jeudi 13 octobre 2016

Sowee : EDF passe en mode-start-up pour révolutionner le confort dans l’habitat


Quand Jean-Bernard Lévy se déplace en personne pour dévoiler une innovation de rupture dans l’univers d’EDF, on ne peut que se dire qu’une révolution est en marche. C’était donc ce matin à la Gaîté Lyrique. EDF sait bien que les clients sont de plus en plus informés et de plus en plus volatils. Déjà 70 ans au service des Français. "85% d’entre eux ont une très bonne image du groupe" nous affirme même Henri Lafontaine le directeur commerce d’EDF. Il s’agit donc de franchir une étape supplémentaire dans la relation de confiance. EDF voit grand et Jean-Bernard Lévy son PDG affirme que « pour la première fois un énergéticien propose concrètement un objet connecté, des services et de la fourniture d’énergie. » Du 3 en 1 qui a un nom Sowee. Une filiale et surtout la nouvelle marque de ce géant qui veut «démocratiser l’univers de la maison connectée ».



Le défi est de taille. AU CES de Las Vegas, 70% des produits présentés étaient des objets connectés. Capteurs, thermostat intelligents tous les plus grands noms s’y collent. Ce smart home est finalement le descendant de la domotique. Or soyons clairs, la domotique n’a pas trouvé son marché en France ces dernières années. EDF avec ses 25 millions de clients veut y croire. C’est pourquoi le groupe a décidé de se mettre en mode start-up avec Sowee et d’imaginer de nouveaux modèles. Voilà que le mot "autoconsommation" et l'adjectif "décentralisé" surgissent au fil de la conférence de presse. J’avoue boire du petit lait. Le monde de l’énergie est donc bel et bien en mutation. Sowee c’est en résumé une station connectée, associée à une offre de gaz naturel (n’oublions pas, Eric, qu’EDF fait du gaz ) et des services. Une série de vidéos très courtes nous présentent les fonctionnalités de cette station aux airs de télécommande ultra design. Le client peut notamment intégrer ses températures idéales de chauffage et Sowee réalise son vœu. La station peut donner le budget au client et l’avertit en cas de dépassement. Attention ! Sowee agit dans l’autre sens : vous pouvez adapter vos températures à votre budget. Espérons que vous ne gèlerez pas en fin de mois. Sowee pilote donc le gaz mais aussi l’électricité. La Station connectée est associée à une application qui vous permet de suivre en temps réel vos consommations.



Mais le service va plus loin avec une mesure de la qualité de l’air. Trop de CO2 dans la pièce et hop j’ouvre la fenêtre…pour respirer l’air extérieur..et aérer. Ce n’est pas tout : vous pouvez voir le temps qu’il va faire ou encore l’état de la circulation. Si vous oubliez votre parapluie, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas. Vous pouvez même communiquer par smiley avec vos enfants (s’ils ont éteint leur portable). Et quand vous partez, vous pouvez éteindre la lumière à distance grâce aux ampoules connectées ou baisser le chauffage. Les têtes en l’air vont être ravies. Bref, Sowee c’est le rêve. Il a quand même un coût :99 euros TTC à la souscription puis 5,5 euros TTC par mois pendant 36 mois pour l’offre globale de station connectée, de pilotage et le gaz. N’oubliez pas quand même d’y ajouter la fourniture de gaz mensuelle. Si vous en restez seulement à la station et au gaz il vous en coûtera 49 euros TTC à la souscription mais impossible de prendre les commandes à distance. Et si vous préférez la concurrence, Sowee fonctionne mais la station seule vous coûtera 319 euros. Finalement c’est comme le téléphone, sans l’opérateur vous devez dépenser plus.



EDF est actuellement en bêta test auprès de 200 particuliers. L’offre a ses limites car elle ne fonctionne que pour le gaz individuel. L’énergéticien ne cache pas qu’il en est au début et compte travailler avec les fabricants d’objets connectés mais aussi les distributeurs pour se faire connaître. On sent le groupe très impliqué et en même temps prudent. Sylvie Jéhanno directrice clients particuliers avance le chiffre d’un million de Stations connectées d’ici dix ans. EDF l’associe au développement de la voiture électrique ou encore le déploiement de panneaux solaires. On en arrive donc à un degré supérieur dans l’autonomie du client. EDF serait-il en train de basculer comme d’autres ? Va--ton encore davantage vers une entreprise de services pour préparer la transition ? L’annonce de ce matin est en tous cas emblématique. Jean-Bernard Lévy est formel : « Nous allons devenir le partenaire du bien-être durable de nos clients. »


lundi 10 octobre 2016

La preuve que l'innovation est payante


J'avoue qu'en ces temps, que l'on dit difficiles, je suis ravie de voir que des entreprises innovantes grandissent.

