vendredi 9 février 2018

L’entreprise de demain : changer de métier pour anticiper l’avenir




Vous le savez tous : les preuves du dérèglement climatique ne cessent de s’accumuler.

Je ne parle pas de la neige en hiver même si elle provoque quelques réactions épidermiques mais des phénomènes récurrents : les inondations à un rythme de plus en plus régulier en Europe et les sécheresses de plus en plus marquées par des incendies en Amérique en témoignent.

Face à ces enjeux, il est plus que jamais temps d’inventer le monde de demain qui est déjà celui d’aujourd'hui car la mutation est enclenchée. Parlons au présent, ce sera beaucoup plus simple.

Veolia l’a bien compris. Comme le dit son PDG Antoine Frérot « c’est le rôle d’un groupe comme le nôtre d’ouvrir la porte et de prendre le risque de la nouveauté ».
Je ne m’étalerai pas sur les bons résultats de Veolia. Le groupe a dû mettre en place un plan d'économies drastiques pour se relancer, il a fallu passer par 500 suppressions de postes de travail et repositionner ses métiers.



Antoine Frérot affirme que tout va bien et parle d’un objectif de chiffre d’affaires en moyenne de 2 à 3% par an et de 4 à 5% pour le résultat opérationnel

Veolia a plus que jamais conscience que nous aurons un défi à relever en termes de ressources. Quand son cœur de métier est l’eau, l’énergie et les déchets nous pouvons comprendre les angoisses ou du moins les interrogations. En ligne de mire : 2040.


 
Pour apporter des réponses, rien de mieux que de savoir comment cibler son action. Pour ce faire, Veolia est allé interroger les habitants de la planète par le biais d’une étude. Elle a été menée par le cabinet Elabe auprès de 14 000 personnes dans 28 pays à la fin de l’année dernière. Nous sommes vite frappés par les convergences.
84 à 98% des personnes interrogées affirment que quel que soit notre pays, nos destins sont liés. Évidemment chacun a des choix très disparates.
La Corée du Sud recycle plus de la moitié de ses déchets quand la Colombie n’en recycle qu’1%.
La Suède a un mix énergétique avec près de la moitié de renouvelables et l’Arabie Saoudite recourt presque exclusivement aux énergies fossiles. Et pourtant la sensibilisation est bien présente.
Malgré les peurs, la majorité fait le choix de l’espoir. Tous font confiance à l’intelligence humaine (eh oui, il faut encore y croire)

85% ont foi dans les innovations technologiques et 84% dans l’évolution des comportements individuels. Les 2 autres principaux leviers sont les financements et la réglementation.
Une opinion publique mondiale est donc en train de se constituer sur les questions du changement climatique 

Face à ce constat, Veolia met en avant les solutions qu’il a déjà mis en place. Lutte contre la pollution, énergie décarbonée, décentralisée et digitalisée, l'entreprise répond présente mais je ne retiendrai qu’une thématique : l’alimentation.

« Cela peut vous sembler étrange » affirme Antoine Frérot. J’avoue, je me suis dit la même chose.
Et pourtant à y regarder de près, le principal enjeu de 2040 est bel et bien la raréfaction de l’eau qui affecte directement notre approvisionnement alimentaire.
2 milliards d’hommes seront dans une vingtaine d’année sous stress hydrique.
Sans oublier la hausse de 30% de la demande en énergie dans le monde.
Près d'un tiers de cette énergie est d’ailleurs consommée par la chaîne alimentaire.
Veolia produit ainsi des fertilisants et des engrais organiques.
A partir de déchets près d’Arras en France ou de boues d’épuration à Milwaukee aux Etats-Unis.


Veolia développe aussi partout dans le monde des solutions d’irrigation qui repose sur le recyclage des eaux usées en France. Il mène notamment un partenariat avec la FNSEA sur le « reuse intelligent »Cette méthode permet également de conserver les éléments nutritifs comme l’azote et le potassium. Il y a du chemin à parcourir car seulement 2% de l'eau est recyclé.

Veolia travaille aussi étroitement avec Danone dans la gestion de ses ressources ou encore avec Nestlé au Mexique.
Ce n’est pas tout : Veolia est acteur de la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Il a monté un partenariat avec Eqosphere pour valoriser les invendus dans les grandes surfaces.

Quid de la nourriture pour animaux ? Veolia mène deux expérimentations de production de protéines animales à partir de larves d’insectes en France et en Malaisie.
Là encore, il est partenaire de 2 starts up Mutatec et Entofood qui élèvent des larves de mouches sur des biodéchets avant de les transformer en huile et en farine pour l’alimentation des poissons. Veolia s’implique même dans l’agriculture urbaine notamment à Lille et à Bruxelles.



Le groupe est sur tous les fronts car il est entré dans une logique globale à l’image des enjeux climatiques.

En leader, il veut être plus que jamais présent partout. Une entreprise à 360° symbolisée lors de la présentation à la presse ce 8 février par la diffusion d’une vidéo 3D. Nous avions chaussé des casques virtuels pour l’occasion. Pour des problématiques plus que réelles. Veolia a l’air de bien vivre cette mutation, elle est nécessaire pour répondre aux enjeux et poursuivre son activité. L’entreprise s’adapte, l’homme doit aussi le faire. De quoi engendrer la peur. Mais restons enthousiastes ! Car nous avons tout à prouver.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire