mardi 31 janvier 2017

Et si nous faisions chacun notre part en 2017 ? (ou le Chant des Colibris)





Vous aspirez à remettre la planète et l’être humain au cœur des politiques ? Alors signez l'appel 'le chant des Colibris, l’appel du monde de demain'. Il est lancé aujourd’hui. Et je viens de le signer. Derrière cette initiative, le mouvement les Colibris et en particulier Cyril Dion qui a décidé de ne pas en rester là après le succès du film Demain et son million et même plus de spectateurs.

Une conférence de presse enthousiasmante était organisée ce matin à la Maison de la Poésie tout près de Beaubourg .

Moi qui ai l’habitude de croiser des entrepreneurs et des directeurs "développement durable" je me suis sentie comme une gamine, à peine poussée la porte d’entrée en croisant M et Arthur H.
Artistes mais aussi entrepreneurs, bénévoles, membres d’association et élus,nous sommes tous des citoyens et c’est donc à nous tous que s’adresse cet appel. Il est simple comme le rappelle Cyril Dion : « en 2012 nous avions lancé la campagne « Tous candidats ». Nous estimons que chacun d’entre nous a la responsabilité de changer la société. Nos dirigeants politiques ont trop peu conscience de ce qui se passe. Il est donc nécessaire que la société se mobilise. Nous venons tous de sphères différentes et tous ensemble nous pensons qu’il est indispensable de construire une nouvelle société pour orienter les choix politiques ».





Disparition d’animaux sauvages, de milliers d’espèces ,de la forêt, augmentation des sécheresses et des inondations, des millions de réfugiés sur les routes, une aggravation des inégalités, une explosion de la dette et des chocs économiques à répétition. Les faits sont là, nous avons peu de temps devant nous, mais nous avons des solutions. C’est pourquoi l’un des premiers enjeux est d’informer. Le site www.lechantdescolibris.fr est à votre disposition, il permet de recenser toutes les initiatives et finalement de vous guider dans vos choix.

C’est une belle continuité pour le mouvement des Colibris créé en 2007 à l’initiative de Pierre Rabhi. Son souhait : inspirer, relier et soutenir les femmes et les hommes qui souhaitent s’impliquer dans la construction d’une société plus écologique et plus humaine. 400 oasis ont ainsi vu le jour en France : ce sont des lieux écologiques et solidaires. Les Fabriques de Colibris sont aussi des plateformes d’entraide. Grâce à cet appel du monde de demain, « nous souhaitons pouvoir nous compter et montrer que nous sommes puissants » ajoute Cyril Dion.



Le Chant des Colibris va plus loin avec 30 artistes mobilisés : Matthieu Chédid et Arthur H, j’en parlais mais aussi Dominique A, Zaz, Tryo, Tété, Emily Loizeau et j’en oublie. Leur chant des Colibris va se diffuser bien au-delà de Paris. Il y aura évidemment un concert et un rassemblement citoyen le 8 avril dans la capitale mais aussi à Bordeaux le 25 mars ,Nantes le 29 avril,Marseille le 13 mai , Strasbourg le 27 mai et Toulouse le 10 juin.  Pour Cyril Dion « on a besoin de gagner une bataille culturelle ». « Avoir beaucoup d’argent, une grosse voiture, une grande télé ne doit plus faire rêver. »




Arthur H provoque d’ailleurs quelques éclats de rire lors de la conférence de presse. « Il y a 2 ans je devais tourner le clip de "la Caissière Du Super".J’étais donc dans un supermarché et je devais ramper car le réalisateur sait que j’aime bien ramper…(rires) Eh bien quand on est tout en bas, on ne voit que les premiers prix. Et j’ai compris l’irrespect que nous avions du vivant. Il y a un moment où il faut rééquilibrer le tout en collaborant avec la nature. » . Il y a les artistes et tous les autres. Emmaüs, la Fondation Nicolas Hulot, les éditions Actes Sud, Christophe André, Patrick Viveret ou encore le maire de Grenoble Eric Piolle ont aussi répondu présents. Et ce n’est qu’un début. L’appel est lancé dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle mais l’initiative ira au-delà de l’élection, jusqu’en juin. Car il s’agit d’initier une dynamique. Cette matinée n’aurait pas eu le même écho sans la présence de Pierre Rabhi. Il a clos les échanges avec ses mots simples et forts : ‘L’humanité est maintenant interpellée pour changer et ne pas disparaître. Nous sommes en train de nous exclure de cette vie ». Avec les Colibris, « le travail que nous faisons est de nous reconnecter à cette réalité vivante. Est-ce que nous sommes capables de reconstruire un monde avec la joie ? ». Qui aurait envie de lui répondre non ?  Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire. Pour reprendre les mots de Cyril Dion « nous vous appelons à aimer, à s'embrasser, à chanter. »

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lundi 30 janvier 2017

Dans ton appartement, sois éco-malin !