Nous avons ainsi la preuve que certains n'ont pas peur d'agir et que d'autres n'ont pas peur de les aider. Les esprits chagrins peuvent aller se rhabiller.

Global Bioenergies est un bel exemple de cette dynamique. Marc Delcourt son directeur général a dû réaliser sa première interview télé avec moi. Enfin, je pense, sans prétention. Je ne lui ai pas demandé quel souvenir il en garde.

Depuis il est retourné souvent et à juste titre à l’antenne de B...enfin vous savez …là où je travaillais avant.

Sur le site du même média , j'avais pris un vrai plaisir dans un article à résumer l’enjeu de cette jeune entreprise qui n'est pas des moindres: se passer du pétrole.

Grâce aux vertus de l'isobutène. Global Bioenergies a mis au point une innovation de rupture qui permet de franchir les limites du secteur. Il y a de la concurrence mais pas à la même échelle, c’est assez rare pour être souligné. La clé de son succès : un procédé unique de production fermetaire d’un gaz à partir de matières premières végétales. Marc Delcourt l’explique très bien dans Paris Match ( c’est dire) : « Global Bionenergies utilise des bactéries présentes dans la nature. En récrivant leur ADN, nous leur avons appris à convertir leurs ressources végétales en hydrocarbure. Ainsi, on produit de l’isobutène, une molécule aujourd’hui extraite du pétrole. Ensuite, nous pouvons faire de l’essence, du kérosène, certains plastiques et des carburants. » On peut même en faire des joints de fenêtre. A l’heure qu’il est ,il n’existe pas de bio-kérozène Global Bioenergies peut fusionner les molécules 3 par 3 pour en faire du kérozène. Bref l’isobutène a décidément toutes les vertus.




Je vous ai donc résumé ce que fait la jeune entreprise et je vous confirme que depuis 2008 elle prend de l’ampleur. J'en ai eu la preuve éclatante lors d'une conférence de presse fin septembre.
En peu de temps, un pilote industriel a vu le jour à Pomacle-Bazancourt en Champagne-Ardenne. Place désormais à un démonstrateur industriel qui doit démarrer tout bientôt en Allemagne.

Les partenariats se sont également multipliés avec le constructeur automobile Audi, le chimiste Arkema et plus récemment le géant des cosmétiques l’Oréal. L’isobutène est nécessaire pour la fabrication de crèmes ou de solvants.

Global Bioenergies franchit une nouvelle étape en Suède. Le pays a affiché sa volonté de sortir des énergies fossiles. Un contrat tripartite vient d’être conclu
avec Sveaskog le premier opérateur forestier du pays, Preem, premier raffineur suédois et le bioraffineur Sekab. L’objectif : lancer une usine de production d'iso-octane, dérivé de l'isobutène, directement utilisable comme carburant.

Après la première génération de bio-carburants, il faut diversifier les sources d’approvisionnement pour passer à la paille, au bois ou encore à la bagasse.





Global Bioenergies ne s’arrête pas là et prévoit de nouveaux contrats en 2017. Il avance aussi sur son projet d'usine commerciale d'isobutène biosourcé 'IBN-One', basé en Champagne Ardennes. C’est le résultat de la création d’une joint-venture avec la coopérative sucrière, Cristal Union. Ils ne sont plus seulement 2, le géant parapétrolier français Technip va conduire les travaux d’ingénierie. Baptisée IBN One, elle devrait produire 50 000 tonnes d'isobutène en transformant  200 000 tonnes de sucres. L’industrialisation est donc en marche. Je ne m’étalerai pas sur les comptes mais pour résumer Global Bioenergies a des soutiens financiers et des euros disponibles. Il a donc le temps de voir venir et d’aborder une nouvelle étape importante : celle de la commercialisation. Partir à la conquête de nouveaux clients. Donc si je résume, je n’ai pas fini de vous en parler…ici ou ailleurs.