mercredi 31 mai 2017

Les Français prêts à consommer autrement et avec le sourire: non ce n'est pas l'effet Macron




Les Français recommencent à se projeter dans l’avenir et à s’ouvrir un peu plus aux autres. C’est la conclusion de Greenflex face à ce baromètre réalisé en pleine campagne présidentielle par Kantar Media TGI France*. Il traduit un retour de l’optimisme dans notre société.

Pour Greenflex qui accompagne les entreprises dans la transition écologique, un indicateur est emblématique : le bien-être des proches. Il occupe la première place des préoccupations des Français. 

Donner vie à ses projets et être heureux est aussi prioritaire tandis que les inquiétudes liées à la crise et au chômage reculent légèrement.

Par ailleurs, regain d’optimisme oblige, 58% des personnes interrogées estiment que l’on devrait réviser une partie de notre modèle (une progression de près de 4 points). L’an dernier l'idée de repartir à zéro était nettement plus marquée. 32% des Français la partagent. Et n'allez pas dire que c'est Emmanuel Macron qui a changé les esprits :)



Dans ce contexte, la consommation responsable progresse mais ne s’efface pas devant la volonté de consommer tout court.

Pour 52,9% des Français, consommer responsable c’est « consommer autrement », donc des produits labellisés, certifiés, éthiques, locaux et moins polluants.

On voit une progression de 12,5 points depuis 5 ans

59% des Français affirment regarder les étiquettes et 55% les labels même s'ils ne savent pas ce que cela représente nécessairement.




La santé est plus que jamais le premier levier de consommation responsable.

44,5% achèteraient des produits respectueux de l’environnement parce qu’ils sont meilleurs pour la santé

Le local est devenu une sorte de label intuitif du produit responsable. Il s’agit en premier lieu d’un acte de conviction et d’engagement. Le local rassure par ailleurs sur la santé. Le cas n’est pas avéré mais les Français veulent y croire parce que désormais deux sujets les préoccupent en priorité : la pollution et la disparition des espèces animales et végétales.

La pollution reste le premier motif d’inquiétude mais la préservation de la biodiversité explose : 24,6% des Français s’en inquiètent contre 14,9% l’an dernier 



Comme les Français ne sont pas à un paradoxe près, ils affichent une défiance grandissante vis-à-vis des entreprises et des marques

27% d’entre eux leur font confiance contre près de 58% en 2004

En même temps ils portent beaucoup d’espoir dans ces mêmes entreprises pour être des acteurs du changement.

45% des Français croient d'ailleurs dans les marques quand elles s’engagent dans le développement durable.



Les Etats arrivent en 2ème position de ces acteurs du changement devant les individus.

Pour Bruno lechevin président du conseil d’administration de l'Ademe « cet argument est indispensable.  Les Français sont prêts à s’impliquer via des petits gestes mais ils sont encore nsuffisants. Ils ne peuvent pas agir seul. »

Fait marquant de ce baromètre, les distributeurs gagnent du terrain en 4ème position. Ils apparaissent comme une alternative crédible et légitime. La montée en puissance du bio en est le symbole. Pour David Garbous directeur marketing stratégique de Fleury Michon » flécher l'offre de façon plus précise va devenir nécessaire.  Chez nous, nous voyons une progression du chiffre d’affaires à 2 chiffres sur des offres liées aux labels et à la transparence des filières. »





Enfin l'analyse des profils des personnes interrogées prouve qu'il y a de plus en plus d’extrêmes face à la consommation responsable

Ainsi l'engagement se radicalise. Les.néo-activistes représentent 9% de la population.

Face à eux, des Francais qui ne s’impliquent pas par choix (12%) ou par nécessité (16%). Ces 2 groupes vivent ainsi la santé comme une fatalité 

Une ultime raison d’être optimiste: même sans s’engager, 71% des français se disent concernés par le sujet.






*Étude Kantar Media TGI France réalisée auprès de 3800 répondants de mi-février à mi-mars 2017

mercredi 17 mai 2017

L’homme providentiel de la transition




J’avoue ne pas être du genre à idolâtrer. Peut-être parce que je perçois relativement bien la part de luminosité mais aussi le côté obscur de la force que nous avons en chacun de nous. Je n’ai donc pas cédé à la Macronmania. Pour être très franche, il m’a même fallu me donner quelques coups de pied aux fesses. Une fois notre nouveau président élu, je me suis dit : « faisons-lui confiance ».  Je sais que l’écologie n’est pas dans ses gênes mais il écoute. Chapeau bas ! Il nomme l’homme qu’il faut là où il faut : Nicolas Hulot. Je ne verserai pas dans l’idolâtrie ,comme je le disais, mais je reconnais avoir un grand respect pour Nicolas Hulot. J’ai suivi ses prises de positions. Le pacte écologique en 2007 avait fait bouger les lignes sous Nicolas Sarkozy. Je l’ai vu de plus près ses derniers mois car j’ai eu la chance d’animer des débats où il était présent, à la Biennale des Villes en transition à Grenoble puis au salon Produrable. J’ai apprécié de l’entendre parler de ce qui me touche. Première rencontre : il entre dans la loge où je finis de peaufiner les échanges, me salue et me dit : « Je vous laisse travailler et vous concentrer, je sais ce que c’est. » Rien à ajouter.



