd. Les DOM-TOM sont un territoire privilégié pour une entreprise comme Quadran. Ces îles sont toujours alimentées avec des groupes diesel ou des centrales à charbon.  Un changement s'opère.

La part des énergies renouvelables devrait ainsi atteindre 50% en 2020 en Guadeloupe. Comme on peut le lire sur le site de Quadran, "le groupe a mené plusieurs programmes de recherche sur la prévision de production et le stockage d’énergie. Ce sont deux technologies indispensables pour continuer à développer l’énergie éolienne et solaire dans les zones non interconnectées et s’affranchir de la limite de 30%. Car règlementairement, la puissance des sources « intermittentes » ne doit pas dépasser 30% de la consommation." Là encore il s’agit de bousculer les modèles. L’idée est séduisante pour un esprit rebelle.

 


lundi 20 juin 2016

Se déplacer autrement, un casse-tête pas seulement écolo


En période de grève, c’est là que l’on se rend compte que les transports nous sont bien utiles. Je sais, c’est facile à dire mais ça fait du bien quand on le formule…. Nous avons indéniablement gagné du temps en quelques années. Des distances réduites en termes de temps surtout grâce aux trains mais en parallèle des prix des logements intra-muros qui flambent, au final les habitants deviennent de plus en plus nombreux à la périphérie des villes. Il leur faut bien se déplacer. Et la voiture reste prioritaire. Comment passer d’un transport à un autre ? Voire envisager du co-voiturage en ville ? C’est l’une des problématiques mises en avant la semaine dernière lors de la journée « #Hackons les Bouchons » à Issy-les- Moulineaux dans le cadre de Futur en Seine. La fameuse intermodalité qui a été monopolisée pendant un temps par l’univers des transports publics comme l'a dit avec humour Jean Coldefy, responsable adjoint du service mobilité urbaine de la ville de Lyon. Il s’agit plus que jamais de créer des liens entre les transports publics, la voiture, le vélo voire nos pieds.
 


 

53% des déplacements en voiture se font sur 3 kilomètres. Pour reprendre les explications de Jean Coldefy, la question est quasiment réglée à l'intérieur des villes. Il y a de moins en moins d’espace pour les voitures. Les modes de déplacements propres ont pris le pas. Mais attention les constructeurs n’ont pas dit leur dernier mot. Jean Coldefy est persuadé que les hybrides plus économiques vont remporter dans les années à venir un franc succès. Il va falloir vite réagir. Les applications se multiplient donc pour faciliter la vie des usagers. C’est Optimod'Lyon un GPS multimodal.  Avec deux grandes premières: une à l'échelle mondiale avec le navigateur sur téléphone mobile et l'autre à l'échelle européenne avec la prévision de trafic à une heure en contexte urbain. L'Europe d'ailleurs parlons-en car les initiatives fourmillent . Eurisy qui est une association européenne réunissant des agences spatiales accompagne aussi plus près du sol les autorités publiques. Ainsi Laure Lepastier project administrator d’Eurisy a donné quelques exemples.

 
 
A Prague ,les bus et les trams sont gérés par plusieurs opérateurs. Il faut donc orchestrer l’ensemble. Madrid guide ses habitants vers différents choix de bus. Vienne qui souhaite optimiser le trafic et promouvoir les réseaux urbains a décidé de mettre en place des capteurs GPS sur les taxis. La ville de Brême promeut en particulier le vélo. Bref l’Europe est très connectée. La France n’est pas en reste. Yann Hervouet PDG d’Instant System, expert indépendant de la mobilité intermodale était là pour en témoigner. Il applique le principe du GPS automobile aux différents moyens de transport et a donc mis au point une application qui intègre les avances (on y croit) et les retards pour trouver le système le plus performant. Sa principale mission : favoriser le co-voiturage très complémentaire des transports en commun dans le dernier kilomètre. Il cite ainsi un exemple : l’agglomération de Bordeaux. De Mérignac à Pessac, il faut environ 1h20 en transports. Pourquoi certains étudiants ou salariés partant de Mérignac ne prendraient-ils pas une voiture jusqu’à Talence pour finir en transports en commun ? De quoi gagner du temps et créer du lien.

