mercredi 25 mai 2016

Carburons à l'optimisme!

Quand on creuse un peu plus loin que le dédale d’informations anxiogènes dont on nous abreuve à longueur de journée, il y a toutes les raisons d’être optimiste. Notre système a définitivement atteint ses limites. Si chacun pouvait comprendre qu’il y a aucune raison de persévérer dans des modèles obsolètes le monde tournerait mieux. Comme ce n’est pas possible, cela risque de faire mal. C’est ainsi. J’ai décidé donc de voir ce qu’il y a de meilleur en nous. Et les raisons d’y croire sont riches. Vous avez été nombreux à saluer le discours de KenLoach vainqueur de la Palme d’Or à Cannes. Je ne m’étalerai pas sur la dimension politique de son intervention. Je ne veux retenir qu’une phrase : « Un autre monde est possible et même nécessaire ». Et pour cela il va falloir collaborer. Dans le sens noble du terme. Partager. Que les élus se tournent un peu plus vers les citoyens. Que l’un apporte à l’autre. Que de la parole naissent les actes. Je ne vous refais pas un « Nuit Debout ». Mais au lieu de se braquer, écoutons. C’est pourquoi, je me répète mais en creusant un peu, il y a des motifs de satisfaction.


Je salue ainsi la ville de Grenoble.
L'agglomération a décidé de lancer un laboratoire d'innovation sur la mobilité. Jusque là rien de très original. Mais dans ce cas précis les habitants sont engagés dans la démarche.
Le nom de ce laboratoire : Lemon, La méthode de travail de cet observatoire met avant l'expérience des usagers . Le réseau teste par exemple pendant un an avec des voyageurs volontaires le paiement par carte bancaire sans contact sur une des lignes de bus les plus fréquentées du réseau. Des stations de bus vont également être repensées en fonction des attentes des résidents. Une initiative intéressante est aussi mise en place pour aider à l’intégration des personnes mal ou non-voyantes.






Certaines d’entre elles ont sillonné le réseau et pointé les points forts et faibles de son accessibilité. On appelle cela l’innovation par l’usage. Le maire de Grenoble y voit une nouvelle forme d'échanges démocratiques. C’est simple comme bonjour et pourtant beaucoup d’entreprises n’ont pas vu plus loin que le bout de leur lorgnette. Jusqu’à présent on fabriquait en grande quantité pour inonder un marché en se disant que le produit répondait sûrement à une demande. Eh bien non ! Avant d’en être sûr vérifions !  Donc première raison d'avoir le sourire.

L’innovation vous pouvez me dire que c’est un peu tarte à la crème. Et pourtant elle nous permettra de faire évoluer nos modèles. Ce monde de demain gagne notre quotidien.  Deuxième motif de satisfaction . Là encore en creusant j’en vois des exemples. Je voudrai en citer un parmi d’autres parce qu’il m’inspire. C’est le projet Quantifly, lancé par des étudiants du groupe Ionis. En résumé imaginez des bactéries transportées par un drone et génétiquement modifiées pour mesurer la pollution et la cartographier en 3D à l’échelle d’un quartier ou d’une ville , Le principe de la mesure avec des bactéries peut évidemment être utilisé à l’intérieur d’un bâtiment. Mais avec des drones l’impact est bien plus grand. la concentration de polluants peut varier beaucoup d’une rue à l’autre ou en fonction de l’altitude. En ligne de mire le benzène et le toluène, ces fameux COV ou composants organiques volatiles. Ce sera aussi possible bientôt avec d’autres molécules. En leur présence la bactérie devient bioluminescente. On mesure ensuite sa lumière. En prime le cout serait plus faible car le procédé permet une assez grande souplesse.

Derrière le groupe Ionis mené Clément Lapierre des étudiants de plusieurs écoles, venus de l’E-artsup pour le design, de l’Epita et de l'Epitech pour l’informatique et de l’Ipsa pour l’aéronautique. Des partenariats avec des grands groupes industriels seraient en train de se nouer. Pollution de l’air, bactéries, drones, des mots qui peuvent faire peur si on appréhende demain. Et pourtant aucune raison d’être anxieux. C’est ce que je veux transmettre. Mon projet est en marche. Il allie information, partage, innovation, monde de demain et optimisme. Un sacré programme. Et même sans essence ni électricité, on y arrivera !

mardi 17 mai 2016

Les collectivités, ça me donne la patate!

