jeudi 27 avril 2017

L’écologie, quel pied!



Vous ne trouvez pas l’atmosphère un tantinet pesante ? Et je mesure mes mots. La tension ne cesse de monter à l’approche du second tour de l’élection présidentielle. Marine Le Pen fait feu de tout bois et Emmanuel Macron se fait sérieusement étrillé. Au point que beaucoup aimeraient ne glisser aucun des deux noms dans l’urne. Cette présidentielle est à l’image du ras-le-bol grandissant vis-à-vis de la classe politique. La sensation de se faire « bananer ». Et que les questions essentielles sont oubliées. Pour moi, celui qui nous dirige ne doit pas passer à côté des enjeux environnementaux. A bon entendeur.  



Face à tant de nervosité, j’aspire soudain à la légèreté. L’Arbre des Plaisirs ne s’y est pas trompé. Eh oui camarades, je vais vous parler sexe. Puisqu’il n’y a plus que cela de vrai dans notre beau pays. Cette boutique en ligne spécialisée dans la vente de sextoys sans phtalates ne s’y trompe pas. Elle a l’argument massue. C’est ainsi que l’on peut lire dans le communiqué : « Santé, environnement ; il suffit parfois d'une initiative pour inciter les Français à s'impliquer et à prendre part concrètement à ces problématiques majeures. » Les phtalates, ces additifs chimiques couramment utilisés pour la fabrication de matières plastiques et de cosmétiques sont des produits potentiellement dangereux pour l'homme car ils constituent des perturbateurs endocriniens. 


Pour en revenir à nos moutons du moment, Benoit Hamon proposait dans son programme d’interdire les perturbateurs endocriniens. Emmanuel Macron est plus modéré. Il veut placer la France « en tête du combat contre les perturbateurs endocriniens et les pesticides. » Soit.  L’Arbre des Plaisirs propose donc de se faire du bien sans danger. Qui pourrait refuser ?


Il va plus loin avec un concept original : chaque achat de sextoy entraîne la plantation d'un arbre dans la forêt tropicale, en Indonésie, au Mali ou à Madagascar. Le slogan fait mouche : un sextoy acheté= un arbre planté. J’en vois qui rigolent dans le fond de la classe. Au moins vous faites un geste pour la planète. Et plus vous achèterez, plus vous sauverez l’humanité. Un partenariat a été monté avec Planète Urgence. Vous pouvez même faire recycler vos sextoys. Je ne m’étalerai pas trop longuement sur le sujet (je n’ai aucune action dans cette jeune entreprise).



Hugo Mallié, responsable de L'Arbre des Plaisirs a trouvé les bons mots : « Nous avons voulu conjuguer notre secteur d'activité avec nos valeurs écologiques ». Et au moins cela détend. Cette parenthèse légère n’est finalement destinée qu’à nous rappeler où se trouve le vrai curseur. Savez-vous que les allergies respiratoires tuent 3 personnes par jour? On ne les voit pas venir et elles ne répondent à aucune religion. La planète ne sera plus vivable que nous n’aurons toujours pas fini de nous quereller. De toute façon, grâce aux perturbateurs endocriniens, nous serons bientôt tous stériles. Et il ne nous restera que notre sextoy pour pleurer. Finalement je redeviens sérieuse. Les temps sont durs…

vendredi 21 avril 2017

Mon portable, tu pollues mais je t'aime tant!



J'aime bien sortir à priori de mes sentiers battus.
Cette semaine, j'étais invitée à un déjeuner- conférence de presse (idée très astucieuse pour les journalistes toujours pressés) autour de la question des Français et du téléphone portable. Plus précisément de leur attachement à cet objet. Ce prolongement de nous que l'on bichonne.
Et finalement vous allez voir que l'on revient toujours aux sujets qui me tiennent à cœur.
Comme quoi, je le répète, l'environnement devrait être le curseur de tous nos choix politiques et économiques. Je ne vous dis pas comme je souffre avec cette campagne.
Bref revenons à nos moutons et à nos smartphones.
Une étude OpinionWay commandée par Volpy éditeur d’une application de rachat de mobiles révèle à quel point le téléphone portable s’est installé dans nos comportements quotidiens mais ne stimule pas vraiment notre conscience environnementale.
Elle a été menée auprès de 1000 personnes en mars dernier.
D'abord disons- le, 92 % des français possèdent au moins un mobile. Le sujet est démocratique.
Les Français affirment passer 1h08 en moyenne par jour sur son portable. C'est une auto-évaluation. Je ris doucement sous cape (pour ma part j’explose le quota).
72% estiment d’ailleurs ne pas y passer trop de temps et pourtant ils ne sont que 29% à éteindre ce précieux objet dans un dîner en tête à tête (oh les goujats) et 24% en famille (peut-être pour couper court à toute discussion politique). Cela va même plus loin puisqu’un quart des Français ne l’éteint jamais surtout les femmes et les personnes issues des classes populaires (n’y voyez aucun rapport).

