lundi 20 juin 2016

Se déplacer autrement, un casse-tête pas seulement écolo


En période de grève, c’est là que l’on se rend compte que les transports nous sont bien utiles. Je sais, c’est facile à dire mais ça fait du bien quand on le formule…. Nous avons indéniablement gagné du temps en quelques années. Des distances réduites en termes de temps surtout grâce aux trains mais en parallèle des prix des logements intra-muros qui flambent, au final les habitants deviennent de plus en plus nombreux à la périphérie des villes. Il leur faut bien se déplacer. Et la voiture reste prioritaire. Comment passer d’un transport à un autre ? Voire envisager du co-voiturage en ville ? C’est l’une des problématiques mises en avant la semaine dernière lors de la journée « #Hackons les Bouchons » à Issy-les- Moulineaux dans le cadre de Futur en Seine. La fameuse intermodalité qui a été monopolisée pendant un temps par l’univers des transports publics comme l'a dit avec humour Jean Coldefy, responsable adjoint du service mobilité urbaine de la ville de Lyon. Il s’agit plus que jamais de créer des liens entre les transports publics, la voiture, le vélo voire nos pieds.
 


 

53% des déplacements en voiture se font sur 3 kilomètres. Pour reprendre les explications de Jean Coldefy, la question est quasiment réglée à l'intérieur des villes. Il y a de moins en moins d’espace pour les voitures. Les modes de déplacements propres ont pris le pas. Mais attention les constructeurs n’ont pas dit leur dernier mot. Jean Coldefy est persuadé que les hybrides plus économiques vont remporter dans les années à venir un franc succès. Il va falloir vite réagir. Les applications se multiplient donc pour faciliter la vie des usagers. C’est Optimod'Lyon un GPS multimodal.  Avec deux grandes premières: une à l'échelle mondiale avec le navigateur sur téléphone mobile et l'autre à l'échelle européenne avec la prévision de trafic à une heure en contexte urbain. L'Europe d'ailleurs parlons-en car les initiatives fourmillent . Eurisy qui est une association européenne réunissant des agences spatiales accompagne aussi plus près du sol les autorités publiques. Ainsi Laure Lepastier project administrator d’Eurisy a donné quelques exemples.

 
 
A Prague ,les bus et les trams sont gérés par plusieurs opérateurs. Il faut donc orchestrer l’ensemble. Madrid guide ses habitants vers différents choix de bus. Vienne qui souhaite optimiser le trafic et promouvoir les réseaux urbains a décidé de mettre en place des capteurs GPS sur les taxis. La ville de Brême promeut en particulier le vélo. Bref l’Europe est très connectée. La France n’est pas en reste. Yann Hervouet PDG d’Instant System, expert indépendant de la mobilité intermodale était là pour en témoigner. Il applique le principe du GPS automobile aux différents moyens de transport et a donc mis au point une application qui intègre les avances (on y croit) et les retards pour trouver le système le plus performant. Sa principale mission : favoriser le co-voiturage très complémentaire des transports en commun dans le dernier kilomètre. Il cite ainsi un exemple : l’agglomération de Bordeaux. De Mérignac à Pessac, il faut environ 1h20 en transports. Pourquoi certains étudiants ou salariés partant de Mérignac ne prendraient-ils pas une voiture jusqu’à Talence pour finir en transports en commun ? De quoi gagner du temps et créer du lien.

Là où le bât blesse en termes de co-voiturage c’est – on y revient- la place de la voiture dans la ville. Pourquoi ne pas envisager de créer des voies réservées ? Les usagers y seraient très favorables selon Jean Coldefy. Mais là encore contraindre ou culpabiliser ne sert à rien. Par ailleurs il ne faut se faire aucune illusion sur les bonnes intentions de nos concitoyens. Cristina Pronello professeur à l’université de Turin qui a mené une étude Opti Cities sur plusieurs applis le souligne avec humour : « l’environnement c'est magnifique sur le papier et quand on en parle au dîner mais peu de gens décident de s'engager vraiment . » Finalement ce sont ceux qui estiment que la technologie peut simplifier leur vie qui seront les meilleurs porte-paroles. Mais là encore il va falloir changer les habitudes et les modèles. La ville de demain se construit avant tout pas à pas...

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