EDF est une entreprise en mouvement. Elle a tout intérêt. Il suffit qu’elle regarde autour d’elle. Les Français aspirent à l’auto-consommation.

La mobilité électrique gagne du terrain. Le numérique prend de plus en plus de place.

Bref le monde bouge.
Impossible de rater le coche. Il y a des modèles qui perdurent mais l'entreprise ouvre grands les yeux et innove. Durant 2 jours aux Electric Days la semaine dernière, c’était l’occasion de découvrir la vision de ce groupe. Une grande première en plein cœur de la Halle de la Villette. EDF ouvre ses portes, expose ses projets innovants et le travail de ses chercheurs. Pilotage de la maison, SmartFlower, la fleur solaire, économie circulaire, éclairage intelligent et même des éoliennes furtives. Le catalogue est long et je ne rentrerai pas dans le détail. Je constate simplement que la part belle est faite aux énergies du futur. La transition serait-elle bel et bien en marche ?



Au milieu de toutes ces innovations utiles pour notre avenir (dans un monde qui bouge, je le rappelle ) c’est une initiative solidaire qui a attiré mon attention

Celle des Services Solidarité d'EDF. Parce qu'il n'y a pas de "petits sujets". Toutes les technologies du monde ne remplaceront jamais les humains notamment quand il s'agit d’économies d’énergie. EDF propose donc de la pédagogie sur le sujet avec « Mon Appart' Eco-malin ». L'entreprise a le mérite de se préoccuper du sujet.
Tout est parti de Montpellier il y a 4 ans.

Mais avant de vous en dire plus, je me permets de vous livrer quelques chiffres qui vont rapidement vous éclairer. Savez-vous qu’un réfrigérateur avec 3 centimètres de givre consomme 2 fois plus qu’un autre sans givre? Quand vous préparez des pâtes, n’oubliez pas de couvrir votre casserole. De l’eau qui bout sans couvercle c’est une consommation d’énergie supplémentaire de 30%. Et que dire des appareils en veille ? Une seule veille vous coûte 5 euros par an. Si vous en avez 10, vous faites vite le calcul. Télécharger gratuitement et assez souvent des vidéos c’est une facture supplémentaire de 200 euros par an. Ce n’est pas EDF qui le dit mais l’ADEME .



Le sujet est plus que sérieux en pleine campagne présidentielle :
un Français sur 5 est en en situation de précarité énergétique. Il y a certainement une stratégie politique à mettre en place mais nous n’en parlerons pas ici et maintenant. La première étape : savoir comment mieux maîtriser sa consommation en ayant une idée précise. Rien de mieux que de convertir des mégawatts en euros. EDF a donc conçu des appartements mobiles qui reproduisent les pièces principales de la maison : salon, cuisine, chambre et salle de bains. En région PACA, c’est un container réhabilité qui a très bien fait l’affaire. L’idée a fait son chemin en Alsace où cet appartement malin a vu le jour dans un bibliobus. En Lorraine, c’est un bus scolaire qui a totalement changé d’aspect. Cet « appart éco-malin » peut rester deux semaines au même endroit. A chaque fois, les publics sont différents : ici des habitants du quartier que l’on sensibilisent peut-être davantage à ce qui se passe dans la cuisine ; ailleurs des enfants voire des étudiants sur un campus, très attachés à leurs appareils électroniques. Les éco-gestes deviennent une réalité. Et chacun appréhende mieux ce que cela lui coûte. EDF a même créé une box qui reprend l’ensemble des réflexes à avoir…dans une boîte à chaussures.

Vous pouvez ainsi réduire vos factures de 10 à 15%. Certains vous diront que c’est encore une contrainte mais nos ancêtres savaient faire sans même qu’on leur explique.

mercredi 25 janvier 2017

Les énergies renouvelables de plus en plus compétitives




Une fois n’est pas coutume je ne sortirai pas ma plus grande plume sur ce blog. Pour être très franche, j’étais en train de travailler sur un débat à venir quand j’ai vu arriver dans ma boîte mail le dernier communiqué de l’ADEME. Je le trouve tellement parlant que j’ai décidé de le reprendre quasiment in extenso. Après tout dans notre métier actuel de journalistes, de nombreux chefs réclament de la « quanti ». Inutile donc de se fatiguer à tout réécrire, cela va plus vite de faire du « copié-collé. » Depuis que j’ai gagné mon indépendance, je prends un réel plaisir à écrire comme je veux en y mettant ma patte. Dans ce cas précis, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Et font de toute façon la nique à certains de mes confrères qui affirment encore que le développement durable coûte cher.

L’ADEME publie donc son étude « Coût des énergies renouvelables en France ». En résumé elle montre que le coût de ces énergies renouvelables poursuit sa baisse rapide. Des filières comme le photovoltaïque, l’éolien, le bois énergie atteignent un niveau de coût compétitif avec les technologies conventionnelles.

Voici le communiqué :

   

1)    « L’éolien, le photovoltaïque : des filières de production d’électricité matures et compétitives  

L’éolien terrestre est le plus compétitif vis-à-vis des moyens conventionnels avec une fourchette de coûts de production possibles comprise entre 57 et 91 €/MWh, selon la technologie retenue, la vitesse de vent moyenne de son site d’implantation et les conditions de financement. La fourchette basse ne peut cependant être atteinte que si les meilleures conditions sont réuniesCette technologie est mature mais un potentiel d’innovation existe encore sur l’ensemble de la chaîne de valeur des projets et notamment sur la conception des rotors et leur contrôle. Avec le développement de la filière, l’optimisation logistique (amélioration des technologies de transport, de gestion des chantiers, de montage des équipements…) et la mise en œuvre des innovations, les coûts de production des machines standards devraient baisser d’environ 10 à 15 % à l’horizon 2025.

La filière photovoltaïque possède quant à elle un potentiel d’innovation très important sur l’ensemble de la chaine de valeur des projets. Avec un coût total de production des centrales au sol photovoltaïques estimé entre 74 et 135 €/MWh, les meilleures d’entre elles entrent donc également en compétition avec les moyens conventionnels et les marges de progrès sont encore très importantes. En effet, les coûts d’investissements des centrales au sol photovoltaïques ont été divisés par 6 entre 2007 et 2014. L’ADEME estime que les coûts devraient continuer à baisser d’environ 35% à horizon 2025.   

Ces perspectives de baisse de coût sont encourageantes pour l’évolution du mix électrique français car l’éolien et le photovoltaïque sont des filières qui présentent des gisements de développement très importants pour la production d’électricité renouvelable en France. Cependant, pour atteindre les objectifs fixés par loi de Transition Energétique pour une Croissance Verte et la programmation pluriannuelle de l’énergie, des soutiens de l’Etat restent nécessaires pour accélérer le rythme d’investissement (appels d’offre, complément de rémunération, tarif d’achat). Le soutien aux autres filières moins matures aujourd’hui (énergies marines, éolien en mer…), est également important pour les emmener vers la compétitivité et relever les défis de la Transition énergétique.




2)    Le bois : une solution de production de chaleur intéressante pour les particuliers et les secteurs tertiaires ou industriels

Chez les particuliers, les solutions bois énergie offrent des coûts de revient moins élevés que leurs concurrents conventionnels : entre 48 et 103 €/MWh contre 84€ pour le gaz et 153€ pour le chauffage électrique. Les pompes à chaleur air/eau sont également assez compétitives. Néanmoins, pour ces deux filières (bois et pompes à chaleur), des barrières importantes subsistent pour le passage à l’acte, telles que le coût d'investissement initial élevé et les contraintes d'usages (pour le bois). Le Crédit d’Impôt pour la Transition Energétique (CITE) reste donc un outil essentiel pour leur développement.

L’alimentation en chaleur des bâtiments collectifs, des industriels ou des réseaux de chaleur par les EnR représente un potentiel très important. Pour ces installations de grande taille, les EnR (notamment bois avec 48-110 €/MWh et géothermie avec 74-99 €/MWh) sont légèrement plus chères que le gaz (actuellement particulièrement bas) et souffrent du niveau encore trop faible de la fiscalité carbone. Ces différences justifient le maintien d'un système de soutien (le fonds chaleur) pour atteindre les objectifs fixés par les Pouvoirs Publics. Les EnR offrent également l'avantage de s'affranchir du risque de long terme sur l'évolution des cours du gaz. 



En résumé : Une opportunité économique, énergétique et écologique pour les territoires

Qu’il s’agisse d’électricité ou de chaleur, ces baisses de coûts et la compétitivité croissante qui en résulte sont un des résultats positifs et attendus des politiques de soutien mises en place en France et dans le monde.  Pour atteindre les objectifs fixés pour les EnR visant à freiner le réchauffement climatique, l’effort collectif doit encore être maintenu afin de prolonger les baisses de coûts, de faciliter les investissements ou de compenser les défaillances de marché. De plus en plus matures et compétitives, les EnR représentent aujourd’hui une opportunité économique, énergétique et écologique pour les territoires. La grande diversité des filières permet de répondre et de s’adapter aux différents besoins. Elles permettent de préfigurer un portefeuille de technologies respectueuses de l'environnement, complémentaires et compétitives pour demain.
A bon entendeur...




Rappelons qu’ en 2015, la part des énergies renouvelables a atteint 14,9% de la consommation finale : 
·       49% correspond à de la production de chaleur ; 
·       34% d’électricité ;
·       17% de production de gaz ou de carburants renouvelables. 

La Loi de Transition Energétique pour une Croissance Verte (LTECV) formule des objectifs ambitieux : porter la part des énergies renouvelables (EnR) à 32 % de la consommation finale d’énergie en 2030.  

Quand je vous dis que ce communiqué dit tout. Je repars de très bonne humeur pour le reste de la journée.




lundi 23 janvier 2017

Mutum : et si prêter des objets ou rendre un service gratuitement devenait la règle



Il y a des rencontres qui redonnent foi en l’humanité. J’en ai fait quelques-unes depuis le début de l’année. Elles aident bien à contrebalancer les idées sombres engendrées par l’arrivée au pouvoir de Trump et la révisionnisme clairement affiché sur la question climatique. Mais revenons un peu à cette belle rencontre. Celle que j’ai faite la semaine dernière par un froid glacial avec Mathieu Jeanne-Beylot, directeur général et co-fondateur avec Frédéric Griffaton en 2014 de Mutum. Ce nom me renvoie d’emblée à mes études supérieures de latin. Mutum pour « entente mutuelle. » Mais je ne suis point là pour étaler ma culture. Derrière ce nom, un principe aussi vieux que notre humanité : se prêter des objets entre voisins. Mais désormais au lieu de toquer à la porte, vous allumez votre ordinateur et le résultat est bien plus efficace. Mathieu Jeanne-Beylot revendique 60 000 utilisateurs et déjà 70 000 objets prêtés. La location entre particuliers, rien de bien original, me direz-vous. Il faut bien reconnaître que d’autres se sont déjà frayés un chemin sur ce créneau depuis quelques années.  Mais pour Mathieu Jeanne-Beylot, la grande force de Mutum est de ne proposer aucune transaction financière. « Quand vous louez à un professionnel une paire de skis, vous pouvez finir par ne pas vous en sentir responsables. "J’ai payé donc finalement j’en fais ce que je veux". Quand vous empruntez avec Mutum, vous connaissez le propriétaire de l’objet et vous souhaitez lui rendre dans le même état voire dans un meilleur état. » Sur le site, vous cumulez donc des points, des « Mutum » (Muti si je me souviens bien des déclinaisons : ) que vous pouvez dépenser à votre guise. Plus vous êtes actifs, plus vous pouvez faire profiter les autres mais aussi en profiter.






Pas de publicité, pas de revente de données, autant dire que la démarche ne rapporte rien à ceux qui ont créé Mutum. Ils ont donc décidé de se diversifier et d’aller voir les entreprises et les universités. Pour à leur manière changer notre modèle. Premier objectif : recréer du lien social entre salariés. L’un d’entre eux en tant que particulier va s’inscrire sur Mutum et finalement mieux découvrir ses collègues. Et pourquoi pas jouer au tennis avec eux, prêter un objet voire développer un projet commun pour l’entreprise ? Chaque année, les universités ont un budget de 6 millions d’euros pour la formation. Pourquoi ne pas envisager de la même manière des échanges de compétence ? L’université pourra à terme faire des économies. Cergy, Bordeaux et Nice sont déjà tentées par l’aventure. Le modèle commence à faire ses preuves. Incubé par Climate-KIC et le Comptoir de l’innovation, Mutum a déjà levé un million d’euros avec la MAIF. Il franchit une étape avec une nouvelle levée de fonds. Elle sera lancée cette semaine, le 26 janvier précisément. Ce ne sera pas une levée de fonds classique. Mutum souhaite que la plateforme appartienne à ses utilisateurs. La jeune entreprise fait donc appel à 1001pact pour une campagne de crowdequity. Il s’agit purement et simplement d’une prise de participation au capital de l’entreprise que vous financez. Mutum compte battre des records. La plus importante levée de fonds de ce type a rapporté 900 000 euros, Mutum vise les 2 millions. Parce que ses fondateurs aspirent à une mutation de notre société. « Il est hors de question de vendre mes parts pour faire de l’argent si je quitte Mutum ». Mathieu Jeanne-Beylot est catégorique. « L’argent doit être un outil. Désormais l’argent sert à faire de l’argent et cela ne fonctionne plus. ».







Le but ultime : rendre les objets accessibles à tous et améliorer le niveau de vie de chacun au quotidien. Si vous proposez des baby-sittings, si vous prêtez quelques petits objets, vous pourriez en retour obtenir une location de planche à voile ou de skis (on y revient) pour vos vacances. Et vous pourriez envisager à terme de prêter votre voiture ou même votre maison gratuitement. Je vous vois sourire. Figurez-vous qu’une maison est déjà présente sur Mutum et certains utilisateurs se disent prêts à proposer leurs véhicules. Mutum doit juste avancer sur la problématique de l’assurance. Cette économie du partage n’est pas seulement bénéfique pour les humains que nous sommes, elle a un impact positif sur l’environnement. Prenons une perceuse. Savez-vous, si vous en avez une, que vous ne vous en servirez que 8 minutes dans toute votre vie ? Même si celle-ci est longue. Quel beau gâchis ! On comprend mieux que la proposer gratuitement à son entourage est très intéressant. Mathieu s’est livré à un petit calcul en prenant en compte la fabrication, le transport, l’usage de cet objet qui n’est vraiment pas notre quotidien.


Le résultat est sans appel : pour une ville de 10 millions d’habitants, si nous ne disposions plus que 5 perceuses pour 10 personnes contre 8 actuellement, nous économiserions l’équivalent d’une centrale à charbon de 500 MWh.Mutum compte bien sur la mobilisation des citoyens pour faire bouger les lignes. Peu d’argent suffit. L’AMF a donné son accord pour un ticket d’entrée à 30 euros. La campagne de crowdequity va durer 2 mois. Mathieu Jeanne-Beylot espère construire ainsi un modèle vertueux autour de 3 principes : confiance, solidarité et entraide. Je vous promets que je ne vous parle pas d’un monde de bisounours. Et bientôt, il faut l'espérer, la jeune génération ne regardera peut-être plus de la même manière sa trottinette ou sa petite voiture :)

mercredi 18 janvier 2017

Energy Observer, la Calypso du 21ème siècle et bien plus encore...





2017 est l’année de l’océan. Et l’océan, c'est une large partie de la solution pour changer nos modèles. C’est pourquoi je suis de très près, depuis l’annonce de son lancement, le projet Energy Observer. 2017 sera son année à lui aussi. Le premier navire à hydrogène au monde doit se mettre à l’eau au printemps. Ce sera à St Malo pour ce projet français qui, je l’ai bien compris, a de nombreuses connexions bretonnes. Ayant des origines sur cette péninsule, ce n’est pas pour me déplaire… mais je m’égare. Deux belles "fées" se sont penchées sur ce projet, Nicolas Hulot et Florence Lambert, directrice du CEA-Liten. Ils sont les 2 parrains enthousiastes de ce navire hors norme. Energy Observer, c’est d’abord la seconde vie d’un catamaran détenteur du Trophée Jules Verne avec Sir Peter Blake. Il a été reconditionné pour devenir le premier bateau autonome en énergie et sans émission de gaz à effet de serre ni particules fines.

130 m2 de panneaux solaires, 2 éoliennes à axe vertical, 1 kit de traction intelligente et 2 moteurs électriques. Et cette idée fabuleuse : transformer l’eau de mer en hydrogène. Comme le dit si bien Nicolas Hulot «ce projet délivre le message que toutes les solutions sont dans la nature.»




Aux commandes, Victorien Erussard coureur au large et Jérôme Delafosse explorateur et réalisateur. Tout a commencé ou presque en Bretagne avec une histoire de 2CV …celle de Nicolas Hulot. Victorien Erussard tape à sa vitre, lui parle de son projet. Nicolas Hulot laisse parler son intuition et suit Victorien parce qu’il voit « un gros travail se mettre en place ». Pour lui, Energy Observer est «à la hauteur du défi que nous avons d’une révolution énergétique. Le projet est nécessaire, il va provoquer une contagion. Il a du sens dans une période de désarroi comme la nôtre. »

Le CEA-Liten qui travaille au développement des énergies renouvelables rejoint l’aventure.
Sa présidente Florence Lambert explique très bien les enjeux pour pour l’avenir :" les énergies renouvelables sont désormais rentables, elles vont communiquer entre elles. Elles vont être « multivecteurs »." Et c’est ce que l’on va voir sur Energy Observer souvent comparé au Solar Impulse de la mer.
« Ce n’est pas un délire, il va y avoir une extrapolation industrielle » ajoute Florence Lambert.

Et soyons fiers « On a les clefs en France pour peser dans ce secteur » Ce bateau est un beau symbole de ce mix énergétique. Il va prendre de l’eau de la mer, la stocker, la désaliniser grâce à l’électrolyse puis casser la molécule H20 pour la compresser.

Le gros atout de l’hydrogène est d’être un carburant sans carbone, parfait complément aux autres énergies. Cet aspect « carbone » a tout de suite séduit AccorHôtels qui est un partenaire de l’aventure. « Avec 4 000 hôtels dans le monde, nous rejetons 4 millions de tonnes de CO2 » rappelle Arnaud Herrmann directeur du développement durable du groupe. «On a un défi important en terme de neutralité carbone.
Nous n’avons pas d’autres solutions que d’aller chercher une rupture technologique. Un plan stratégique a été élaboré. On commence d’ailleurs à tester dans nos hôtels de nouvelles solutions ». Pour Thélem Assurances qui accompagne aussi le projet, le dérèglement climatique est un défi majeur. Il a aussi tout de suite été séduit.

Il y a évidemment la technologie mais pas seulement.
Energy Observer se veut la Calypso du 21ème siècle. Dans son tour du monde de 6 ans, 101 escales sont prévues. L’ambition : découvrir les lieux emblématiques du monde de demain, sensibiliser les lieux à forts enjeux écologiques, collecter des innovations, engranger des solutions innovantes. Le départ est donc prévu en mai à St Malo avec une première escale à Paris. La Mairie soutient d’ailleurs fortement le projet. A chaque escale, vous pourrez découvrir sur le bateau même la progression de l’aventure en images. Les portes seront ouvertes aux plus jeunes.
La grande force d’Energy Observer : prouver les performances de l’hydrogène, mettre en avant ce modèle comme alternative aux énergies fossiles, démontrer que l’autonomie énergétique est possible et permettre aux données collectées d’être exploitées. L’aventure doit prendre fin en 2022. L'odyssée d’Energy Observer pour être plus précise. La transition énergétique pour sa part est en marche. Et elle n’est pas prête de s’arrêter.

vendredi 13 janvier 2017

Imaginons 2017 autrement !




Savez vous ce qu'est l'imago?  C’est le processus de transformation de la chenille en papillon. Le stade final d'un individu dont le développement se déroule en plusieurs phases (en général cela commence par l'œuf, cela continue avec la larve, jusqu’à l’imago) . Un peu de sciences ne nous fait pas de mal. Imago c’est aussi le nom du nouveau lieu de restauration créé par GreenFlex. Il correspond à l’état d’esprit de celui qui se définit comme un designer de solutions durables. Son ambition : contribuer à la métamorphose de la société. Imago est aussi un vrai défi pour Greenflex. L’endroit était vacant. L’entreprise qui prône un « Good Future » a souhaité en faire un emblème du « Fast Good «  et découvre ainsi un nouveau métier. Au menu : des produits savoureux, locaux, de saison pour un prix très raisonnable à quelques pas du musée Grévin.  Au mur poussent des pleurotes qui servent à l’élaboration de soupes. Nourritures terrestres mais aussi spirituelles: à l’entrée, une œuvre d’art de deux mètres sur trois qui va changer tous les 3 mois. Imago s’est rapproché du 6B, lieu de création et de diffusion à Saint-Denis, pour sélectionner des artistes engagés.  Enfin des employés qui vous accueillent avec le sourire pour vous en dire un peu plus sur le lieu et vous sensibiliser aux enjeux de l’alimentation durable. Imago,16 boulevard Montmartre mérite le détour pour déguster un bol délicieux et pourquoi pas échanger avec d'autres autour de grandes tables en bois.

 

Greenflex souhaite aussi en faire un lieu incontournable pour parler de notre société en mutation et d'innovations. C'est tout l’enjeu des Imaginales de Greenflex,ces débats d'un autre genre qui nous invitent à agir. Objectif : parler aux acteurs du développement durable et aux personnes engagées mais pas seulement. 

Je suis donc ravie d’être aux côtés de Greenflex pour animer les débats mais aussi les élaborer au rythme des tendances de la société.

Ce mardi 10 janvier était une grande première. Une salle comble pour une question essentielle : Et si on imaginait 2017 autrement ?
Pour y répondre, le prospectiviste Philippe Cahen, auteur des Signaux faibles mode d’emploi chez Eyrolles, Elizabeth Pastore Reiss directrice générale déléguée de Greenflex et Arnaud Herrmann directeur du développement durable d 'AccorHôtels.



Evidemment , quand on parle de 2017, le nom de Trump vient tout de suite à l’esprit, il sera officiellement aux commandes dans 15 jours,. L’élection présidentielle en France va aussi marquer cette année, c'est le moins que l'on puisse dire. Les préoccupations environnementales sont de plus en plus fortes et dans le même temps le fossé se creuse entre ceux qui croient à une transition et les sceptiques.

Elisabeth Pastore Reiss rappelle d’ailleurs l'étude menée en 2016 sur les consommateurs. La fracture se creuse nettement. Elle va de pair avec le phénomène de peur et de rétraction que l'on observe. Un repli sur soi symbolisé par Trump ou Poutine. Une austérité qui n’enthousiasme guère. 

Je sais, je vous ai plombé l'ambiance pour la fin de la semaine. Si nous restons en surface, il est vrai qu'il y a de quoi se jeter dans la Seine. Mais vous en êtes un peu loin en plein cœur du 9ème et surtout le débat a prouvé qu'un peu d'agilité et d'intelligence collective aidaient à faire bouger les lignes.

Philippe Cahen partage cet enthousiasme. Il n’hésite pas à aller à contre-courant des idées reçues. Selon lui, Donald Trump n'aura pas autre solution que d'être pragmatique. Il cite en exemple les OGM. « Les OGM marchent mal aux Etats-Unis. La cause est purement économique: le marché croule sous le blé, le marché du blé OGM chute. » Partant de ce constat pourquoi ne pas se dire que Trump fera des choix pragmatiques ? Je vous laisse seuls juges. Je ne m’étendrai pas sur la nomination d’un climato-sceptique à la tête de l’agence de l’environnement. ..



Vous n êtes pas convaincus? Il est vrai que là encore les politiques n'ont pas été à l’honneur au cours de cette matinée. L’écologie a été absente jusqu'à présent de la campagne (même si on sent un sursaut) et le flou règne sur l’évolution réglementaire.  N’oublions pas tout de même que la France n’est pas le centre du monde . Les énergies renouvelables s’installent dans bon nombre de pays, le Costa Rica pour n’en citer qu’un, elles deviennent compétitives et la voiture électrique prend sa place. Philippe Cahen s'enthousiasme pour les véhicules autonomes. Il estime qu’ils vont prendre très vite de plus en plus de place dans nos villes. Et "peu importe la réglementation" n’hésite-t-il pas à dire. Il y a donc des raisons d'espérer et pourquoi pas aussi dans l'Hexagone. En  changeant pas mal de choses, me direz-vous et vous n'aurez pas tort.

Alors d'où vient l'espoir? Les entreprises ? Elles aussi sont au cœur d'une mutation sans précédent. 
AccorHôtels en est un exemple parfait qu'à Arnaud Herrmann décrit avec beaucoup de franchise. « Cela fait 100 ans que l’hôtellerie faisait le même métier, l’auberge date de l’origine des temps. En l’espace de 5 ans, ce secteur a été transformé par l’arrivée des acteurs digitaux Les dirigeants qui ont vu cette vague ne sont d’ailleurs plus dans l’entreprise.
Il a fallu des années pour gérer 500 000 chambres. En 3 ans, Airbnb a rassemblé plus d’un million d’offres."

AccorHôtels a donc changé de stratégie. "On a remis le client au centre de nos attentions, nos grosses entreprises étaient accaparées par des process et on avait perdu la finalité qui est d’accueillir des clients ". Quelle ironie du sort ! Parmi les premières mesures pour faire évoluer l'entreprise : la mise en place d’un shadow comex. La jeune génération aspire à donner du sens à son travail et elle joue un rôle grandissant au sein d'AccorHôtels. On sent que tout cela est loin d’être évident, Arnaud Hermann ne cache pas certains grincements de dents, le groupe s'est donné 7 ans pour se transformer.

Finalement ce témoignage trouve un écho dans les solutions mises en avant par Elizabeth Pastore Reiss: il s’agit de rétablir la confiance et aussi de personnaliser davantage l'offre pour répondre à une demande. « On est de plus en plus dans l’égologie ». Parce que le consommateur devient exigeant. La question de la santé est cruciale, on le voit avec la croissance constante du bio. AccorHôtels a d'ailleurs l'ambition de développer des filières locales et d'accompagner le retour de l'agroforesterie. Il faut dire que le doute s'est installé. On regarde parfois d’un autre œil le poisson dans notre assiette. Je ne vous parle pas de poisson par hasard, avec le pitch Imaginale nous avons bouclé la boucle de notre sujet. Ce pitch met en valeur une initiative d’une start-up ou d’un collectif pour changer le monde.   

