vendredi 24 mars 2017

Et si on oubliait les bouteilles d’eau : Biocoop ose !



Cette semaine a été très riche en actualité « écolo ». C’est une très bonne nouvelle. La moins bonne est que je ne peux pas être partout. C’est donc à regret que je n’ai pas assisté à la conférence de presse de Biocoop qui dévoilait de très bons résultats (une croissance en chiffres d’affaires de plus de 25%) mais surtout une initiative à marquer d’une pierre blanche.

Biocoop a purement et simplement décidé que l’eau en bouteille plastique, c’était fini ! Je serai transparente sur la suite de cette note: je reprends un communiqué de presse très bien fait pour tout vous expliquer.



L’eau en bouteille représente 10 kilos de déchets par an et par personne.

Il faut 1 000 ans pour qu’une bouteille en plastique se dégrade et 300 kilomètres de transport pour qu’elle arrive sur la table , selon des sources du Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire.




L’eau du robinet, c’est moins d’emballage et beaucoup moins de transport.

Elle coûte 200 à 300 fois moins cher à terme que l’eau en bouteille plastique même si on y ajoute un coût de filtration.

Depuis le 1er janvier 2017, le premier réseau de magasins bio et équitables en France, ne distribue donc plus d’eau en bouteille plastique dans ses points de vente. Le symbole d’une démarche militante chère à la marque, celle de peser sur les choix de société. Et j'ajouterai même si cela doit lui en coûter économiquement. Et faire grincer des dents certains grands noms.

 

Pour le faire savoir, Biocoop lance donc jusqu'à vendredi prochain une campagne de communication innovante : Ma-cons-eau. Une expérience digitale disponible sur www.ma-cons-eau.com et sur le site de Biocoop.

L'enseigne propose d’ailleurs des alternatives à l’eau en bouteille plastique.

En France, l’eau du robinet est potable selon les normes règlementaires en vigueur. Mais, en l’état, selon les régions, elle n’est pas pour autant « excellente pour la santé ». Il ne faut pas se leurrer : la plupart des méthodes de traitement de l’eau restent insuffisantes aujourd’hui pour éliminer 100% des intrus. L’eau du robinet peut donc être filtrée pour retirer les polluants résiduels de l’eau.

Du simple pichet filtrant à l’osmoseur, à installer sur ou sous l’évier, il existe des solutions. Et Biocoop a décidé de vous guider. Franchement quand je lis cela, je bois du petit lait…(Crédits photo @Biocoop)

jeudi 23 mars 2017

L'appel des solidarités: Répondons présent!


Le premier tour de l’élection présidentielle approche à grands pas et j’avoue de ne pas voir beaucoup d’humanité dans toute cette campagne.
Les affaires ou les soupçons ont pris le dessus et on passe à côté de l’essentiel. Et pourtant il est bon d’y revenir comme le dit Nicolas Hulot.
C’est pourquoi j’étais ravie de prendre une bouffée d'air frais ce matin à la Maison de la Radio.

80 associations avaient organisé une conférence de presse pour montrer leur volonté de s'unir et de 'faire l'appel'. Leur appel des solidarités est adressé à tous les citoyens pas directement aux candidat (e). Ces derniers doivent quand même avoir les oreilles qui sifflent . En tête pour cette appel, la fondation Nicolas Hulot, le WWF ou encore Emmaüs.
Le maître mot est donc solidarité. Faut-il rappeler qu'en France

-1 jeune sur 5 vit sous le seuil pauvreté.

-On dénombre 600 000 logements indignes.

-12 millions de personnes touchées par le handicap.

-On ingère 128 résidus chimiques en moyenne à travers notre alimentation.

-Sans parler des 26% d’écart de salaires entre femmes et hommes

-3% des députés sont issus des rangs employés et ouvriers alors qu’ils représentent la moitié de la population active ?  Est-ce ce que j’arrête là?