L’homme doit avoir sa part d’ombre mais il a en tous cas une grande qualité, ne pas être mû par la vanité. Son tweet sur sa nomination est à son image : «ceux qui me connaissent savent qu’être ministre n’est pas pour moi un objectif en soi…L’urgence de la situation m’impose de tout tenter pour faire émerger le nouveau modèle de société que nous appelons collectivement de nos vœux. » La tâche n’est pas aisée. Il le dit lui-même. Son ministère porte déjà un nom qui est tout un symbole : « ministère de la transition écologique et solidaire ». On y retrouve les deux aspects du développement durable. La planète évidemment avec son urgence. Alors va-t-on sortir progressivement du nucléaire ? Comment booster les énergies renouvelables ? Dynamiser l’économie circulaire et remodeler toute notre agriculture ? Et plus près de nous quid de Notre-Dame des Landes? Il y a du pain sur la planche.
Nicolas Hulot n’oublie pas l’homme. C’était tout l’objet de l’ appel des solidarités dont je vous ai parlé en mars dernier. Il s’était fait le porte-parole de 80 associations pour interpeller les candidats à la présidentielle.  Faut-il rappeler qu'en France 1 jeune sur 5 vit sous le seuil pauvreté, qu’on dénombre 600 000 logements indignes et 12 millions de personnes touchées par le handicap?




Et Nicolas Hulot de dire à l’époque « la solidarité ne doit plus être une option sous-traitée mais dans l’ADN de notre démocratie. » Nicolas Hulot n’a pas caché avoir voté pour Emmanuel Macron non par adhésion mais par raison «J’ai lu la feuille qu’a envoyée Emmanuel Macron à tous les potentiels électeurs avant le vote de dimanche [7 mai] : il y a une ligne sur la transition écologique…On voit que ce n’est pas une priorité dans son programme, que cela reste une variable »disait-il dans un entretien au Monde. Il est certain que Nicolas Hulot ne veut pas être une variable. Il a posé ses conditions. Ses sujets ont le mérite de transcender les clivages comme le souhaite le nouveau président. Il va devoir bousculer le petit monde qui l’entoure. Et certainement prendre son bâton de pèlerin avec ses camarades. Je le sais moi-même en convaincue.
Cette nomination me donne des ailes. Je perçois plus que jamais que les thématiques que j’affectionne sont celles qui vont façonner le monde et celui de nos enfants. Et qu'elles doivent insuffler dans toute la stratégie d'un gouvernement. Cette phrase de Nicolas Hulot me revient en mémoire « il ne faut pas être naïf, ni bêtement optimiste mais il est trop tard pour être pessimiste. »

mercredi 10 mai 2017

Manu, écoute un peu le chant des oiseaux !




L’actualité riche de ces derniers jours me pousse à revenir sur mon blog. Emmanuel Macron n’est pas encore installé à l’Elysée que le doute m’étreint. Pourtant le garçon m’a semblé très sympathique ces derniers jours avec son penchant pour les cordons bleus et son allant à faire des cafés pour tous ceux qui l’entourent. Cet homme reste encore pour moi un mystère. Je cherche derrière le regard bleu ce qui peut se cacher. C’est un micro-processeur incontestablement. Il écoute beaucoup pour pouvoir trancher. Je l’attends donc plus que jamais sur la question écologique. Je ne veux pas me bercer d’illusions. Le sujet n’est pas dans son ADN. Des convaincus l’ont rejoint comme Corinne Lepage, Daniel Cohn-Bendit, Barbara Pompili, François de Rugy ou Matthieu Orphelin. Je sais qu’il tend l’oreille. Ce n’est pas un hasard s’il a parlé de lutte contre le dérèglement climatique lors de son premier discours officiel. Quand je m’attarde un peu sur ses promesses de campagne, je ne saute pas au plafond. Premier objectif : « sortir des énergies fossiles » mais pas de date précise. Les mesures proposées sont des mesures déjà prévues voire déjà en vigueur. La fermeture des centrales à charbon restantes en cinq ans est déjà entérinée dans la programmation pluriannuelle de l’énergie. Il promet une « montée en puissance de la taxe carbone pour atteindre 100 euros la tonne de CO2 en 2030. » Ce montant est déjà fixé dans la loi de transition énergétique. Sur le nucléaire il reste sur les objectifs de 50% en 2025 tout en estimant dans le même temps que la filière a de l’avenir.