C est Patrick Fabre coordinateur du projet The Sea Cleaners aux côtés d'Yvan Bourgnon qui est venu témoigner en cette année de l’océan. L’objectif : construire un gigantesque bateau quadrimaran destiné à nettoyer les mers. Pour rappel, 8 millions de tonnes de plastique sont déversées dans les océans chaque année. Il faut 450 ans pour qu’une bouteille plastique se dégrade. Le “Manta” fera 60 mètres de long pour 49 mètres de large. Des herses de 72 mètres pourront être déployées pour collecter les plastiques dans n’importe quel océan ou mer du globe.Le navire pourra recueillir jusqu’à 300 mètres cube de déchets jusqu’à leur acheminement dans le centre de tri le plus proche. Pour ce projet à dimension industrielle, The Sea Cleaners a décidé de bénéficier d’une campagne de crowdfunding. Elle a été menée par KissKissBankBank et a été une belle réussite avec plus de 151 000 euros collectés. Patrick Fabre se réjouit d’avoir eu 2220 contributeurs.
Et l’aventure ne s’arrête pas là « On est pratiquement en train de constituer une équipe avec certains de ceux qui nous ont suivi. »

Une belle preuve que derrière nos écrans il y a des hommes et des femmes. C’est peut-être la clé.
Pour Philippe Cahen si « beaucoup des citoyens développent des craintes dans notre société, c’est qu'ils se sentent mis de côté par la technologie »

Cette technologie doit être au service de l’humain. Il suffit de trouver le bon équilibre.
Élisabeth Pastore Reiss parle d’ailleurs d’espoir. Et Arnaud Herrmann évoque un moment charnière « Je n’ai jamais vu autant de positivisme, de fraîcheur qu’au cours de ces 2 dernières années. ». Après tout 2017 est une année 1. Celle qui marque le changement.

Et les chiffres parlent : 58% des Français sont optimistes pour cette année. Nous pouvons donc bel et bien imaginer 2017 autrement. Une belle conclusion à cette première Imaginale. J’ai déjà hâte d’être à la 2ème. Ce sera le 21 mars pour parler d’agriculture de demain.










lundi 9 janvier 2017

2017, il faut y croire!

Une fois n'est pas coutume, je ne vous ferai pas un long post sur mon blog. Vous aurez bien le temps de les savourer plus tard...ne vous inquiétez pas!
Je viens évidemment vous souhaiter une très belle année 2017. Qu'elle vous permette de réaliser vos rêves et d'aller au-delà de toutes vos envies. En harmonie avec les autres et la nature. Je souhaite une belle prise de conscience. L"effet Cop21" ne doit pas disparaître. Sur le papier cette nouvelle année n'est guère engageante. Donald Trump arrive officiellement au pouvoir le 21 janvier. Il adoube un climato-sceptique et n'a pas l'air d'aimer être en osmose avec Mère Nature. Délicat euphémisme.
2016 a été l'année la plus chaude et 2017 ne devrait pas déroger à la règle. Les préoccupations climatiques deviennent de plus en plus fortes et pourtant l'écologie n'est pas au cœur des débats de la future présidentielle en France. Sans parler des craintes de repli sur soi. Nous vivons de plus en plus dans la peur alors que finalement il n'y a jamais eu si peu de guerres et si peu d'horreurs. Je le dis et je le répète. Nous vivons noyés sous les informations négatives. Qui nous empêchent d'avancer. Pendant ce temps-là, des jeunes ont des idées fabuleuses, des entreprises françaises exportent et beaucoup veulent y croire encore. Surtout ne pas avoir peur comme l'a dit si bien dans son dernier discours Michelle Obama.

Chacun d'entre nous a la responsabilité de construire un avenir radieux. Il suffit d'avoir confiance. Alors, les apôtres du 'rien ne va", arrêtez de nous bassiner avec l'austérité qui ne mène à rien et faisons bouger les lignes pour faire triompher l'engagement et la pensée positive. Je suis ravie de débuter cette année en concrétisant le travail que j'ai engagé auprès de Greenflex qui se définit comme un designer de solutions durables. A l'Imago, nouveau lieu de restauration "Fast good" et d'événementiel, demain mardi ce sera la 1ère Imaginale. Je l'espère d'une longue série. Des débats d'un autre genre pour aller plus loin dans la réflexion et passer à l'action. Je vous en ferai le récit plus tard. Le passage à l'action, ce sera aussi le thème de la plénière de Produrable à son ouverture le 14 mars. Je serai avec grand plaisir aux côtés de Nicolas Hulot pour les 10 ans de ce salon. Il n'y a donc qu'une chose à faire: agir avec le sourire aux lèvres. Il parait que 58% des Français sont optimistes pour 2017. Pourquoi pas vous? De toute façon c'est une année de renouveau, une année 1. Il paraît que ce sera une année de découvertes. Donc disons non à l'obscurantisme, aux discours d'angoisse et de peur. Ne donnons pas raison à ceux qui veulent laisser s'installer l'angoisse. En s'ouvrant aux autres, nous irons plus loin pour l'humanité et donc pour la planète. J'aimerais vous retrouver dans un an et dire: vive 2017!