-Ce serait ne pas parler des 
-4742 personnes noyées en traversant la Méditerranée en 2016,
des 7,6 millions de personnes qui meurent chaque année de maladies faciles à prévenir et des plus de 24 000 espèces de plantes et d’animaux en danger.

Comme le dit si bien Thierry Kuhn, président d’Emmaüs France, "nous ne devons pas nous habituer à cette situation et à ces chiffres."




Bref vous avez l’impression  que quelque chose ne tourne pas rond, vous ne vous sentez pas représentés ni écoutés et pourtant vous continuez de vous entraider et de rêver et surtout vous croyez que notre destin est ce que nous avons de commun ?

(Pour reprendre quelques-unes des formules employées ce matin)
Si vous vous reconnaissez dans ce que je viens d’écrire l’appel des solidarités est pour vous.
Cinq caps sont fixés:

- solidarité de tous et toutes avec toutes et tous.

-solidarité avec la nature et les générations futures.

-Solidarité avec les personnes en difficulté.

-Solidarité avec les sans voix.

-Solidarité avec tous les peuples.

Le mot d’ordre: Présent. Le signe de ralliement: le doigt levé !




Nicolas Hulot qui s’excuse presque d’être sous les feux des projecteurs a souhaité rappeler que c’est une démarche de 80 associations et encore d’autres à venir.
Elles font beaucoup mais « la solidarité ne doit plus être une option sous-traitée mais dans l’ADN de notre démocratie.
Nous devons avoir à cœur de replacer la dignité humaine en tête de nos valeurs.
C’est une main tendue aux responsables politiques car nous leur apportons une inspiration citoyenne. » L’appel est donc lancé à vous tous avec un objectif : savoir combien de Français sont ainsi mobilisés. Un simple geste va suffir.

Un vote sur internet est possible sur le site www.appel-des-solidarités.fr. Et pour ne pas oublier ceux qui n’ont pas encore accès à internet, il est possible aussi de se manifester par sms gratuit au 32 321 et de taper simplement Présent.
Vous pouvez également passer à l'action et faire vos propositions via la plateforme Make.org.

La campagne est lancée ce jeudi , elle va se poursuivre jusqu’au 30 avril avec des colloques, conférences et actions de terrain.

Nicolas Hulot partira ainsi pendant un mois à la rencontre des étudiants.

Les associations ne s’arrêteront pas en si bon chemin. Elles suivront de près les élus. Dès la rentrée parlementaire, elles remettront aux députés les centaines de propositions associatives et citoyennes.

Dans un an, les ONG convoqueront les responsables politiques pour faire le bilan des progressions et -il faut le craindre- des régressions. 13 millions de Français sont actuellement engagés dans des associations. Vous savez ce qui vous reste à faire : Répondons présent ! Et de conclure avec Nicolas Hulot : « il ne faut pas être naïf, ni bêtement optimiste mais il est trop tard pour être pessimiste. »

mercredi 22 mars 2017

La goutte d'eau qui fait déborder le vase



Une fois n’est pas coutume : je ne vais pas être très joyeuse aujourd’hui. Ce 22 mars c’est la Journée mondiale de l’Eau. Un droit de l’homme. Son accès universel d’ici 2030 est l’un des 17 Objectifs du Développement Durable (ODD comme on dit) défini par l’ONU en 2015. Et pourtant l'eau tue encore
2,6 millions de personnes chaque année. La sonnette d’alarme est tirée par l'ONG SOLIDARITÉS INTERNATIONAL.
Près de la moitié de la planète boit une eau de qualité douteuse ou dangereuse pour la santé. 500 millions de personnes connaissent de sévères pénuries d'eau chaque année. 2,4 milliards d'êtres humains ne disposent toujours pas de simples toilettes.C’est donc un enfant de moins de 5 ans qui meurt chaque minute de l’eau insalubre. Glaçant. Faire couler l’eau du robinet nous semble une évidence. Nous avons plus que jamais deux mondes que tout oppose. Il ne suffit plus de constater. C’est une stratégie politique qui doit être engagée.

Pour Jean-Yves Troy directeur général de l'ONG SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ‘'Sans engagement politique fort, sans financements massifs, cet objectif restera, encore une fois, un vœu pieu. Quelles sont les contraintes pour les Etats qui ne prendraient pas à bras le corps cette question de l'accès à l'eau. ? Aucune !''




Parlons chiffres puisque c’est ainsi que ceux qui gouvernent réagissent. 260 milliards de dollars: c'est le montant des pertes économiques dues chaque année à un manque d’accès à l’eau et à l’assainissement. Il peut s'agir de pertes de temps, de productivité, dues aux maladies et aux dépenses médicales. Dans le même temps 1 dollar investi dans l’amélioration de l’accès à l’assainissement en rapporte 5,5 et  1 dollar investi dans l’amélioration de l’accès à l’eau en rapporte 2. Cela devrait parler aux financiers. Ne nous leurrons pas: dans le même temps 114 milliards de dollars sont nécessaires chaque année pour atteindre l’accès universel à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement. Cette somme est 3 fois supérieur aux investissements actuels

C’est ce que révèle la 3e édition du Baromètre de l'Eau, de l'Hygiène et de l'Assainissement* de l'association humanitaire SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. L’ONG lance donc un appel « Nous demandons au gouvernement français de mobiliser 100 millions d’euros de dons par an et de consacrer 50% de son Aide Publique au Développement pour l’eau et l’assainissement pour les pays les moins avancés qui n’ont pas les capacités de contracter des emprunts. Cet engagement politique et financier constant des Etats jusqu'en 2030 est la condition sine qua non pour que nous, humanitaires, puissions agir au quotidien auprès des plus fragiles, victimes de conflits, d'épidémies et de catastrophes naturelles en Haiti, en Asie, au Sahel, ou dans la Corne de l'Afrique pour remettre l'Eau, à sa juste place : au centre de tout ! » Et hors de question de fermer les yeux ou de se replier dans un "patriotisme" de mauvaise aloi. Il suffit de rappeler que ces dernières années, en moyenne, 22,5 millions de personnes se sont déplacées chaque année à cause du climat ou des catastrophes météorologiques.

Sans oublier les conséquences sanitaires. Pour le professeur Renaud Piarroux spécialiste des maladies infectieuses et de médecine tropicale, "le changement climatique, si on entend par là, plus de pluies dans certains endroits et désertification dans d’autres, va avoir une incidence sur un certain nombre de maladies. Pour autant, ce n’est pas le changement climatique qui fait apparaître de nouvelles maladies. Il en amplifie certaines à certains endroits, mais les diminue à d’autres. En revanche, la déforestation est une cause d’apparition de maladies en raison de la mise en contact d’un réservoir’ nouveau’ pour l’Homme et avec lequel il n’avait pas été en relation jusqu’alors. La pression sur les écosystèmes est un phénomène d’émergence de certaines maladies. Je pense notamment au virus Ebola. Les mouvements humains et la pénétration de l’Homme dans les forêts, font que nous nous sommes rapprochés des foyers d’Ebola. La survenue de maladies à partir d’un réservoir animal que l’on vient déranger dans son biotope naturel peut, en effet, être un mécanisme d’émergence. "


En ces temps de campagne présidentielle l’ONG CoalitionEau a aussi soumis 5 propositions concrètes aux candidats pour leur demander de faire de la France un pays champion en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous durant les cinq prochaines années. Leurs propositions sont les suivantes :

1.    Faire du droit humain à l’eau et à l’assainissement une réalité

2.    Rehausser l’ambition de la politique de développement de la France pour atteindre l’Objectif pour le Développement Durable Eau et Assainissement

3.    Faire de l’adaptation au changement climatique dans le domaine de l’eau une priorité de la politique extérieure française