Pour « protéger la santé des Français », Emmanuel Macron propose d’aligner la fiscalité du diesel sur celle de l’essence d’ici à 2022 . Il souhaite aussi renforcer les normes antipollution européennes des véhicules neufs et les contrôles en conditions réelles. Nous sommes dans la continuité des engagements pris par Ségolène Royal. Sur la question de la santé, il va un peu plus plus loin. Il parle d’un « Grenelle de l’alimentation » reprenant ainsi une idée de Nicolas Hulot et promet un calendrier pour éliminer les pesticides, en commençant par les plus dangereux. Les perturbateurs endocriniens sont aussi arrivés dans son discours. Il promet de les interdire…sous réserve qu’il existe des alternatives. Je ne rentrerai pas dans une liste exhaustive mais force est de constater que les objectifs ne sont pas ambitieux. Alors quand j’ai découvert un Tweet hier soir affirmant qu’un responsable d’EDF « confirme qu’Emmanuel veut reporter à un horizon plus lointain les objectifs de la transition énergétique » mon sang n’a fait qu’un tour. Evidemment les uns et les autres prêtent en ce moment beaucoup de déclarations au nouveau président. Il faut espérer qu’il comprendra les enjeux et les défis qui l'attendent.

Les nouvelles alarmantes se multiplient. Une conférence sur le climat se tient actuellement à Bonn (dans une indifférence quasi générale). On apprend à cet occasion que la quantité de méthane dans l’atmosphère augmente de façon extrêmement rapide. Bien plus que prévu par les scientifiques. En cause la dégradation de la matière organique dans un milieu sans oxygène. Le phénomène naturel est dû aux zones humides puis aux lacs, océans et permafrost. L’agriculture et la gestion des déchets en sont aussi responsables. Enfin l’autre source de méthane est liée à des fuites lors du dégazage naturel des sols et lors de l’usage de combustibles fossiles. Attention danger : le méthane est le deuxième gaz à effet de serre en importance après le dioxyde de carbone mais il est 28 fois plus réchauffant que ce dernier sur une période de 100 ans. Au final si le phénomène se poursuit c’est le pire scénario du GIEC qui est à envisager. Une augmentation de 3,3°C à 5,5°C d’ici 2100.


Des actions peuvent être menées en termes d’agriculture et d’agroforesterie. Faire manger de l’herbe aux vaches limiterait la fermentation. Nous devons aussi changer nos habitudes alimentaires. Et pour cela nous avons besoin d'une impulsion forte. Bref, je le répète, le temps presse.Donald Trump nous en fait perdre. Il ne faut pas que l’Europe et la France en particulier mettent le sujet sous cloche. J’ai la désagréable sensation de radoter. J’espère sincèrement qu’Emmanuel Macron aime les cordons bleus mais aussi le chant des oiseaux et visiblement les cochonnets... Les promesses politiques peuvent bien s’envoler, la nature, elle ne pardonne jamais.

mercredi 3 mai 2017

Mon blog, je t'aime mais je te quitte un peu...Pour la bonne cause et Ekopo!



Si vous me suivez régulièrement sur Linkedin vous n’avez pas dû manquer mon dernier post. J’avoue qu’il a suscité quelques réactions dont je ne suis pas peu fière. Jeme répète , je suis journaliste dans l’âme. Un métier que je voulais faire "depuis toute petite". Une vocation comme on dit. Je voulais comprendre et donner à comprendre. Une saine curiosité qui a failli être étouffée dans l’œuf par quelques religieuses craintives. A l’école, l’une d’entre elles s’était mise en tête que j’étais trop timide et trop honnête pour faire ce métier (la politique non plus alors 😊 )Je n’en ai pas démordu car je suis têtue comme une demi-bretonne. Je suis triplement vernie car j’aime mon métier, je me suis ensuite découvert une passion pour la radio et enfin je suis tombée avec bonheur il y a 10 ans dans la marmite du développement durable. Peu de journalistes connaissent ces sujets car ils n’ont pas la formation pour... ou alors sur le tas comme moi. Beaucoup de médias n’ont pas non plus compris encore tous les grands enjeux.

Quand j’ai changé de vie un peu brusquement il y a un an et demi, je
n’ai eu qu’une envie : continuer à parler d’économie positive et de notre monde en mutation. Mais un monde bienveillant, pas régi par la peur dans laquelle certains se complaisent à nous entretenir. J’ai réfléchi à développer un média. J’en ai parlé autour de moi mais les conditions n’étaient pas réunies. Et puis comme je crois à la « positive attitude », la vie a mis sur mon chemin Emilie Kovacs journaliste passionnée par les mêmes sujets et surtout encore plus courageuse que je ne l’ai été. Son site : Ekopo, le média de l’économie positive. Son credo : faire du journalisme de solutions. Elle a décidé de faire peau neuve et de lui donner un nouvel élan. Je suis donc ravie d'avoir rejoint l'avenir. Emilie souhaite montrer les innovations des starts-up mais aussi les initiatives des grandes groupes ou de la société civile. Mieux comprendre les tendances pour aller vers un monde plus respectueux de la planète mais aussi de l’humanité. Comme dans mes jeunes années, je me retrouve à prendre contact avec des chefs d’entreprises ou des associations pour écrire des papiers qui donnent la pêche. J’espère aussi que nous avancerons sur un projet de podcasts radio. Retrouver mes premières amours pour vous faire partager sous un autre format toute cette dynamique.  (Si vous avez quelques tuyaux, je suis preneuse 😊) Tout cela pour vous dire que je n’oublie pas ce blog car j'aime liberté de ton mais je serai moins présente pour la bonne cause.
Je souhaite vraiment longue vie à Ekopo !