Ils sont tout de même 62% à regarder leur portable devant la télé. Je fais donc bien d’opter pour le web dans mon métier de journaliste…



Le sociologue Francis Jauréguiberry a une explication très simple au phénomène.
Il se refuse à parler d’addiction. Un mot trop fort selon lui car l’addiction est liée à une souffrance.
Cet appareil est en fait emblématique de notre besoin de relations affectives.

Nous meublons désormais nos temps morts dans les trajets et ,disons-le parfois au travail. Derrière l’appareil « il y a cet espoir diffus de la bonne nouvelle qui rendra notre vie plus dense. » Et d’ajouter quitte à en secouer certains « Pendant des siècles le religieux donnait du sens. Désormais il n’y a pas de discours central, on doit se débrouiller seul. Ici et maintenant ,il faut vivre les meilleures expériences possibles et donc il ne faut pas se déconnecter. »
Éclairé par ce discours, on comprend mieux pourquoi 28% des Français affirment « faire attention à leur portable comme à la prunelle de leurs yeux ». Frédéric Micheau directeur des études d’OpinionWay insiste sur les termes employés à dessein.
Ils sont 63 % à dire ne pas apporter de soin particulier. Bande de faux culs 😊
Signe des temps, le portable a remplacé dans l’ordre le réveil-matin, l’appareil photo et la montre.
Comme les Français ne sont pas à une contradiction près, ils sont presque 65% à juger que la vie du portable est trop courte et ils sont pourtant 7 sur 10 à vouloir en changer à cause d’un dysfonctionnement . Les Français abandonnent en moyenne l’usage de leur mobile au bout de 21 mois.
Pire encore, ils sont 48% à garder l’ancien appareil dans leur tiroir.
Seuls 14% les ont apportés à un point de collecte pour les faire recycler. Là encore on cultive le paradoxe.
Car 67% des Français reconnaissent que le portable est « polluant ».
76% estiment qu’il faut dépenser beaucoup trop de ressources naturelles.


Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 22 millions de téléphone sont vendus chaque année en France, 17 millions dorment dans des tiroirs alors qu’il a fallu 70 kilos de matières premières pour fabriquer chacun d’entre eux.

Il va falloir encore être très pédagogue
Francis Jauréguiberry admet que le sujet est tout récent pour les consommateurs et qu’il ne l’a pas encore suffisamment intégré.


Face à ce constat, Marc Simeoni, CEO de Volpy n’a pas sa langue dans sa poche. Pour lui « il y a quelque chose qui ne tourne pas rond au royaume du smartphone.
Il est bel et bien l’objet emblématique de la société de consommation.
Je pense que c est l’écosystème qui engendre ce phénomène dans une course permanente à la croissance »
Marc Simeoni dresse un état des lieux sans détour mais a tout de même décidé de s’adresser aux consommateurs pour faire bouger les lignes.
Volpy éditeur d’une application de rachat de mobiles propose donc de faire un état des lieux de votre portable.
Par le biais de son application, vous pouvez réaliser 16 tests techniques.
Une cotation sur mesure est réalisée et un prix de rachat proposé.
Un coursier vient chez vous rapidement prendre le portable, vérifier que tout est conforme à l’étude et aux déclarations que vous avez faites sur l’état de l’appareil et vous êtes payé rapidement.
En quelques mois, 50 000 personnes ont déjà téléchargé cette application. 

Il faut bien admettre que les acteurs ne manquent pas sur ce marché du recyclage.
Là où Volpy fait la différence c’est en proposant directement une analyse de votre appareil. Il les revend ensuite en gros à des industriels. Et sachez que vos données privées sont préservées à l'occasion de cette opération.  

Cet éditeur va plus loin dans sa démarche environnementale.
Il a choisi d’avoir à ses côtés Pur Projet de Tristan Lecomte (que je suis depuis quelques années). Pour rappel, les 3 missions de Pur Projet: régénérer les écosystèmes, accompagner les communautés locales  et engager des entreprises qui dépendent de cet écosystème afin de transformer l'économie. 
Volpy s’engage à verser 1 ou 2 euros (si l’appareil coûte plus ou moins de 150 euros) à 4 programmes de reforestation et agroforesterie.
Le consommateur est impliqué: c'est lui qui choisit le projet et il peut même suivre l'avancée de l'aventure. 
Evidemment on ne peut que saluer le geste mais vous avez bien compris qu’il y a encore du chemin à parcourir.
Une récente étude américaine menée par la Harvard Business School et les universités de Columbia et du Michigan indique que lorsqu’un nouveau mobile est lancé sur le marché, le soin qu’on porte à son ancien mobile diminue. Alors toujours plus ou toujours mieux ?

lundi 3 avril 2017

Le miel de l'entreprise


Aujourd’hui j’ai envie d’être bucolique ( certainement en raison de l'air printanier) et de vous parler d’abeilles. Et plus particulièrement des abeilles en entreprise. D’ordinaire dans ce monde-là, on croise quelques gros bœufs, des fourmis, des cigales (un peu moins) et beaucoup de blaireaux. Je dévie du sujet. L’abeille, la vraie est un bon élément fédérateur et c’est ce qui m’a plu dans l’aventure d’Apiterra créée en 2010. J’ai échangé avec son PDG Ronan de Kervénoaël au salon Produrable.  Apiterra installe des ruches sur les toits ou les jardins dans les entreprises. Rien de bien original, je le conçois mais cette structure va plus loin en mettant en place des programmes d’animation pour impliquer tous les salariés. C'est le petit plus . La ruche devient ainsi un élément à part entière de l’entreprise. La grande force d'Apiterra : avoir un réseau d’apiculteurs salariés qui fonctionnent tous sur le même mode. Apiterra diffuse donc des comptes-rendus détaillés d’apiculteurs et 7 à 8 fois par an des revues de presse sur l’apiculture. Vous devenez ainsi incollable.




Beaucoup d’entre vous savent que plus de 30% de l’alimentation humaine dépend de la pollinisation réalisée par les abeilles mais savez-vous qu’elles doivent travailler 7000 heures pour fabriquer 500 grammes de miel ? Une ouvrière produit 7 grammes de miel toute sa vie. En une journée, 3000 abeilles composant une ruche visitent 21 millions de fleurs.
Tout le miel récolté revient à l’entreprise et chaque animation se termine par une dégustation. Apiterra travaille déjà pour 250 entreprises, en France, Belgique et au Luxembourg. Parmi celles qui ont été séduites L’Oréal, Jardiland, Total, Schneider, ou encore Novotel. L’essentiel des ruches est implanté en milieu urbain mais une entreprise agricole et un grand cru du Bordelais ont aussi accueilli des abeilles. Apiterra ne s’arrête pas là. Il a noué une collaboration avec l’INRA . Deux axes de travail sont privilégiés : dans le premier cas, il s’agit de l’élevage d’une souche d’abeilles résistantes au varroa, un acarien parasite.


Le second axe consiste à installer des ruches connectées pour mieux étudier les abeilles. Les abeilles dans le cadre de leur activité naturelle effectuent des milliers d’aller-retour et de voyages dans un rayon supérieur à 3 kilomètres de leur lieu d’habitation. Il suffit d’observer la cire produite dans la ruche pour mieux analyser l’état de l’environnement.  Apiterra a connu une croissance de 30% l’an dernier. Et ne compte pas en rester là.  Comme je suis bucolique aujourd’hui (l’approche des vacances peut-être) je veux finir avec une note poétique.  C’est aussi ce que nous enseigne la nature. Alors méditons cette phrase de Ramakrishna – « Sois comme la fleur, épanouis-toi librement et laisse les abeilles dévaliser ton coeur ! ».