4.    Prévenir et répondre aux crises humanitaires

5.    Renforcer la gouvernance pour le secteur

Ces 5 propositions peuvent sembler une évidence mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. Les sénateurs ont ainsi empêché récemment la France de franchir une étape historique. La loi sur la mise en œuvre effective, en France, du droit de l’Homme à l’eau potable et à l’assainissement a été vidée de son sens par le Sénat, le 22 février dernier. Elle avait pourtant reçu un large soutien de l’Assemblée Nationale lors de son adoption en première lecture le 14 juin dernier.

Les sénateurs ont supprimé des propositions de mesures concrètes qui auraient permis de réelles avancées sociales : la mise à disposition gratuite d’équipements de distribution d’eau et d’assainissement pour des centaines de milliers de personnes démunies et la création d’une aide préventive pour aider près d’un million de ménages à faibles ressources à s’acquitter de leurs factures d’eau.  Il y a un an jour pour jour je vous parlais de ce sujet sur mon blog. Nous avons la preuve une nouvelle fois qu’il faut rappeler les fondamentaux.

SOLIDARITÉS INTERNATIONAL se mobilise aussi. Elle rappelle aux candidats l'importance des engagements de la France pour favoriser un accès universel à l'eau potable, dans le cadre des Objectifs du Développement Durable. En cette Journée Mondiale de l'Eau, les internautes sont aussi invités à participer à notre grande campagne de mobilisation :"Des puits pour tous" !
"Construire des puits, c'est donner accès à la ressource la plus essentielle à la vie. Et parce que l'eau est en lien étroit avec la santé, l'éducation, l'économie, l'environnement… c'est aussi donner à chaque être humain l'accès au développement.'' explique Alain Boinet, fondateur de SOLIDARITES INTERNATIONAL. Impossible de dire: d'ici à ce que cela change, de l'eau aura coulé sous les ponts...
Merci à SOLIDARITES INTERNATIONAL pour les illustrations.  .






lundi 20 mars 2017

Les cartons de Météo-France


Il y a des moments forts sympathiques dans une vie de journaliste. En une soirée, on peut faire une nouvelle visite des Archives nationales et apprendre que Météo-France dispose de plus de 6000 cartons renfermant l’histoire de notre climat. Sylvie Jourdain, ingénieur à la direction de la climatologie et des services climatiques nous a fait un bilan d’étape du projet Climate Initiative monté grâce à la fondation BNP Paribas.

Objectif : récupérer, classer, faire des inventaires et numériser le précieux fonds historique de la météorologie nationale. Un fonds qui était jusqu’à présent peu exploité et pourtant crucial pour mieux comprendre le changement climatique. 6300 cartons s’étalent sur 2 kilomètres linéaire à Pierrefitte-sur-Seine dans des lieux poussiéreux qui ont dû subir un désamiantage. C’est en 2011 que le projet a vu le jour. Il a fallu des années pour nettoyer puis scanner, photographier ou faire des saisies directes de documents. Ils sont précieux, ce sont des dossiers accumulés de 1971 à 1992.

A l’heure actuelle, 650 000 pages ont déjà été numérisées et 3 millions de données de mesure instrumentale récupérées.



Elles seront bien utiles aux ingénieurs de Météo-France qui ont besoin de longues séries de données homogènes et continues. Dans ce contexte, la colonisation a du bon, si je puis me permettre. (je sens que je vais me faire incendier) Nous manquons en effet beaucoup de données sur l’Hémisphère Sud. Nous allons ainsi pouvoir y voir plus clair grâce aux DOM-TOM. Ce fonds est un trésor surprenant : des observations réalisées par des médecins avant 1800 et des relevés systématiques effectués à partir du 1855 par le service météorologique mis en place par Napoléon III. Mais aussi des livres de bord de marins ou des carnets des armées. C’est ainsi que j’ai découvert que 1850 est une année charnière pour les relevés météo. En Europe,les premières mesures ont été effectuées dès le 17ème siècle.




