N'en déplaise aux
grincheux de tous poils, la transition énergétique est en marche. La France
s'est installée dans un modèle énergétique qui pourrait connaître bientôt ses
limites. Nucléaire vs énergies renouvelables: en termes de coûts, la donne change.
L'Agence internationale des énergies renouvelables , l’Irena est formelle. Elle
vient de dévoiler un rapport plus que parlant. Les coûts de l'éolien terrestre
devraient baisser de 26% en 2025 par rapport à 2015, ceux de l'éolien en mer de
35% tandis que ceux de l'énergie solaire photovoltaïque pourraient fondre de
59%. Pendant ce temps les projets se multiplient. C'est ainsi que Quadran,
propriétaire exploitant de centrales de production d’énergies renouvelables
annonce l’inauguration de la première centrale éolienne avec stockage à
l’échelle nationale, sur le site de Petite-Place, dans le département de la
Guadeloupe. L'évenement est prévu le 30 juin. C’est un exemple parmi d’autres
mais il est emblématique.
Quadran
avait déjà installé le premier parc éolien de Marie-Galante, en 1997. Démantelé
en 2013 au terme de sa durée d’exploitation, il a été remplacé par la centrale
éolienne avec stockage de Petite-Place. 9 éoliennes de 275 kW du constructeur
français Vergnet, couplées à une capacité de stockage de l’électricité de 460
kWh par batteries Lithium-Ion du constructeur Saft. Sa puissance : 2,5 MW. Ce
sont donc 3300 habitants qui sont ainsi éclairés soit la totalité de la
population de la commune de Capesterre-de-Marie-Galante. Cette centrale
éolienne est une parfaite alternative aux énergies fossiles. Elle équivaut à la
consommation annuelle de 600 tonnes de fuel lourd. Les DOM-TOM sont un
territoire privilégié pour une entreprise comme Quadran. Ces îles sont
toujours alimentées avec des groupes diesel ou des centrales à charbon. Un changement s'opère.
La
part des énergies renouvelables devrait ainsi atteindre 50% en 2020 en
Guadeloupe. Comme on peut le lire sur le site de Quadran, "le groupe a
mené plusieurs programmes de recherche sur la prévision de production et le
stockage d’énergie. Ce sont deux technologies indispensables pour continuer à
développer l’énergie éolienne et solaire dans les zones non interconnectées et
s’affranchir de la limite de 30%. Car règlementairement, la puissance des
sources « intermittentes » ne doit pas dépasser 30% de la consommation."
Là encore il s’agit de bousculer les modèles. L’idée est séduisante pour un
esprit rebelle.