J'ai dû déjà vous le dire mais tant pis, j'adore radoter pour la bonne cause! Cette année, j'ai eu le grand plaisir et le privilège d'être la présidente du jury des Prix Energies Citoyennes organisés par Engie Cofely. C'était déjà la 7ème édition. Au fil des années, quand j'animais Green Business j'ai vu l'engagement des collectivités grandir. C'est au niveau local que la décision se prend et que l'enthousiasme est le plus grand, il faut bien le reconnaître. Cette année, ce sont 12 prix qui ont été attribués. De la plus petite commune à la communauté d'agglomération, les membres du jury et moi-même avons pu constater la dynamique territoriale. Je peux ainsi saluer Angoulême, Le Havre ou encore le département du Loiret. Nous avons voulu récompenser particulièrement la conviction des plus jeunes à travers le lycée agricole Henri Bassaler de Brive-Voutezac qui promeut les énergies renouvelables. C'est notre coup de coeur. La ville de Seclin dans le Nord a aussi été récompensée pour sa coopération avec celle de Méguet au Burkina Fasso. Elle l'accompagne dans des projets liés à l'énergie et à la reforestation. Un beau symbole à l'approche de la Cop22 qui aura lieu en novembre au Maroc.


Je pourrai aussi parler de cette commune d'un peu plus de 1600 habitants Sauzé-Vaussais dans les Deux-Sèvres qui a une stratégie globale: déjà 7 voitures électriques, des panneaux photovoltaïques, un champ éolien et des chaudières à pellets. Petit mais déjà très costaud! Ce sont des exemples parmi d'autres. Je voudrai m'attarder sur l'un d'entre eux en particulier parce qu'il parle football...et frites. Il n'aura échappé à personne que l'Euro 2016 va débuter le 10 juin en France. Le Stade Geoffroy-Guichard de Saint- Etienne est un site mythique. Il nous a même presque sembler résonner de ses clameurs lors de la remise des prix la semaine dernière au CESE. Car Saint- Etienne Métropole a été récompensée pour sa démarche durable. Et en particulier pour les innovations apportées au stade de la ville. Un stade très "vert" pour ne pas reprendre la formule de mes camarades très en verve. Depuis 2007, des panneaux solaires sont placés sur le toit: 2 600 m2 qui produisent 200 000 kWh d’électricité par an ,soit l’énergie annuelle consommée par 60 maisons individuelles.


Un récupérateur d'eau de pluie a également été installé en 2012 derrière la tribune Charles Paret. Sa capacité : 450 000 litres. Ce qui permet de couvrir plus de 90% des besoins en eau, pour arroser la pelouse. Et maintenant l'idée de génie: les frites! Quand on sait combien les supporters aiment en consommer! L'huile de friture devient ainsi un bien précieux. Un projet inédit de biodiesel a donc été lancé l'an dernier. Objectif: éclairer le stade avec cette énergie en alimentant le groupe électrogène. Sylvie Fayolle vice-présidente de St Etienne Métropole est enthousiaste quand elle nous en parle .



Bon ne racontons pas trop d'histoires, ce ne sont pas les frites du stade qui vont tout alimenter. Cette huile de friture est collectée dans la restauration collective. Mais la métropole ne compte en rester là et souhaite en récupérer dans les restaurants, et chez les particuliers, via un système de "déchetterie mobile". Si je souhaitais vous en parler, c'est parce que le concept est facile à comprendre.  Si je vous dis "économie circulaire" , vous êtes nombreux à ne pas comprendre les enjeux. Si je vous parle de votre repas du midi au restaurant d'entreprise, d'huile de friture et de l'éclairage du stade de votre équipe de foot préférée, là vous me faites un grand sourire. C'est ce que je veux transmettre à travers le média innovant que je vais lancer. Le développement durable est notre quotidien. Je ne peux donc que remercier les collectivités engagées. Elle me donne une sacrée patate! Je sais, c'est facile mais c'est simple :)

 

 
 

mercredi 11 mai 2016

Soyons "local " soyons aussi malins!


Le local est devenu très à la mode. On semble soudain redécouvrir son commerce de proximité, on se prend l’envie de manger les fruits de son jardin ou à défaut du producteur du coin. Face aux incertitudes économiques ,rien de tel que de se rassurer avec ce que l’on côtoie. Ce n’est pas un mal loin de là. Et c’est ainsi qu’est né le succès de La Ruche qui dit Oui. Son fondateur Marc-David Chouckroun était il y a quelques jours aux côtés de Jean Moreau co-fondateur de Phenix et d’Arnaud Brulaire responsable développement durable de Picard. Mais qu’est-ce qui peut bien réunir ces 3 hommes ? La réponse : les circuits courts. C’est autour de cette problématique qu’Altavia avait organisé une matinée plus que sympathique. Avec Picard, nous sommes donc dans l’univers du surgelé qui évidemment réfléchit à son approvisionnement. En bout de chaîne , Phenix qui gère les invendus alimentaires et non alimentaires. Tout simplement en mettant en lien notamment les grandes surfaces avec les associations. Quand le groupe s’est lancé, la loi n’existait pas encore. La lutte officielle contre le gaspillage alimentaire change la donne. Bilan de l’année écoulée : 2 millions et demi de repas redistribués indirectement et 2000 tonnes de déchets évités. En pensant ‘local’. La grande distribution est bien souvent montrée du doigt. Il est désormais strictement interdit de mettre de la javel sur ses produits sous peine d’amendes. Mais elle n’est pas la seule responsable de ce gaspillage alimentaire. Figurez-vous que nous sommes, vous et moi, en première ligne. Les grandes surfaces représentent 10% du gaspillage alimentaire, les consommateurs 50%. Ne vous est-il pas arrivé de jeter des yaourts après leur date de péremption ou de vous débarrasser de restes ? Le pain ne reste pas bien longtemps dans les foyers et finit vite à la poubelle.

 
 
 
Finalement c’est le surgelé qui s’en sort mieux. On comprend très bien pourquoi. Picard connait donc très peu le gaspillage. En revanche il commence à réfléchir local. Comme l’explique Arnaud Brulaire, « c’est une nouveauté pour Picard de se rapprocher du monde agricole. Nous avons notamment lancé un projet avec l’INRA et un fournisseur de légumes pour l’amélioration des pratiques agro-écologiques ». Et d'ajouter "Nous serons amenés à nous poser la question de la réorganisation du flux. Mais avec 950 magasins en France nous sommes un peu partout et notre haricot vert est le même. Nous avons tout de même une approche plus locale avec notre agneau du sud. »Et puis comment définir le « local ». A partir de combien de kilomètres peut-on dire que nous ne sommes plus dans cette dimension ? La question se pose et en particulier pour Marc-David Choukroun qui surfe sur le succès. « On voit que cette pureté initial du 100% local s’avère compliquée. 80% , on peut se dire que c’est déjà pas mal. » En Ile-de-France il faut être clair. Si vous souhaitez ne pas dépasser la limite maximale des 250 kilomètres il sera impossible de nourrir tout le monde. Entre aspirations et réalité il y a bien souvent un fossé. On peut alors faire preuve d’inventivité. Comme le dit Jean Moreau plutôt que de perdre de la nourriture pourquoi ne pas en faire un autre produit ? La Croix Rouge a ainsi confectionné de la soupe avec des invendus. C’était en novembre dernier à l’occasion de la Red Touch’Day. DiscoSoupe né à Paris en 2012 propose des sessions collectives pour cuisiner des fruits et des légumes rebuts ou invendus. Phenix aimerait bien travailler en particulier avec Les Repêchés Mignons qui élaborent des confitures. Ils sont basés à Toulouse.

 
 
Quand vous faites vos courses n’oubliez pas aussi les fruits et les légumes moches. Leur saveur est la même. Ou alors créez votre potager. A l’image des Jardins Ouvriers dont j’ai redécouvert l’histoire dans le documentaire de Pierre Guyot, Cent ans de chlorophylle, des jardins ouvriers aux jardins partagés diffusé sur la chaîne Histoire. L’abbé Lemire qui valorisait le local il y a un siècle. Pierre Guyot nous emmène aussi aux Etats-Unis où ces potagers remportent un vrai succès. Ce sont des pistes parmi d'autres. Nous en sommes donc au début et rien n’est simple. Et c’est décidément ce que j’aime avec ces enjeux durables. Si je ne devais donc le dire qu’en une phrase : Les circuits courts , c’est bien c’est bien l’intelligence collective c’est encore mieux.