En France le réseau des hôpitaux coloniaux de la Marine naît en 1830.

Les observations météo sont faites par les pharmaciens et les médecins. A la fin du 18ème siècle, c’est le réseau de la Société royale de médecine qui s’en charge mais ces premières données n’étaient pas fiables. A partir de 1850 tout s’organise , il faudra encore attendre un siècle.


Les jeux de données sont plus diversifiés à partir de 1950.C’est donc un patrimoine très riche que nous possédons. Et qui nous également permet d'anticiper l’avenir. C’est tout l’objet d’un autre projet Preclide, Prévisibilité Climatique décennale soutenu aussi par la fondation BNP Paribas. Il est mené par le Cerfacs, centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique. Les simulations classiques du climat futur permettent de livrer une estimation globale du réchauffement à l’horizon 2100 mais il y a un hic : elles ne peuvent prévoir le détail des modulations de ce réchauffement sur les deux à trois prochaines décennies. Elles pourraient ralentir ou accélérer. Un constat : en analysant le climat des siècles passés, les scientifiques ont découvert que ces modulations persistaient sur des périodes de 10 à 20 ans. C’est en regardant en arrière que l’on voit plus clair.

Premier résultat : ces modulations paraissent prévisibles en Atlantique Nord et sur une dizaine d’années. Ce n’est pas le cas du tout dans le Pacifique. Les recherches se poursuivent pour aboutir à des prévisions précises sur les dix prochaines années. Une seule certitude : l’impact de l’homme est réel. Plus de la moitié de la hausse des températures est lié à l’influence anthropique à partir de la deuxième moitié du 20ème siècle. 2016 a été l’année la plus chaude. Impossible de dire que nous ne savions pas.

lundi 13 mars 2017

Regarder ailleurs...


Ne vous en déplaise, j’ai encore envie d’écrire avec mon cœur. Ces temps où la mesquinerie semble l’emporter se prêtent largement aux contre-courants. Je ne cesse de le dire mais cela fait un bien fou d'aller voir ce qui se passe ailleurs.

Je l’ai fait modestement en me rendant à Grenoble. Je sais, ce n'est pas très loin mais cette ville a le mérite de s'appuyer sur d'autres expériences pour construire la ville de demain. C'était tout l’enjeu de la Biennale des Villes en Transition.

Pour moi , il y a eu ce moment fort , le débat sur les nouveaux chemins du bien-vivre que j’ai animé. Freddy Ehlers secrétaire d’état au bien-vivre d’Equateur ( quelle fonction !) n’avait pu faire le déplacement pour cause d’élection présidentielle (décidément!) mais son optimisme nous a portés. Et Nicolas Hulot a trouvé les mots justes pour nous rappeler que finalement la vraie richesse, c’est la nature et ce qui nous entoure.  "Préférer la sobriété au trop-plein, la dignité à l'humiliation, le juste-échange au libre-échange". Certains vont penser que c’est très naïf. Le bon sens fait au contraire du bien en ces temps de campagne électorale très médiocre.


Grenoble vient donc de connaître 4 jours de débats très riches. J'ai beaucoup apprécié d’entendre associations, citoyens et entreprises parler de l'habitat durable, des économies d’énergie, des jardins partagés.  Cet événement a été emblématique de l'ouverture aux autres.
Des délégations d’une vingtaine de villes à travers le monde avaient fait le déplacement. Elles nous ont apporté beaucoup. Je ne les ai évidemment pas toutes entendues mais j'ai envie de mettre en avant 2 témoignages forts: le premier sur le droit des femmes et le second sur l'accueil des migrants.
Les deux représentantes d'une association du Burkina Faso m'ont d’abord donné une grande claque.
Le 8 mars dernier c’était la journée des droits de la femme, la énième pour certains. Elle donne lieu encore et malheureusement à quelques rires sardoniques voire à des remarques sexistes.