Là où le bât blesse en termes de co-voiturage c’est – on y revient- la place de la voiture dans la ville. Pourquoi ne pas envisager de créer des voies réservées ? Les usagers y seraient très favorables selon Jean Coldefy. Mais là encore contraindre ou culpabiliser ne sert à rien. Par ailleurs il ne faut se faire aucune illusion sur les bonnes intentions de nos concitoyens. Cristina Pronello professeur à l’université de Turin qui a mené une étude Opti Cities sur plusieurs applis le souligne avec humour : « l’environnement c'est magnifique sur le papier et quand on en parle au dîner mais peu de gens décident de s'engager vraiment . » Finalement ce sont ceux qui estiment que la technologie peut simplifier leur vie qui seront les meilleurs porte-paroles. Mais là encore il va falloir changer les habitudes et les modèles. La ville de demain se construit avant tout pas à pas...

vendredi 3 juin 2016

Cette absence vaut bien un fromage


Je tiens déjà à rassurer mes fans (ils sont 2 au moins, enfin je le suppose). Je suis moins présente sur ce blog que j’aime pour une bonne cause: je développe actuellement un projet de média très innovant, ce qui me prend du temps. J’ai aussi la grande chance d’être sollicitée pour mon expertise. Ce qui m’occupe là encore. Tout cela pour vous dire que je ne vais pas vous parler sans raison de mon péché mignon : le fromage. Figurez-vous que grâce à Carrefour j’ai découvert que je ne connaissais pas tout sur le lait et la façon de fabriquer un camembert. Pourquoi Carrefour? Parce que j ai eu l'honneur d'être membre du jury des Trophées PME Carrefour. Ces prix récompensent des PME engagées et pas seulement les fournisseurs du groupe ce qui est plus que louable. Les échanges entre membres du jury externes à Carrefour ont été denses. Trois catégories ont été mises à l’honneur : les circuits courts, la préservation de la biodiversité et l’antigaspi.

 
J’ai ainsi découvert, je l'avoue humblement, l’initiative de la Fromagerie Gillot spécialiste de pâte molle normande . Une production d’AOP camembert de Normandie et Pont L'Evêque . J'en salive derrière mon écran. Dans ce domaine, la collecte de lait n’est pas linéaire. Il peut y voir des pics de vente et dans le même temps les produits nécessitent un lait de qualité bactériologique irréprochable. autant dire qu'il y a de la déperdition. Actuellement c’est tout de même plus de la moitié du lait collecté qui ne peut être valorisée en lait AOP. Le lait est donc déclassé pour être transformé en poudres de laits. Pour évacuer l’eau, les dépenses énergétiques sont conséquentes. La Fromagerie Gillot a décidé de changer ses méthodes pour préserver le lait. De nouveaux produits ont été lancés pour créer de la valeur ajoutée. Au final tout un panel de produits hors lait cru ( lait frais micro filtré, camembert bio pasteurisé, camembert au four , camembert au barbecue... ). Le groupe a investi dans 8 nouveaux tanks à réception afin de mieux trier et valoriser le lait. Les éleveurs sont accompagnés afin de les encourager à toujours améliorer la qualité du lait.

 
Les résultats sont plus que parlants. Depuis octobre 2015,  aucun lot de fromage n’a été détruit pour des raisons bactériologiques. Le taux de valorisation du lait AOP ne cesse de progresser : il atteignait 42% en 2010 puis 50% en 2015. L’objectif pour 2017 est d’atteindre 60% . Enfin et c’est loin d’être négligeable : les revenus des éleveurs s’en trouvent améliorés. Avec juste quelques idées plein de bon sens. Ne plus jeter ou dégrader ce qui reste mais lui donner une valeur. Franchement je ne vais pas regarder mon fromage de la même façon désormais. C'était donc ma parenthèse "fromage". Parce que là encore, j'ai découvert le temps d'un jury de belles énergies positives. Promis , je vous reviens vite ! Avec de bonnes nouvelles. Il est temps que mon projet prenne vie.