lundi 2 mai 2016

Fan(e) des Popotes

Ce samedi j’ai vécu une expérience assez unique en son genre : en quelques minutes, je suis devenu fan-oserai-je dire fane?- d’épluchures de carottes et de cosses de pois chiche. Le responsable : les Popotes. Derrière ce nom sympathique, 3 jeunes, Maxime, Julien et Benjamin qui ont décidé de nous amener à aimer les légumes de façon très ludique. Le concept est simple : un service de livraison de paniers-recettes hebdomadaires. Parmi une dizaine de recettes végétariennes, vous en choisissez 4. Les Popotes vous proposent de livrer les ingrédients 100% bio pour les cuisiner facilement. Les proportions sont calculées au gramme près. Pas de gâchis. Toutes les recettes sont validées par une nutritionniste.


L’idée a germé un jour dans la tête de Maxime Brun. Il y a 2 ans on lui a posé une question bête et méchante : « combien de litres d’eau utilises-tu chaque jour ? «  Le nombre de 200 lui est venu à l’esprit. En réalité en remontant toute la chaîne de production de ce que nous consommons, nous arrivons à 20 000 litres par jour...et par personne. 120 litres rien qu’en consommant un café. Je sens déjà que vous ne regardez plus votre tasse de la même façon. Un kilo de viande équivaut à 16 000 litres d’eau. Je vous le disais dans un précédent article. Les Français commencent à consommer moins de viande, certains se tournent vers le végétarisme. La tendance évolue mais nous n'avons pas toujours les clés. Comment peu-on par exemple accommoder les légumes ? Les Popotes apportent une réponse. Et en prime ses fondateurs y ont ajouté une notion de plaisir qui n’est pas pour me déplaire.

 

Pour le lancement officiel , ils avaient donc donné rendez-vous samedi dans le 10ème arrondissement au Chaméléon, un restaurant qui les a accompagnés dans leur démarche. C’est là qu’ils ont rencontré leur che(ffe) Lorraine. Et c’est là que je reviens à mes pois chiches et carottes. J’ai découvert qu’avec les cosses de pois chiches, on pouvait élaborer de succulentes meringues. Avec les fanes de radis, des smoothies. Avec les cosses de fève, de la tapenade. De la tapenade encore avec les épluchures de carottes.
 
Je me suis prêtée au jeu des ateliers. Des épluchures de carottes, de l’oignon, des épices, un peu d’huile d’olive et de gingembre et le tour est joué. En prime avec cette tapenade, vous pouvez garnir une pizza.  Bref la fameuse devise « rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme » ! J’ai appris beaucoup en 2 heures. Pour lancer leur projet, Maxime, Julien et Benjamin ont pu compter sur le soutien de leurs proches dans cette aventure. Ils ont aussi collecté 7000 euros sur la plate-forme Ulule. Près de 700 repas ont ainsi été précommandés. Les Popotes ont à peine un mois d'existence et ce sont déjà 400 repasqui ont été livrés.
 
Et ceux qui se sont inscrits reviennent. Il faut dire que les 3 camarades ont fait un sacré pari : ne pas miser sur l’abonnement mais laisser une certaine souplesse à chacun. En fonction de ses envies. Cela doit demander un joli travail de logistique. Pour le moment, ils prennent en charge tous les 3 le conditionnement des ingrédients. Ils ont fait appel à une société pour les livraisons en camions réfrigérés et électriques. Et pas question de s’adresser uniquement aux Parisiens bobos. Les livraisons se font sur toute l’Ile-de-France.

 
 
 
Ce petit plaisir a un coût : de 60 à 88 euros pour 2 à 4 personnes et 4 recettes. Cela évite de passer du temps dans les supermarchés et parfois le déplacement en voiture. Les Popotes vous invitent aussi à regarder d’une autre manière les rayons de votre magasin. Vous ne deviendrez peut-être pas végétarien mais ces 3 jeunes donnent à réfléchir. Tout en douceur et sans contrainte. Prochain rendez-vous pour les Popotes : un grand Picnic le22 mai à La Villette autour du thème « consommer autrement ». Vous êtes invités à passer à l’action. Rien que pour cela, je dis: bravo!