Savez-vous qu'à Ouagadougou une femme peut dire : si j'ai offensé mon mari je comprends qu'il peut me battre ? Cette phrase m’a fait froid dans le dos. Ou encore d’entendre que des hommes n’apprécient pas que des femmes se rendent à des réunions d’informations sur la sexualité, l’excision, la violence car ils craignent que « leurs épouses ne soient plus esclaves ». J’ai presque souri d’entendre une intervenante dire qu’elles ont fini par inclure des hommes dans les échanges mais « qu’ils sont difficiles à gérer ». Je ne porte aucun jugement car en France des femmes meurent sous les coups de leurs maris. Il y a simplement encore tellement de chemins à parcourir.

Et que dire de l’accueil des migrants? Le maire d’Essen Thomas Kufen a apporté également un témoignage fort. En 2015, ce sont plus de 2200 migrants qui ont été accueillis dans cette ville d'Allemagne. On sent bien que la démarche n’a pas été si facile. Tout a commencé dans l’urgence avec des tentes et puis les autorités ont trouvé des logements. Priorité a été donnée à l’apprentissage de l’allemand. Le maire estime que l’histoire de la ville peut expliquer son engagement . « Pendant l’industrialisation, nous avons fait venir beaucoup de monde. »  C’est aussi du donnant-donnant « Les réfugiés doivent reconnaître la communauté urbaine comme leur communauté ». Et d’ajouter « la population d’Essen a un grand cœur mais elle veut que les étrangers respectent la culture. »

Thomas Kufen ose là où d’autres renoncent. Etre "une capitale verte européenne" lui donnerait-elle un autre élan ? 70 millions d’euros ont tout de même été investis pour l’accueil des réfugiés. Pour le maire, "l’intégration coûte cher mais la non-intégration coûte encore plus cher". Il s’appuie beaucoup aussi sur les associations pour faire bouger les lignes. C’est d’ailleurs la notion de démocratie participative qui a été valorisée durant ces journées à Grenoble. Le politique guide mais ne peut agir seul. Je ne rentrerai pas dans tous les détails. Je veux juste retenir la belle impression que m’a donné cette intervention. Contrairement à d’autres, Thomas Kufen accepte ce monde en mutation : « Nos villes sont en train de changer et le changement est le sel de la vie ». Encore une belle leçon face à la tentation du repli sur soi.




vendredi 3 mars 2017

Confidences sur l'oreiller...


Avouons-le, je suis très iconoclaste sur ce blog. J'ai la chance d'en apprendre chaque jour un peu plus sur des sujets très divers qui ne cessent de me prouver qu'il y a un beau dynamisme dans ce pays. Je me répète mais il est bon de donner un coup de pouce à des petites entreprises françaises.

Je vais donc faire ma patriote en tout bien tout honneur.
Et vous parler d’Ormex Confort. Et son slogan qui veut tout dire: Réinventons l'oreiller! Cette société n’a pas que la qualité d’être française, elle fait aussi tout pour améliorer votre santé au quotidien. Grâce à elle, vous allez dormir mieux .
Je sens bien qu’en sortant mon drapeau bleu blanc rouge je ne vous ai pas nécessairement séduit mais en faisant allusion à vos nuits, je vous sens déjà nettement plus disposé à lire les lignes qui suivent.

Bien dormir c’est aussi important que bien manger. Une mauvaise position ou un mauvais sommeil peuvent avoir des conséquences très lourdes en termes de maladies cardio-vasculaires et même neurodégénératives. Un tiers des Français souffre de troubles du sommeil. La dette moyenne de sommeil est d’une heure par jour. En les cumulant, vous cernez vite les conséquences. Et la situation ne s’arrange pas : selon une étude Opinionway commandé par Ormex Confort, 63% des Français se plaignent de leur sommeil, ils étaient 45% il y a environ 10 ans.




Pour bien dormir il faut évidemment avoir une bonne literie mais pas seulement. Nous sommes nombreux à prendre notre oreiller pour un accessoire, c’est un vrai allié pour un bon sommeil car il supporte notre tête et une partie de notre dos.

C’est en partant de ce constat que Lionel Grémillard a créé il y a 15 ans son entreprise. Ce masseur kinésithérapeute a décidé de miser sur le déploiement d’oreillers ergonomiques. Il a déposé son premier brevet en 2003 et a commencé à s’implanter dans des boutiques de matériel médical dans la région de Dijon. Au final ce sont environ 120 oreillers qui étaient vendus chaque année. Pour passer à une échelle supérieure, l’équipe s’est enrichie : le PDG Sylvain Guenro est un ingénieur spécialiste des plastiques. Il travaille aux côtés d’Antoine Ponce docteur en neuropsychologie. Ces trois hommes ont choisi de traiter notre tête comme nos pieds. Après tout nous avons un choix large de pointures de chaussures, voire de demi-pointures sans parler des semelles sur mesure. Pourquoi ne pas faire de même avec un oreiller ?Ajoutez à cela l’ouverture il y a moins de 2 ans d’une unité de production à Pont d’Ain et une levée de fonds d’environ 500 000 euros auprès notamment de la BPI et du Crédit Agricole et l’affaire repart sur de bons rails. Ormex Confort propose donc 8 tailles d’oreillers. Ergonox répond ainsi à une grande majorité des problèmes de dos, de migraine et autres. Si cela ne suffit pas il existe la version premium qui est du sur-mesure complet. Le produit est vendu dans les magasins spécialisés.






Une machine mesure le poids de votre tête et évalue le positionnement de votre colonne sur le dos et sur le côté. Vous vous allongez sur une sorte de grande balance qui monte et qui descend. Elle permet de trouver la position qui vous convient. Ces mesures sont intégrées dans une application qui donne un pourcentage correspondant à une taille d’oreiller. Si vous obtenez une note inférieure à 85%, un premium vous sera conseillé. L’oreiller se compose de 3 parties, une zone centrale et 2 côtés plus épais sur lesquels il est conseillé de dormir en position latérale. Le tout est donc fabriqué dans l’Ain avec des fournisseurs français. C’est le cas à Mulhouse pour la mousse mémoire de forme. Ormex Confort affirme avoir un seul concurrent néerlandais qui ne propose pas un service de la même qualité : Pillowwise n’a que 6 tailles. Les mesures se font debout avec un mètre à couture et non pas allongé en situation.
Le prix reste raisonnable: 189 euros pour la version standard et 259 euros pour la premium.

Rien de tel que des sportifs pour valoriser le produit. Yohann Diniz, triple champion d’Europe du 50 kms marche est le porte-parole d’Ormex Confort ainsi que l’équipe de France de basket. Enfin pas tous ses membres, j’ai appris qu’un ancien de l’équipe, Tony Parker dormait sans oreiller...
Le marché est encore très restreint avec 6 points de ventes, à Dijon, Mulhouse, Nice et bientôt Strasbourg. Ormex Confort espère en avoir 40 à 50 d’ici la fin de l’année. Pour être très franche, je me suis juste allongée dessus 2 minutes. J’ai été étonnée de la souplesse de l’oreiller. Pour approuver son efficacité, il aurait fallu en profiter durant une nuit. Antoine Ponce affirme que 78% des personnes qui l’ont testé déclarent sentir une amélioration.


La qualité de sommeil serait nettement meilleure avec des périodes de sommeil plus longues et donc plus réparatrices. Si ce produit est un vrai plus en terme de santé publique, il va falloir réfléchir à déployer le concept à grande échelle. Mais c’est une autre histoire. Et une aventure industrielle qui peut en empêcher certains de dormir…